Dans un système par capitalisation, les actifs cotisent pour leur propre retraite et font fructifier leur capital en Bourse. Si la France demeure caractérisée par la répartition, l’épargne individuelle ou collective en vue de la retraite relève plutôt de la capitalisation.
Les débats actuels sur la réforme des retraites relancent le débat sur l’opposition entre les deux grands systèmes qui coexistent dans le monde, la retraite par répartition ou par capitalisation.
Retraite par capitalisation : définition et principes
Présente dans les pays anglo-saxons, la retraite par capitalisation repose sur l’accumulation d’un stock de capital par les actifs qui versent des cotisations dans un fonds de pension, public ou privé. Les cotisations sont placées en Bourse et ne sont donc pas garanties.
Contrairement au système de retraites par répartition, où les actifs contribuent à financer les pensions des retraités actuels par le biais des cotisations salariales et patronales qui sont prélevées chaque mois sur leurs revenus, les actifs financent leur propre retraite dans un système par capitalisation.
Future retraite à points : capitalisation ou répartition ?
Le président de la République Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’un régime de retraites universel. Même si tous les détails de cette réforme, qui doit être discutée au Parlement au printemps 2020, ne sont pas encore connus, on peut d’ores et déjà se poser la question suivante : le système de retraites français va-t-il basculer de la répartition vers la capitalisation ?
Bon à savoir
Ce nouveau régime serait un système « par points » où chaque euro cotisé donnerait droit au même nombre de points. Un point de retraite serait associé à une valeur de service. Pour le calcul de la retraite, le nombre de points obtenus en fin de carrière serait multiplié par la valeur du point pour obtenir la valeur de la pension. Des points bonus seraient attribués afin de corriger un certain nombre d’inégalités, par exemple en cas de longs arrêts maladie ou de pénibilité.
Toutefois, dans ce système par points, la cagnotte serait fictive et ce sont bien les cotisations des actifs qui continueraient de payer les pensions des retraités actuels. La France resterait dans le champ de la retraite par répartition, par opposition à la retraite par capitalisation.
Capitaliser pour sa retraite grâce à l’assurance-vie
Pour autant, retraites par capitalisation ou par répartition ne sont pas incompatibles. D’une part, certaines retraites complémentaires fonctionnent déjà en France sur le principe de la capitalisation. C’est le cas, notamment, de la retraite facultative des fonctionnaires (Préfon) ou de la retraite additionnelle RAFP dans la fonction publique. D’autre part, chaque individu est libre de capitaliser en vue de sa propre retraite. C’est d’ailleurs ce que chercher à encourager le gouvernement à travers les produits d’épargne retraite rénovés mis en place avec le PER de la loi Pacte.
Plus largement, lorsqu’ils déposent de l’argent sur leurs contrats d’assurance-vie en vue de la retraite, les épargnants pratiquent déjà la retraite par capitalisation sans le savoir. L’assurance-vie est particulièrement bien adaptée à cet objectif car sa fiscalité attractive favorise la détention d’un contrat sur le long terme. De plus, les contrats d’assurance-vie multisupports permettent de mixer le fonds en euros, qui offre une garantie en capital, avec des unités de compte plus risquées (et sans garantie en capital), permettant de viser une performance supérieure sur le long terme. Enfin, l’assurance-vie permet de planifier des rachats programmés qui, au moment de la retraite, viennent compléter la pension.
A fin 2019, la collecte de l’assurance-vie atteint 1 788 milliards d'euros, confirmant son statut d’épargne préférée des Français.[1] C’est peut-être le signe que retraites par répartition ou par capitalisation n’avancent pas toujours dans un sens contraire…
Crédit photo : Getty Images
[1] Fédération française de l'assurance (FFA), 24 janvier 2020