Les petites capitalisations prêtes à redorer leur blason

Les small caps ont fortement rebondi depuis le début de l’année et performent après des années de traversée du désert. Que faut-il retenir de ce mouvement ?
Si vous ne deviez retenir que 3 infos :
Les petites et moyennes capitalisations affichent une performance solide depuis le début de l’année.
Le mouvement de hausse pourrait se prolonger.
Attention, ces valeurs sont peu liquides et plus volatiles.
Début juillet 2025, l’indice CAC Small, qui regroupe les principales petites valeurs françaises, affichait une hausse supérieure à 25 % depuis le début de l’année. Et si cette année était celle de la revanche des petites capitalisations après trois années de sous-performance par rapport au CAC 40 ?
Pour en savoir plus, découvrez quelles sont les différences entre small, mid et large cap.
Rotation sectorielle
Si les petites valeurs françaises ont pu redorer leur blason au premier semestre, c’est en grande partie parce qu’elles ont bénéficié de ce qu’on appelle une rotation sectorielle. Autrement dit, les investisseurs se sont délestés des entreprises de certains secteurs, jugés moins attractifs, au profit d’autres.
Alors, quels sont les secteurs perdants sur les premiers mois de l’année ? Les valeurs du luxe et les alcooliers, notamment les exportateurs de cognacs et autres alcools à destination de la Chine, ont baissé en bourse. Les valeurs technologiques ont également reculé. Les investisseurs leur ont notamment préféré les small caps car elles sont souvent davantage tournées vers l’économie domestique et moins dépendantes des exportations.
L’augmentation des dépenses de défense et le plan de relance allemand, susceptible notamment de bénéficier aux petites et moyennes valeurs de la construction, ne sont pas non plus étrangers au regain d’intérêt pour les small caps.
D’autres facteurs à prendre en compte
Autre facteur de soutien : le ralentissement de l’inflation et les baisses de taux. En juin 2025, la Banque centrale européenne (BCE) a, pour la huitième fois consécutive, réduit ses taux directeurs. C’est la conséquence directe d’une stabilisation de l’inflation en Europe autour de 2%. Or, qui dit baisses de taux dit aussi meilleures conditions de financement pour les entreprises.
Les initiatives gouvernementales en faveur de l’investissement dans les small et midcaps ont aussi joué un rôle. Fin novembre 2024, la Caisse des dépôts a notamment lancé le fonds CDC Croissance Sélection PME. Il a vocation à intervenir dans une logique d’investisseur de long terme pour accompagner le développement des PME et ETI cotées.
Et maintenant ?
Interrogé par le journal Investir, Vincent Le Sann, directeur général adjoint de Portzamparc BNP Paribas, estime que le mouvement de hausse pourrait être durable pour les petites et moyennes valeurs. La surperformance de cette classe d’actifs devrait attirer d’autres investisseurs. Il estime par ailleurs que le cycle de décollecte sur les small et mid arrive à son terme : « On sait par expérience que ce sont des cycles longs, le dernier avait duré sept ans. Je pense que nous sommes aujourd'hui au début d'une nouvelle ère porteuse pour les petites et moyennes valeurs portées par un nouveau cycle de croissance des bénéfices en organique et par croissance externe relutive. »
Attention, les plus petites valeurs sont souvent peu liquides et réagissent plus violemment en bourse. Il convient donc d’y investir dans une logique de diversification de portefeuille. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.