Une fois la problématique de l’épargne de précaution évacuée, il va falloir s’intéresser à ses placements au sens propre du terme. L’objectif étant bien sûr de trouver le meilleur couple rendement/risque. Dans cette catégorie, vous avez le choix entre l’assurance-vie et le PEA.
L’assurance-vie : indispensable
Pour limiter les risques de perte que vous prenez, il faut avant tout diversifier son patrimoine sur plusieurs types d’investissement. Parmi les produits financiers existants, seule l’assurance-vie permet une telle diversification.
Souscrivez en une dès que vous pouvez, quitte à n’y placer au départ que quelques euros, pour prendre date. C’est en effet la date d’ouverture du contrat qui sert de point de départ au calcul des huit ans, au terme desquels la fiscalité devient très attractive (7,5 % sur les gains, après une exonération de 4 600 € pour un célibataire et 9 600 € pour un couple tous les ans + 15,5 % de prélèvements sociaux). Attention, vous pouvez bien sûr retirer votre argent quand vous le voulez, mais vous aurez des pénalités fiscales sur vos gains en cas de retrait (35 % ou 15 % de taxation + 15,5 % de prélèvements sociaux).
À l’intérieur de cette enveloppe, en fonction de votre appétence au risque et des actifs que vous possédez déjà par ailleurs, vous avez le choix entre investir sur le fonds garanti en euros, sur des actions ou des obligations généralement via des fonds (Sicav ou FCP), mais aussi sur de l’immobilier en achetant des parts de SCPI ou OPCI. Le fonds garanti en euros est le plus sûr, mais il est (et devrait continuer à être) de moins en moins rémunérateur (2,80 % nets en moyenne en 2013).
Aussi à 40 ans, l’idéal est de placer une partie de ses actifs sur d’autres supports, risqués, mais plus rentables. Pour la proportion exacte, tout dépend de votre degré d’acceptation du risque. Si l’on devait édicter une règle à très gros traits, on dirait qu’il convient d’investir « 100 - son âge » sur des supports plus dynamiques, soit 60 % de son épargne ailleurs que sur le fonds en euros à 40 ans (100 - 40). Et, cette partie-là doit aussi être diversifiée entre différentes classes d’actifs (action, obligations), différentes zones géographiques, etc. Si vous n’avez pas de connaissances particulières, un bon moyen de tester les marchés d’actions est d’opter pour des fonds de type diversifiés dits patrimoniaux, où le gérant prendra les choses en main, ou mieux, les fonds dits Income, où il s’efforcera que vous apportez un rendement le plus régulier possible.
Si votre assureur propose une SCPI ou un OPCI dans son contrat, n’hésitez pas à y investir 10 % de vos avoirs. L’immobilier ne réagit pas exactement comme les marchés actions en cas de crise, et c’est surtout un secteur où les performances sont plus stables (si elles baissent, elles baisseront moins vite que sur les marchés financiers).
Le PEA : selon les circonstances
Autre produit très séduisant, le plan d’épargne en actions. Mais attention, il est réservé aux épargnants les plus aguerris. Il est plus risqué que l’assurance-vie, puisque tous les supports financiers qui le composent sont principalement investis en actions européennes, et donc susceptibles d’entraîner une perte en capital.
Mais, à 40 ans, c’est un bon complément à l’assurance-vie, parce que vous avez du temps devant vous, et que les performances des marchés d’actions ne sont jamais aussi bonnes que sur le long terme. L’idéal étant dans ce cas, toujours dans l’objectif de diversification, de placer ses fonds actions européennes dans son PEA et le reste, les fonds les plus sécurisés de type Income ou patrimoniaux, sur son assurance-vie. L’avantage du PEA est sa fiscalité, encore plus clémente que celle de l’assurance-vie. Ici vos gains sont totalement exonérés d’impôt après cinq ans, seuls les prélèvements sociaux de 15,5 % étant dus. Indispensable donc pour les quadragénaires qui acceptent une certaine dose de risque.
Focus sur les produits de retraite de type PERP ou PERCO
PERP
A 40 ans, il faut hélas commencer à préparer sa retraite. A ce stade, privilégiez l’assurance-vie au PERP, beaucoup trop rigide (les retraits y sont interdits et la sortie se fait à 80 % en rente viagère). Il sera toujours temps de remplir votre PERP plus tard, ne serait-ce qu’avec l’épargne accumulée sur votre assurance-vie. Il est cependant à recommander à ceux qui paient beaucoup d’impôt, car les versements sont déductibles du revenu imposable, dans une certaine limite, assez généreuse.
PERCO
En revanche, si vous bénéficiez d’un PERCO (plan d’épargne retraite collectif) dans votre entreprise, profitez-en ! Là encore vous ne pourrez sortir qu’au moment de la retraite, mais la sortie en capital est possible si le contrat d’entreprise le prévoit (un point à vérifier impérativement !). Les frais, négociés par votre employeur, seront par ailleurs, beaucoup moins élevés que sur un PERP. Enfin, et c’est l’élément le plus intéressant, dans la plupart des cas, chaque fois que vous faites un versement volontaire, votre employeur abonde, ce qui signifie, qu’il complète votre versement d’un montant défini à l’avance, plafonné et proportionnel à votre versement. Attention, il n’est pas systématique, donc avant de verser, aller vérifier le montant de l’abondement de votre employeur. Quand il existe, cet abondement est un cadeau, qu’il faut absolument aller chercher tous les ans, en calibrant votre versement pour bénéficier du coup de pouce maximal.