Je suis déjà client

BforMag

Les critères de valorisation des actions 

2025-09-15

Si leurs cours évoluent en fonction de l’offre et de la demande, les actions peuvent être considérées comme chères, à leur prix ou bon marché. Tour d’horizon des principaux indicateurs de valorisation. 

Le critère n° 1 de cherté relative d’une action est le rapport cours/bénéfice, estimé pour l’exercice en cours ou le suivant. Exprimé en nombre de fois, il permet une comparaison par rapport à l’historique de la valeur (sur une durée de dix ans, par exemple), à son secteur d’activité ou à l’ensemble du marché. Il s’agit de ce que les Anglo-Saxons appellent le Price Earnings Ratio (PER). En théorie, plus le ratio est élevé, plus la valeur est chère. Et inversement. 

Attention ! Le PER ne tient pas compte de l’évolution des profits. Un titre qui se paie 8 fois ses résultats alors que ceux-ci ne devraient pas augmenter est 20 % plus cher qu’un titre qui se négocie à 10 fois avec un bénéfice attendu en hausse de 50 %. C’est pourquoi les experts utilisent aussi le délai de recouvrement (DR), soit le nombre d’années permettant de récupérer le montant de son investissement, ou le Price Earnings Growth (PEG), lequel s’obtient en divisant le PER par le taux de progression moyen des bénéfices à trois ou cinq ans. 

Plus le DR est court, plus une société est dynamique. Une entreprise qui a un PER de 16 et une croissance anticipée des résultats de 20 % est moins chère (PEG de 0,8 fois) qu’une société qui a un PER de 12 avec une croissance des résultats de 10 % (1,2 fois). Plus le PEG est supérieur à 1, plus un titre est surévalué. Plus il est inférieur à 1, plus un titre est sous-évalué. 

Des données à recouper 

Tordons le cou à l’idée selon laquelle une valeur qui cote 45 € serait moins chère qu’une valeur dont le cours est de 200 €. Si, par hypothèse, le bénéfice net par action (BNPA) est de 5 € pour la première et de 50 € pour la deuxième, les coefficients de capitalisation sont respectivement de 9 fois et 4 fois. Actuellement, selon Investir, en France, les valeurs les plus chères sont Hermès International, Bolloré, Kering, Sartorius Stedim Biotech et EssilorLuxxotica. Et les moins chères, Valeo, Renault, Teleperformance, Worldline ou Air France-KLM… 

Quant à lui, exprimé en pourcentage, le rendement se détermine en multipliant par 100 le résultat de la division du prochain coupon, connu ou estimé, par le cours de l’action. Toujours selon Investir, les plus forts rendements sont l’apanage de sociétés comme Icade, Vallourec, Métropole Télévision (M6), Coface et SES. Un rendement important peut signifier qu’une valeur n’est pas chère. Parmi les autres critères de valorisation, citons le multiple de cash-flow et les ratios valeur d’entreprise (capitalisation boursière plus dettes) sur chiffre d’affaires ou sur Ebitda (Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization). 

Laissons le mot de la fin à Nicolas Walewski, directeur général d’Alken AM, qui, dans un entretien à Gestion de Fortune, évoquait ses critères de sélection : « Nous apprécions les entreprises qui ont une gouvernance avisée et une rentabilité élevée, qui sont décotées par rapport à leurs actifs, qui interviennent comme consolidatrices d’un marché, qui réduisent leurs coûts ou qui sont en bas de cycle. » 

Michel Lemosof

Nos derniers articles