Dès juillet 2021, la Banque centrale européenne (BCE) a lancé une phase d’expérimentation d’un euro numérique, avec pour objectif la création de cette monnaie numérique à l’horizon 2024. De son côté, la Commission européenne a annoncé un texte sur le sujet en 2023.
Bon à savoir
Le projet d’euro numérique fait écho au projet de dollar numérique lancé par Joe Biden. Cette nouvelle monnaie posséderait le même statut que les pièces et billets émis par la Federal Reserve américaine. On parle de monnaies numériques de banque centrale (MNBC).
Euro numérique : c’est quoi ?
À la question de savoir à quoi ressemblerait l’euro numérique, la BCE apporte quelques précisions sur son site Internet : "Un euro numérique serait l’équivalent des billets en euros sous forme dématérialisée. Cette forme de monnaie électronique serait émise par l’Eurosystème (la BCE et les banques centrales nationales de la zone euro) et accessible à tous, ménages comme entreprises." Pas question, pour autant, de remplacer les pièces et billets en circulation. L’euro numérique existerait parallèlement aux espèces et constitueraient un moyen de paiement supplémentaire.
Pourquoi une monnaie numérique ?
Plusieurs arguments sont mis en avant par les défenseurs de l’euro numérique :
- La simplicité. Un euro numérique serait plus simple à utiliser car ne nécessitant pas de stockage physique, contrairement aux espèces.
- L’autonomie stratégique. Alors que les paiements numériques se développent de façon croissante, le risque de dépendance vis-à-vis des grandes entreprises technologiques, notamment américaines ou chinoises, qui développent leur propre monnaie électronique, est grand. D’où l’importance de développer une monnaie publique numérique en complément des monnaies privées.
- L’accessibilité et l’inclusion financières. Le projet d’euro numérique proposerait en effet des transactions hors ligne, rendant cette monnaie numérique accessible à tous ceux qui sont dépourvus de connexion Internet.
Quelle protection de la vie privée ?
Les 14 et 15 juin 2022, le Comité européen de la protection des données (CEPD) a adopté des lignes directrices sur un possible euro numérique. Institué par le règlement européen sur la protection des données (RGPD), cet organe a pour mission principale de veiller à l’application du RGPD dans tous les pays membres de l’Union européenne (UE). Il fait donc office de référence. Dans sa contribution à la consultation publique de la Commission européenne, le CEPD insiste sur l’impérieuse nécessité d’intégrer le respect de la vie privée et de la protection des données dès la conception du futur euro numérique. Il prône également un non-traçage des transactions réalisées en euro numérique en-dessous d’un certain seuil dans le but de protéger la confidentialité des transactions. C’est déjà le cas pour les espèces actuellement.
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