Parmi elles, 25% seraient obligées de vendre tout ou partie de leur patrimoine pour y parvenir.
Pour les personnes âgées, la première perte d’autonomie est souvent celle de l’autonomie financière. En effet, seules 39% d’entre elles pourraient payer elles-mêmes leur maison de retraite, souligne le baromètre « les Français et le grand âge » réalisé par TNS Sofres et la Fédération hospitalière de France (FHF) et publié mercredi (*). Parmi celles-ci, 25% seraient tout de même obligées de « vendre tout ou partie de leur patrimoine », ajoute cette étude.
En 2011, 53% des familles se déclaraient capables de s'acquitter du coût moyen mensuel de 2.200 euros pour un hébergement en maison de retraite, deux ans plus tard, elles ne sont plus que 47%. Or selon l'étude, en 2013 moisn du tiers des Français (30 %) déclarent que la perte d'autonomie touche un membre de leur entourage et, pour 19% d'entre eux, il s'agit d'un membre de leur famille. Interrogés, au-delà du coût, sur les paramètres qui président au choix d'un établissement, les sondés mettent en avant trois critères : le nombre de personnel, l'emplacement et les locaux eux-mêmes.
Une autre étude parue récemment montre qu’en France, si la qualité progresse dans les 10.400 établissements recensés, il en va de même pour les coûts : 40 euros par jour au minimum aujourd’hui contre 35 euros l’an dernier, la facture pouvant même monter jusqu’à 220 euros par jour.
Autre enseignement: les Français attendent comptent sur les pouvoirs publics pour trouver un financement pérenne des dépenses liées à la perte d'autonomie alors qu’on sait qu’à la fin de la décennie, les plus de 60 ans représenteront 26 % de la population française, contre 22 % en 2010. Si un tiers des Français ne se prononcent pas (31%), 47% semblent favorables à ce que la solidarité nationale finance la dépendance, via une augmentation des prélèvements obligatoires (CSG) pour tout le monde (30% des citations) ou plus particulièrement pour les retraités (4%), ou des impôts sur les successions pour tous quelle que soit la valeur du patrimoine (13%). Ils sont 22% à plaider pour la souscription d'une assurance individuelle obligatoire pour les plus de 50 ans (comme en 2011) mais dans les faits, seuls 14 % des 35-75 ans ont souscrit un contrat d’assurance dépendance spécifique. soit 1,5 million personnes.
Financer la dépendance par la solidarité nationale
Les Français sont aussi très majoritairement favorables (87%) à une intervention de l'Etat sur le « plafonnement du prix des maisons de retraite». Si l’on en est pas encore là, il est vrai que malgré la rigueur la dépense publique pour les maisons de retraite continue à progresser . En 2012, les crédits versés aux établissements pour personnes âgées dépendantes ont augmenté de 5,2 %, à 8,7 milliards d’euros. Cette progression est supérieure à celle de 2011 (+ 4,4 %) mais très inférieure à la hausse des années précédentes. Entre 2006 et 2010 en effet, le budget alloué aux maisons de retraite gonflait de près de 15 % par an en moyenne.
Pour ce qui concerne le financement public, la contribution de solidarité pour l'autonomie (CSA) de 0,3 % qui s'applique sur la masse salariale du privé a rapporté 18,6 milliards d'euros depuis sa création en 2004, dont 2,39 milliards d'euros en 2012. Ils sont destinés à la prise en charge des personnes âgées et handicapées. Depuis le 1 er avril, cette contribution a été étendue aux retraités imposables (ceux qui paient un taux de CSG de 6,6 %) et le gouvernement envisage une extension de la CSA aux artisans et professions libérales.
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Jean-Miche Gradt