Quelle fiscalité pour les chambres d'hôtes et gîtes touristiques ?
Bénéfices industriels et commerciaux, régime des micro-entreprises, bénéfice réel : comprendre la fiscalité des hébergements touristiques.
Si vous ne deviez retenir que 2 infos :
👉 Des règles en pleine évolution : La Loi de finances 2024 a apporté des changements majeurs, surtout pour les meublés non classés.
👉 Vigilance et conseil : Il est plus que jamais essentiel de bien comprendre ces évolutions et de consulter un professionnel pour optimiser votre situation.
L'activité de loueur en meublé, qu'il s'agisse d'un gîte, d'un meublé de tourisme ou d'une chambre d'hôtes, est une excellente façon de valoriser votre patrimoine. Mais elle implique aussi des choix fiscaux importants, et les règles ont récemment évolué. Pas de panique ! Nous vous guidons pour comprendre les différentes options et anticiper les changements pour vos revenus de 2024.
Gîtes, meublés de tourisme et chambres d’hôtes : quelles différences ?
Commençons par bien distinguer ces types de locations, car cela peut avoir un impact sur votre fiscalité :
Le gîte ou meublé de tourisme : C'est une location meublée, souvent louée à la semaine ou pour un week-end, qui permet au locataire de disposer d’une maison ou d’un appartement entièrement équipé. Il est prévu pour accueillir des touristes qui sont autonomes.
La chambre d’hôte : C'est une chambre meublée située chez l'habitant. L'accueil est assuré par l'habitant lui-même, qui ne peut pas louer plus de 5 chambres par habitation, ni accueillir plus de 15 personnes en même temps. Des prestations (petit-déjeuner, ménage) sont généralement incluses.
Votre activité est imposée dans la catégorie des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC)
Dans la grande majorité des cas, les revenus que vous tirez de la location de gîtes et chambres d’hôtes sont considérés comme des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC). Cela signifie que vous n'êtes pas un simple "propriétaire bailleur", mais que votre activité est vue comme une petite entreprise.
L'exonération pour les "petits" loueurs : une exception à connaître
Avant d'aborder les régimes classiques, sachez qu'il existe une exonération d'impôt très spécifique. Si vous louez (ou sous-louez) une partie de votre habitation principale à des personnes qui n'y élisent pas domicile, et que les recettes annuelles (toutes taxes comprises, prestations annexes incluses) n'excèdent pas 760 € par an, alors ces revenus sont totalement exonérés d'impôt sur le revenu.
Attention : Cette exonération est très limitée et ne concerne pas l'activité régulière de gîte ou de chambre d'hôtes telle qu'on l'entend habituellement.
Le régime Micro-BIC : La simplicité avant tout... mais avec des changements cette année
C'est le régime le plus simple pour les loueurs qui ne dépassent pas certains seuils de chiffre d'affaires. Il offre une grande simplification de vos obligations comptables et déclaratives.
Comment ça marche ? Vous déclarez l'ensemble de vos recettes brutes (loyers + charges locatives + prestations annexes). L'administration fiscale applique ensuite un abattement forfaitaire sur ces recettes, qui est censé représenter toutes vos charges. Vous êtes imposé uniquement sur le montant restant après cet abattement.
Les changements pour vos revenus de 2024 (déclarés en 2025) :
La Loi de finances pour 2024 a modifié les règles du micro-BIC pour les locations meublées de tourisme. Voici ce qu'il faut retenir :
Pour les chambres d'hôtes et les meublés de tourisme classés :
Votre chiffre d'affaires hors taxe ne doit pas dépasser 188 700 €.L'abattement est de 71 %. Cela signifie que vous êtes imposé sur seulement 29 % de vos recettes.Ces règles restent inchangées par rapport à 2023.
Pour les meublés de tourisme non classés :
Attention, c'est ici que les règles changent drastiquement ! Le seuil du micro-BIC est abaissé à 15 000 € (contre 77 700 € en 2023).L'abattement est réduit à 30 % (contre 50 % en 2023).Exception : Un abattement de 51 % est prévu pour les meublés non classés situés en zone rurale (hors zones tendues) dont le chiffre d'affaires n'excède pas 15 000 €.
Un exemple concret pour un meublé non classé en 2024 : Si vous réalisez 18 000 € de recettes annuelles avec un meublé non classé, vous dépassez le nouveau seuil de 15 000 €. Vous ne pourrez donc plus bénéficier du régime micro-BIC et devrez basculer au régime réel (voir ci-dessous).
Point d'attention crucial : Une situation encore incertaine ! Ces nouvelles règles, issues de la Loi de finances 2024, ont été votées mais leur application a soulevé des questions, notamment sur leur caractère rétroactif pour les revenus de 2023. Le gouvernement a annoncé des clarifications et des ajustements sont encore possibles. Il est donc essentiel de rester très vigilant et de consulter les dernières communications officielles ou un professionnel.
Le régime Réel : Quand l'optimisation rime avec précision !
Le régime réel est plus complexe, mais il peut devenir très avantageux, surtout si vous avez des charges importantes liées à votre activité de location, ou si vous dépassez les nouveaux seuils du micro-BIC.
Dans quels cas relevez-vous du régime réel ?
De plein droit : Si vos recettes annuelles dépassent les nouveaux seuils du micro-BIC (soit 188 700 € pour les classés/chambres d'hôtes, ou 15 000 € pour les non classés en 2024).
Sur option : Vous pouvez choisir ce régime même si vos recettes sont inférieures aux seuils. C'est souvent intéressant si le montant de vos charges réelles (amortissements, intérêts d'emprunt, travaux, assurances, taxes, etc.) est supérieur à l'abattement forfaitaire du micro-BIC (71 % ou 30 % / 51 %).
Comment ça marche ? Au lieu d'un abattement forfaitaire, vous déduisez de vos recettes l'ensemble de vos charges réelles et justifiées. Cela inclut par exemple les amortissements de votre bien (une part de la valeur de votre logement est considérée comme une charge annuelle), les intérêts d'emprunt, les travaux d'entretien, les assurances, les frais de gestion, etc.
Ce que cela implique : Le régime réel nécessite une tenue de comptabilité rigoureuse et l'établissement de comptes annuels. C'est pourquoi il est fortement recommandé de faire appel à un expert-comptable.
Notre conseil : ne restez pas seul face à ces changements !
Le choix entre le régime micro-BIC et le régime réel peut avoir un impact significatif sur votre imposition. Avec les évolutions récentes, il est plus que jamais crucial de bien évaluer votre situation.
Avant de prendre une décision, nous vous conseillons :
D'établir des calculs prévisionnels précis pour estimer l'impact de chaque régime sur vos revenus de 2024.
De consulter un professionnel (notaire, fiscaliste, expert-comptable). Il pourra analyser votre situation spécifique, vous informer sur les dernières clarifications législatives et vous aider à choisir le régime le plus avantageux pour vous.
Bien préparer votre projet de location saisonnière, c'est aussi bien comprendre ses implications fiscales. Avec les bonnes informations et les bons conseils, vous mettez toutes les chances de votre côté pour réussir !
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