La croissance des sites de locations touristiques et notamment d’Airbnb s’est récemment fortement accélérée. Les grandes métropoles mondiales assistent à une multiplication des locations de « meublés touristiques » par des particuliers.
Loueurs professionnels, concurrence déloyale, pénurie de logement pour les habitants, comment les administrateurs des grandes métropoles ont réagi face aux dérives ? Si de nombreuses villes sont en conflit avec Airbnb, certaines ont adopté des lois qui lui sont favorables.
Berlin : dénonciations et amendes dissuasives
Berlin lutte très activement contre les propriétaires qui louent illégalement un bien via une réglementation très stricte qui ne permet que la location d’une pièce dans un appartement habité (une autorisation est nécessaire dans les autres cas). La mairie a augmenté les amendes qui peuvent désormais atteindre 100 000 euros.
Mais la ville compte également sur le civisme de ses administrés et encourage la délation, moyennant un document à remplir en ligne anonymement pour prévenir les autorités d’une location suspectée d’illégalité.
New York : une réglementation déjà ancienne
Là aussi la réglementation est très stricte, notamment au niveau de la durée du séjour.
Une loi, votée en 2010 par l'état de New York s’applique depuis mai 2011. Elle interdit la location d'un appartement pour moins de 30 jours. Une exception : si l'hôte réside dans les lieux lors de la location.
Une grande partie des annonces serait illégale à New York et Airbnb annonce régulièrement en retirer de son site.
San Francisco : pour une transparence totale
À San Francisco, la ville où est née Airbnb, la plateforme a remporté une victoire importante en novembre 2015. Les habitants ont en effet majoritairement voté « non » à un référendum sur un projet visant à limiter davantage les locations d'appartements et de maisons de courte durée.
Pour rappel fin 2014, San Francisco avait adopté une "loi Airbnb" instaurant une taxe de séjour de 14 % et une obligation pour les loueurs de s'enregistrer auprès des autorités pour obtenir un permis de deux ans. Les hôtes ne peuvent pas louer plus de 90 jours par an sans être présents et la durée de chaque location ne peut pas excéder 30 jours.
Mais la transparence est totale puisque les revenus collectés par une plateforme sont transmis à l’administration fiscale américaine.
Barcelone traque les logements loués irrégulièrement
Le gouvernement régional de Catalogne a légiféré il y a moins d’un an pour mieux encadrer les locations sur les plates-formes.
La location doit se limiter à deux chambres maximum, en présence du propriétaire, quatre mois par an. Les propriétaires loueurs doivent s’acquitter d’une taxe de 65 centimes d’euros par nuit à Barcelone, 45 centimes hors de la ville.
Ensuite, au moyen d’un programme informatique surveillant les annonces en ligne, la mairie traque les logements loués de façon irrégulière.
Airbnb est bienvenue à Londres
Airbnb est la bienvenue à Londres -troisième ville dans le monde pour la plate-forme- car le gouvernement espère développer le tourisme via des locations moins onéreuses que les hôtels. La capitale britannique a adopté en 2015 le Dérégulation Act, qui permet aux londoniens de louer librement jusqu’à 90 jours par an sans risquer une amende, ou avoir besoin de demander une autorisation.
Sur le plan fiscal, l’État favorise l’usage des plateformes via deux statuts différents qui incitent les Londoniens à louer leur logement à des touristes de passage.
Amsterdam : Airbnb friendly
Airbnb a réussi à faire modifier les lois locales à Amsterdam qui a promulgué en 2015 la loi «Airbnb friendly». Il est légal de louer son bien qu'on soit locataire ou propriétaire, tant que les occupants temporaires payent les taxes de séjour et les loueurs déclarent leurs revenus.
La loi permet de louer sa maison à quatre personnes à la fois sans excéder deux mois.