Comment passer un ordre de bourse ?
Si acheter et vendre des actions en Bourse ne pose a priori pas de problème particulier, encore convient-il de bien savoir passer ses ordres.
Il existe différents horaires de cotation et, surtout, plusieurs stratégies possibles qui permettent d’affiner ses opérations.
Des valeurs cotées en continu entre deux fixings
Le système mis en place par les autorités de marché permet de passer électroniquement un ordre par l’intermédiaire d’une agence, par téléphone, par fax et, bien sûr, en ligne, à tout instant, via Internet. L’ordre est exécuté dès qu’une contrepartie compatible, en sens contraire, est trouvée.
À la Bourse de Paris, les jours ouvrables, il y a une phase de pré-ouverture, de 7 h 15 à 9 h, pendant laquelle les ordres d’achat et de vente pour les valeurs les plus liquides et les plus traitées sont recensés et stockés, qu’ils aient été passés la veille, le matin même ou, s’ils n’ont pas encore été exécutés, antérieurement.
À 9 h précisément, une première cotation a lieu. Sous la forme d’un fixage, elle reflète l’état, connu à ce moment-là, de l’offre et de la demande, en termes de quantité et de prix. Ensuite, jusqu’à 17 h 30 (sauf dans les rares demi-séances, qui ferment à 14 h), les valeurs cotées en continu font l’objet de transactions, en fonction des ordres qui arrivent régulièrement dans le marché. Entre 17 h 30 et 17 h 35, aucune transaction n’est effectuée. Le carnet d’ordres peut encore évoluer en cette courte période de pré-clôture où de nouveaux ordres, valables le jour même, s’accumulent. À 17 h35, un cours de clôture est établi. C’est celui qui englobe le plus d’ordres possible aux conditions choisies par les différents opérateurs.
Un régime spécial pour les valeurs moins liquides
En dehors du cas général de la cotation en continu, il existe quelques variantes : les valeurs qui ont une capitalisation boursière relativement faible, qui ne sont pas toujours très liquides ou qui ne sont pas assujetties à la même réglementation que les valeurs qui sont les plus négociées sont cotées lors de deux fixages, à 11 h 30 et à 16 h 30, sur Euronext, lors d’un fixage, à 15 h 30, sur Alternext, et lors d’un fixage, à 15 h, sur le Marché libre. Les carnets d’ordres s’alimentent alors au fur et à mesure. Les cours retenus sont déterminés automatiquement, par la confrontation du plus grand nombre d’ordres possible.
Quand il existe une impossibilité momentanée, compte tenu d’un déséquilibre de marché, d’ajuster l’offre et la demande à l’intérieur de zones de cours autorisées, les professionnels parlent de « réservation ». Euronext interrompt alors temporairement la cotation d’une valeur lorsqu’un ordre d’achat ou de vente provoquerait, s’il était exécuté, des échanges à des cours situés en dehors de limites appelées « seuils de réservation ». Ceux-ci sont établis en appliquant un pourcentage de fluctuation maximale à cours « de référence » correspondant au dernier cours coté à l’ouverture de séance ou au dernier cours diffusé. Ce pourcentage de fluctuation peut, par exemple, être de 3 % ou de 5 %. Le temps de réservation, qui peut correspondre à quelques minutes, est variable selon le groupe de cotation auquel la valeur appartient, en fonction de la capitalisation boursière de l’émetteur et de la liquidité du titre.
Le SRD est réservé aux audacieux
En septembre 2000, le Service de règlement différé (SRD) a remplacé le Règlement mensuel, qui concernait déjà les valeurs les plus liquides, représentatives des capitalisations boursières les plus importantes. Ce dispositif permet à l’investisseur de se voir livrer et de régler, aux conditions réunies à une date dite « de prorogation » (soit quatre jours de Bourse avant la fin du mois calendaire), les titres qu’il a achetés. Si son intermédiaire financier l’y autorise, et si le statut des valeurs le permet, l’investisseur peut également vendre des titres à découvert, en spéculant à la baisse. Dans ce cas, il doit ultérieurement acheter les titres qu’il ne détient pas. Il gagne s’il a cédé les titres à un cours supérieur, mais perd la différence s’il a cédé ses titres à un cours inférieur (puisqu’il les rachète plus cher).
Au SRD, l’investisseur bénéficie d’un effet de levier, qui peut aller jusqu’à 5. Il peut acheter des titres à crédit, ce qui n’est pas gratuit, en ne déboursant, par exemple, que 20 % de leur prix et, éventuellement, vendre des titres, sans avoir à les régler ni à les livrer immédiatement. Si une action progresse de 20 %, l’investisseur peut donc doubler sa mise. Inversement, si elle chute de 30 %, il peut perdre plus que le montant de son investissement.
Les montants de couverture exigés par les intermédiaires financiers varient selon les actifs détenus (liquidités, obligations, actions). Les opérations peuvent se dénouer pendant le mois boursier. L’investisseur peut aussi faire reporter sa position d’un mois boursier sur l’autre. Un nouveau prix d’achat ou de vente (cours de compensation) est alors calculé à la date de liquidation, avec un encaissement ou un paiement, selon l’évolution des cours de Bourse depuis la passation de l’ordre. Le compteur est remis à zéro : la position passe sur le compte de liquidation du mois suivant (jusqu’à la prochaine date de prorogation). À noter qu’il n’est pas possible d’utiliser le SRD dans le cadre de la gestion d’un plan d’épargne en actions (PEA).
