Bien des épargnants ont vidé leur livret A et leur livret de développement durable (LDD) après l’annonce de la baisse du taux d’intérêt à 1 %. « Ce placement ne me rapporte plus rien ! » entend-on dire. C’est totalement faux !
À 1 % de rémunération par rapport à une inflation actuellement proche de zéro (0,3 %), le rendement net reste intéressant. Certes, ce rendement a été un peu meilleur dans les années 1994-1999 mais depuis ces livrets rapportent environ 0,5 % au-dessus de l’inflation. Enfin pas tout à fait car il faut savoir qu’en 2010 et 2011 le livret A et son cousin le LDD ont légèrement fait perdre en pouvoir d’achat (avec une inflation supérieure au rendement). Et en 2004 et 2012 les deux équivalaient à l’inflation. Il est donc faux d’affirmer que ces solutions d’épargne sont mauvaises aujourd’hui. En outre il faut comparer ce qui est comparable. Ces deux livrets sont sans frais, sans impôt, sans prélèvements sociaux. Et l’argent est disponible à vue, c’est-à-dire immédiatement. Ajoutons que le livret d’épargne populaire permet de gagner un peu plus.
Pour autant, il n’est certainement pas raisonnable de laisser des livrets au plafond (22 950 € de livret A + 12 000 € de LDD, hors intérêts, multipliable par autant de membres que compte le foyer), à moins d’avoir de très gros frais en perspective à court terme. Il est important de réfléchir aux autres solutions possibles à moyen, voire à long terme.
Court, moyen et long terme : quelles solutions d'épargne ?
À moyen terme il est préférable de verser sur un plan d’épargne logement (PEL), puisque le rendement est de 2,11 %* (2,5 % avant prélèvements sociaux). Cela à condition de rester au moins 2 ans, idéalement au moins 4 ans. Ce taux est invariable sur toute la durée du placement (15 ans au maximum). La rémunération est même augmentée de 1 % si vous transmettez les droits à prêt à un membre de la famille possédant aussi un PEL et désireux d’acquérir sa résidence principale ou d’y effectuer des travaux. Le PEL permet de placer jusqu’à 61 200 € hors intérêts (aussi multipliable par autant de membres que compte le foyer).
À plus long terme, notamment dans une optique de mettre de l’argent de côté pour la retraite, ou pour les coups durs, l’idéal reste l’assurance-vie. Là, pas de plafond à respecter, on peut verser ce qu’on veut. Pas de durée limite. Ni d’obligation de versements minimaux comme pour le PEL (540 € au moins par an). Mais contrairement aux livrets d’épargne et au PEL, vous devez tenir compte : des frais (sur les versements et tous les ans sur la gestion), variables d’une compagnie à une autre, de la fiscalité, évolutive selon la durée de placement, des prélèvements sociaux (15,50 %), et des différentes options proposées pour placer l’argent, de la plus sûre aux plus audacieuses. Un choix qui dépend de votre horizon de placement.
Enfin, dernière remarque : si vous avez un emprunt en cours pour une durée encore longue le meilleur « placement » à faire est de rembourser par anticipation. Comparez le taux global du crédit et le rendement de l’épargne, le bon choix à faire est vite trouvé ! Même en intégrant les éventuelles pénalités, il vaut mieux alléger sa dette. Mais il serait périlleux de vider votre épargne de précaution pour rembourser un crédit au risque de vous mettre en découvert et de payer des agios beaucoup plus chers !
*Le rendement des PEL ouverts à compter du 1er février 2015 passe à 2 % (1.69 % après prélèvements sociaux).