Hélène à 62 ans et réside à Marseille (13). Cette pétillante cadre supérieure du privé a pris sa retraite à l’âge de 60 ans après 33 ans d’activité, notamment, au sein d’un organisme de formation dans le tourisme.
Aujourd’hui, elle touche environ 2 200 euros net par mois contre 3 300 euros net lorsqu’elle était encore en activité. Mariée et sans enfant, elle est désormais propriétaire de deux biens immobiliers.
Comment vous êtes-vous préparée pour votre retraite ?
Hélène : Franchement, je ne l’ai pas du tout préparée. Je ne m’attendais pas à partir aussi soudainement. Cela s’est fait du jour au lendemain par convenance personnelle. Suite à la réforme de 2010 qui allait repousser progressivement l’âge légal de départ pour ma génération, j’ai consulté une avocate spécialisée qui m’a dit que j’avais intérêt à partir tout de suite avant son entrée en vigueur. Même si je n’avais pas encore tous mes trimestres pour une pension à taux plein. Cela a donc été très brutal. Trois mois avant je ne savais pas que j’allais m’arrêter. Mais je l’ai très bien vécu. J’en suis même ravie. Pourtant j’aimais ce que je faisais, j’étais très investie.
Quelle est votre perte de revenus ?
Hélène : N’ayant pas tous mes trimestres, cela représente une perte d’un tiers de mes revenus. J’avais simplement cotisé pour des retraites complémentaires. Si on veut maintenir le même train de vie, il faut aller chercher des revenus ailleurs car la retraite ne suffit pas. Du coup j’ai investi dans un appartement que je vais bientôt louer de façon saisonnière, pour avoir un complément financier.
Je n’ai pas songé à reprendre une activité professionnelle car on n’a pas le temps ! (rires). Quand j’ai décidé de prendre ma retraite, j’avais envisagé un temps de devenir client mystère dans le tourisme et puis je n’ai pas donné suite car j’ai été très prise par ce projet immobilier pour me constituer un complément de retraite.
Quelles sont vos perspectives pour l’avenir ?
Hélène : Je suis inquiète, je pense aux jeunes générations, les trentenaires et les quadragénaires et même leurs enfants. On ne peut pas se projeter, ni prédire l’avenir. Nous, on a cotisé depuis que l’on travaille. C’est donc un droit qui nous revient et on se permet de revenir sur les avantages acquis par ces cotisations. On a commencé à rogner sur ma retraite avec la dernière hausse des prélèvements sociaux. Des coupes vont certainement encore être faites. En tout cas, je m’attends à avoir une perte de pouvoir d’achat. Je serai obligée à l’avenir de réduire mes dépenses. Globalement, je ne suis pas très optimiste.
Moi, si j’étais jeune aujourd’hui, j’investirais dans l’immobilier très tôt plutôt que d’investir dans des retraites complémentaires car on ne peut pas faire confiance. Les conditions aujourd’hui ne seront pas les mêmes dans 20 ou 30 ans. Il vaut mieux se constituer son patrimoine soi-même plutôt que d’être l’otage d’organismes dans lesquels on ne peut plus avoir confiance.
Calculez le montant de votre retraite pour mieux anticiper votre perte de revenus.