Les cours de Bourse évoluent en fonction de l’offre et de la demande. Mais, pour savoir si une valeur est chère, bon marché ou à son prix, il existe des critères sur lesquels s’appuyer. Revue des principaux d’entre eux.
Le PER : qu'est-ce que c'est ? Comment ça marche ?
Le rapport cours/bénéfice (en anglais Price Earnings Ratio ou, en abrégé, PER) permet d’évaluer instantanément la cherté relative d’une action. Il est exprimé en nombre de fois.
Le PER d’une valeur exprime combien les investisseurs sont prêts à payer pour un euro de bénéfice, d’où l’appellation de “multiple” d’une action. En pratique, un PER de 18 indique que les investisseurs sont prêts à débourser 18 euros pour chaque euro de bénéfice que l’entreprise génère.
Plus le ratio est élevé, plus la valeur est chère. Et inversement. Le PER peut donc aider l’investisseur à déterminer si une entreprise est sous ou surévaluée. Un titre qui se paie 8 fois les profits à venir est a priori plus séduisant qu’un titre qui se paie 14 fois l’estimation des prochains résultats. Mais la réponse mérite d’être nuancée car il est important de prendre en considération les perspectives de croissance future de l’entreprise. La vraie question à se poser est alors la suivante :
- Faut-il mieux acheter des actions au faible PER mais à faible croissance des bénéfices ?
- Ou faut-il mieux acheter des actions au PER très élevé mais dont l’espérance de croissance des bénéfices est très élevée ?
Si le PER d’une entreprise est très supérieur à la moyenne du marché ou de son secteur d’activité, cela peut signifier que les attentes du marché en termes de croissance des bénéfices dans les mois et années à venir sont très élevées pour cette action. Il faudrait privilégier les actions dont le PER est peu élevé mais dont la croissance des bénéfices attendus est très élevée…
Le rendement : comment le calculer ?
Le rendement d’une action est un autre critère d’appréciation puisqu’il mesure sa rentabilité mais n’est pas suffisant pour prendre une décision d’achat. Il correspond au pourcentage du dividende connu ou estimé, par rapport à son cours de Bourse. A dividende constant, le rendement varie donc en fonction de l’évolution du cours.
Les meilleurs taux de rendement se trouvent généralement dans les secteurs de l’immobilier, l’énergie, les services aux collectivités, les télécommunications ou encore les banques. Mais l’idéal serait de sélectionner les entreprises qui sont en mesure de pérenniser leur distribution, ou encore majorent leurs dividendes au fil des exercices.
Un rendement faible peut correspondre à une politique de l’entreprise orientée vers l’autofinancement, ce qui n’est donc pas un signal négatif pour l’actionnaire.
L’inconvénient de ce critère réside dans le risque d’erreur d’anticipation non négligeable.
Autres éléments d’appréciation
Certains investisseurs utilisent le Price Earnings Growth (PEG), un critère qui se calcule en divisant le PER par le taux de croissance moyen des bénéfices futurs anticipés (sur trois ans, par exemple). Une société pour laquelle le PER est de 16, mais avec une croissance des résultats attendue de 20 % (16 : 20 = 0,8 fois), est moins chère, en réalité, qu’une société dont le PER est de 12 si la hausse des profits estimés est de 10 % (12 : 10 = 1,2 fois). Si un PEG est supérieur à 1, cela signifie que le titre est surévalué. Et inversement.
Une société qui annonce la réalisation d’un chiffre d’affaires (CA) annuel de 2 milliards d’euros et dont la capitalisation boursière (CB) se limite à 800 millions d’euros est sous-évaluée. Cela dit, comme le rapport CB/CA ne prend pas en compte l’endettement, beaucoup lui préfèrent le rapport valeur d’entreprise (capitalisation boursière + dettes) sur chiffre d’affaires.
Une société est d’autant plus prometteuse que le rapport entre sa capitalisation boursière et sa marge brute d’autofinancement (cash flow) est peu élevé. Citons également les rapports capitalisation boursière sur actif net ou sur fonds propres, valeur d’entreprise sur Ebitda (Earnings before interest, taxes, depreciation and amortization, soit, à peu de chose près, l’excédent brut d’exploitation) ou encore valeur d’entreprise sur résultat opérationnel. À chacun son critère.