Depuis son entrée en vigueur en 2018, le RGPD (Règlement Général pour la Protection des Données) crée de nouveaux droits parmi lesquels le droit à la portabilité de ses données. Ce contexte nouveau donne naissance à un nouveau cadre d’utilisation des données appelé le Self Data.
Self Data : définition
Le Self Data recouvre l’extraction, le traitement et le partage de données personnelles par les individus eux-mêmes et dans leur propre intérêt.
La maîtrise de ses propres données passe – en partie – par l’ouverture de canaux de transmission par ceux qui détiennent ces données personnelles. C’est ce qu’on appelle la portabilité des données. Cette dernière peut prendre différentes formes, du simple téléchargement des données personnelles (au format .xslx ou .csv, par exemple) à l’ouverture de canaux dédiés (à l’instar de ceux utilisés par les API, par exemple).
Pour aller plus loin sur l’Open Banking et les API
Les données concernées sont très variées. Il peut s’agit de données de consommation (ticket de caisse, factures…), de finance, de mobilité, d’énergie, de communication (SMS, appels, publications sur les réseaux sociaux), de navigation sur le web ou encore de santé et de bien-être. Une liste qui n’est pas exhaustive…
Les banques aux avant-postes du fait de la réglementation
Les banques ont une longueur d’avance le domaine de la portabilité des données et, donc, l’ouverture de canaux de transmission. Fin 2020, une étude de la Banque des Territoires constatait ainsi : "Aujourd’hui, seules les entreprises qui sont contraintes par une réglementation sectorielle (secteur bancaire, énergie) et quelques entreprises de bonne volonté ont ouvert des canaux." 1 Ce cadre réglementaire est notamment constitué par le RGPD et la DSP2.
Bon à savoir
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Quelques exemples dans le domaine bancaire
Dans le domaine bancaire, le Self Data peut, par exemple, permettre de calculer son empreinte écologique à partir de ses tickets de caisse et ses factures. On peut aussi imaginer de raconter, de façon originale, un voyage sous forme de chronologie des achats effectués tout au long du périple (entrée au musée, place de cinéma, note de restaurant…). Autre possibilité, le Self Data peut permettre de contribuer à une étude ou des travaux académiques, par exemple sur les habitudes de consommation en fonction de la zone d’habitation.
Et l’univers des possibles est loin d’être épuisé. On peut ainsi envisager de comparer des dépenses dans l’espace ou dans le temps (par exemple, combien vous a coûté votre repas de Noël en 2020 et en 2021).
En 2018, seuls 3 français sur 10 considéraient que la confidentialité de leurs données personnelles sur internet était assurée.2 Encore aujourd’hui, le besoin de confiance est important et les acteurs bancaires ont un rôle à jouer pour contribuer à créer un cadre rassurant et respectueux des individus et de leurs données personnelles.
1https://www.banquedesterritoires.fr/self-data-vers-un-nouveau-modele-de-maitrise-et-protection-des-donnees-personnelles
2https://www.bva-group.com/sondages/francais-donnees-personnelles/
Crédit photo : Getty images