Le Gouvernement doit faire des économies et la Sécurité sociale doit dégager 21 milliards d'euros sur les 50 milliards du plan. Certaines mesures touchant les prestations familiales et les retraites semblent se préciser.
Ces derniers jours, la piste de la désindexation revient en effet sur le devant de la scène. C’est donc cette arme à laquelle devrait recourir l’exécutif dont les annonces devraient intervenir le mercredi 23 avril. Décryptage.
Un plan de 50 milliards
Sur les 21 milliards d’économies à trouver sur la Sécurité sociale, Le Monde rappelle que 5 ou 6 milliards de ressources proviennent des mesures prévues dans la réforme des retraites de 2013.
Il s’agit notamment du « report de la revalorisation des pensions du 1er avril au 1er octobre », de la sous indexation (augmentation inférieure à l'inflation) des retraites complémentaires de l'Agirc et de l'Arrco pendant trois ans… Dix milliards viendront de l'assurance-maladie.
Seraient réutilisées à cet effet les armes suivantes : baisses de prix de médicaments ou de tarifs de professionnels de la santé, ou encore une meilleure orientation vers les prescriptions de génériques. Des mesures ayant pour objectif le développement de la chirurgie ambulatoire devraient également figurer.
Enfin pour les soldes d’économies à trouver et afin d'éviter une suppression de certaines prestations, le gouvernement risque de recourir massivement à la désindexation.
La désindexation : le moindre mal ?
Le recours à la désindexation est souvent cité parmi les pistes évoquées pour faire des économies notamment en termes de prestations sociales. De quoi s'agit-il ?
Chaque année, les différentes allocations sont revalorisées selon l'évolution des prix. Il s’agit simplement de ne plus les revaloriser en fonction de l’indice des prix.
Pour faire des économies sur ce type de prestations, il y a toutefois différentes méthodes - plus ou moins radicales.
Le Gouvernement s’orienterait vers l’option « désindexation » car - selon Les Echos -, elle permet d’éviter « d’autres réformes ciblées qui toucheraient plus durement les personnes concernées ». Le Gouvernement recourrait ainsi le moins possible à des mesures plus structurelles de type suppression ou même baisse de prestations.
Il suffit de voir comment le Gouvernement a dû démentir lundi 14 avril une possible suppression des aides au logement pour les étudiants non boursiers : une piste évoquée par Le Journal du dimanche le 13 avril.
Un dispositif qui rapporterait 1,5 milliard au moins par an
Le Monde dévoile un chiffrage de la Cour des comptes. Selon elle, la sous-indexation en 2014 d’un point des prestations familiales et des retraites en 2014 rapporterait 1,5 milliard par an. La même mesure rapporterait 170 millions pour les allocations logement et 165 millions pour les indemnités chômage soit une économie totale proche de 2 milliards.
Rappelons que parallèlement à la « sous-indexation », il existe aussi le « décalage d'indexation ». Le gouvernement a eu recours à ce dispositif dans le cadre de la réforme des retraites : les retraites de base vont être indexées par rapport à l'inflation non plus les 1er avril mais les 1er octobre.
Un dispositif relativement indolore ?
Pourquoi la désindexation et ses dérivées ont déjà été utilisées massivement ces dernières années s’interroge Le Monde ?
Parce qu’elles « sont relativement indolores pour les Français, qui perdent du pouvoir d'achat sans trop s'en rendre compte, contrairement à une baisse pure et simple des allocations ».
Toutefois, Les Échos rappellent que de telles mesures toucheraient une « large population : 15 millions de retraités et 7 millions de foyers avec enfants ». Autant de ménages qui perdraient du pouvoir d’achat. Le sujet est donc extrêmement délicat pour le Gouvernement.