Ordre de bourse : les principes de base
Toutes ces dispositions n’empêchent évidemment pas que les transactions sur des titres cotés au SRD puissent être effectuées au comptant. Ce qui est aussi plus simple : vous réglez vos actions dès que votre ordre d’achat est exécuté et vous livrez vos actions dès que votre ordre de vente est réalisé.
Revenons aux principes de base. Pour être valable, un ordre de Bourse doit au minimum comporter les précisions suivantes :
identification de la valeur (nom, mnémonique ou code Isin),
sens de l’opération (achat ou vente),
quantité de titres (à acheter ou à vendre)
et date limite de validité. Cette date limite peut être la journée, une séance donnée, la semaine, le mois ou, avec un maximum théorique de 365 jours, une très longue durée (pour les ordres passés « à révocation »).
Quand l’ordre est exécuté, le compte espèces est débité, dans le sens de l’achat, et crédité, dans le sens de la vente. Dans le même temps, le compte titres est crédité, dans le sens de l’achat, et débité, dans le sens de la vente. À l’issue de la période prévue, l’ordre qui n’a pas été exécuté, en raison de l’état du marché, eu égard à la façon dont il a été libellé, devient caduc. Il faudra éventuellement le renouveler. Sachez encore qu’un ordre peut toujours être annulé et, le cas échéant, reformulé.
L’ordre à cours limité doit être privilégié
Afin de ne pas surpayer un titre qui s’envolerait en Bourse, à l’achat, ou de pas subir une trop forte baisse, à la vente, il est très important de ne pas passer un ordre sans indication de prix et, donc, de fixer une limite de cours, au-delà ou en deçà de laquelle l’ordre ne sera pas exécuté. Le pas minimal de cotation va, selon les valeurs, de 0,001 € à 0,01 €.
Un ordre d’achat assorti d’une limite supérieure aux autres cours accumulés dans le carnet (comme un ordre de vente assorti d’une limite inférieure) sera placé en tête de la file d’attente d’exécution. Les ordres sont exécutés par ordre d’arrivée. Il se peut qu’un ordre ne soit exécuté que partiellement, faute d’une contrepartie suffisante. En cas d’opération financière, comme une offre publique d’achat (OPA), les ordres « tombent » automatiquement. Il faudra éventuellement les renouveler. Lorsqu’un dividende est détaché, la limite de cours peut s’ajuster du montant du coupon, à l’image du cours de Bourse de l’action, mais l’investisseur qui, la veille du détachement, détenait les titres percevra le revenu qui lui est dû.
Les ordres « à cours limité » ne sont pas les seuls. L’ordre « à la meilleure limite », ex-ordre « au prix du marché », se transforme toutefois en ordre à prix limité sur la base de la meilleure limite à la vente (pour un achat) ou de la meilleure limite à l’achat (pour une vente). Anciennement dénommé ordre « à tout prix », l’ordre « au marché » est prioritaire sur les ordres à la meilleure limite et sur les ordres à cours limités. En carnet, il peut être exécuté sur la base du cours d’ouverture de séance, si les quantités disponibles le permettent, ou, en séance, sur la base des cours affichés, avec autant de limites que nécessaire. À éviter si vous êtes à la vente.
Deux modalités de déclenchement
Il faut également savoir que l’investisseur peut piloter son ordre grâce à quelques raffinements supplémentaires, comme l’illustrent, notamment, les ordres « à seuil de déclenchement » et les ordres « à plage de déclenchement ».
L’ordre à seuil de déclenchement est aussi appelé ordre « stop ». Il n’est exécuté que si le cours dépasse la limite fixée, pour un titre à l’achat, ou si le cours baisse en dessous de la limite indiquée, pour un titre à la vente. L’ordre, qui protège l’investisseur contre une accélération de tendance à la baisse, va devenir un ordre au marché dès que la limite est atteinte. Pour ce type d’ordre, le cours spécifié doit être supérieur au dernier cours de la veille (achat) ou inférieur au dernier cours de la veille (vente). À n’utiliser que dans des marchés suffisamment liquides, pour ne pas surpayer un titre, en cas de hausse, ou risquer un trop fort manque-à-gagner, voire une lourde perte, en cas de baisse.
L’ordre à plage de déclenchement est un ordre à seuil de déclenchement qui s’assortit d’une fourchette de prix pour l’exécution. Cette variante évite une intervention à des niveaux qui peuvent être éloignés du seuil de déclenchement. Il va se transformer en ordre au mieux, mais ne sera pas (ou ne sera plus) exécuté si la borne haute (achat) ou basse (vente) de la fourchette est franchie. Si l’exécution est partielle, l’investisseur conserve le solde de ses espèces ou de ses titres. Autre variante : l’ordre « suiveur », que proposent certains courtiers en ligne. Il s’agit d’un ordre de déclenchement à la vente qui se réajuste d’un jour sur l’autre par degré quand le cours de l’action à vendre progresse. La valeur du pas peut être exprimée en valeur (0,20 €, par exemple) ou en pourcentage (2 %, par exemple). Cela permet, le cas échéant, de maximiser une plus-value.
Un peu de pratique vous en dira plus que de longs développements. C’est en forgeant que l’on devient forgeron ! Enfin, sachez qu’il vaut mieux, en règle générale, encaisser sèchement sa perte et prendre lentement ses bénéfices.
Attention ! Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
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