Au printemps, les contribuables doivent effectuer leur déclaration 2021 portant sur les revenus de 2020. Chaque campagne apporte son lot d’évolution des modalités de déclaration. S’y ajoutent des nouveautés fiscales applicables aux revenus et charges 2020, certaines mesures étant liées à la crise sanitaire de la Covid 19. Décryptons les principaux changements qui marquent la déclaration d’impôt 2021.
Retour des dates habituelles de déclaration des revenus
En 2020, en raison de la crise sanitaire, les dates pour remplir la déclaration des revenus au titre de 2019 avaient été décalées et le calendrier rallongé. En 2021 le calendrier de déclaration des revenus et charges 2020 redevient "normal". L’ouverture de la campagne déclarative a débuté le 8 avril 2021 et la date-limite de dépôt de la déclaration papier est fixée au jeudi 20 mai, tandis que les délais de télédéclaration s’échelonnent selon les départements du mercredi 26 mai au mardi 8 juin.
La déclaration automatique élargie en 2021
La déclaration automatique des revenus instaurée en 2020 est toujours en vigueur pour vos impôts 2021. Pour rappel, la déclaration tacite permet au contribuable de simplement valider les montants des revenus et charges préremplis et connus de l’administration, sans aucune démarche supplémentaire. Les contribuables éligibles sont prévenus par l’administration fiscale.
Une nouveauté pour communiquer : un chatbot mis en place par l’administration
L’administration met en place un assistant virtuel ou chatbot sur la messagerie d’Impots.gouv.fr destiné à répondre en ligne à des questions simples du contribuable en le dirigeant vers les formulaires ou documents concernés. Cela permettra d’alléger les tâches des agents des finances publiques qui devraient rester normalement disponibles dans votre Centre, mais uniquement sur rendez-vous.
Barème kilométrique : un bonus de 20% pour l’électrique
Pour les revenus perçus en 2020, les montants des barèmes forfaitaires des indemnités kilométriques restent identiques à ceux de 2020 pour les véhicules essence ou diesel dit à moteur thermique. En revanche ceux applicables aux modèles électriques font bénéficier leurs détenteurs d’une majoration de 20 % (Arrêté du 15 février 2021). Ce bonus s’applique aux voitures mais aussi aux deux-roues.
Le crédit d’impôt pour abandon de loyers destiné aux bailleurs
Un crédit d’impôt a été instauré au profit des propriétaires-bailleurs par la loi de finances pour 2021. Il vise les bailleurs (à l’exception des non-résidents fiscaux) ayant pratiqué des abandons et renonciations de loyers au titre du mois de novembre 2020, en faveur d’entreprises locataires de locaux touchées par une fermeture administrative et comptant un effectif inférieur à 5.000 personnes. Si les conditions prévues sont remplies, le crédit d’impôt est égal à 50% du loyer abandonné.
Ce crédit d’impôt est cumulable avec la déductibilité du résultat imposable des abandons de créances de loyers consentis entre le 15 avril 2020 et le 30 juin 2021.
Maintien du crédit d’impôt services à la personne pour les prestations hors domicile
Contrairement à ce que laissait entendre une décision du 30 novembre 2020 du Conseil d’Etat, le périmètre d'éligibilité au crédit d’impôt en faveur des services à la personne ne change pas en 2020. Cette décision jugeait que seules les prestations effectuées au domicile pouvaient bénéficier du crédit d'impôt. Le gouvernement a assuré le 15 février 2021 que les activités hors du domicile restaient concernées par cet avantage fiscal.
Ces services réalisés "pour partie en dehors du domicile, sous réserve qu’ils soient compris dans une offre globale de services" continuent "à ouvrir droit au bénéfice du crédit d’impôt". A noter que le gouvernement proposera au Parlement, si nécessaire, "des aménagements ultérieurs aux textes en vigueur afin de conforter la sécurité juridique des contribuables après la décision d’annulation du Conseil d’État du 30 novembre 2020".
Un plafond majoré de 1000 euros pour les dons éligibles à la réduction d’impôt "Coluche"
Au titre des revenus 2020, les dons consentis à une association d’aide aux personnes en difficulté, dits dons "Coluche", sont pris en compte dans la limite d’un plafond de 1.000 euros, au lieu de 546 euros précédemment. Pour rappel ces dons bénéficient d’un taux de réduction d’impôt de 75%. Au au-delà du plafond, la réduction d’impôt est égale à 66% du montant du don dans la limite de 20% du revenu imposable. Ce plafond majoré a été prorogé à titre exceptionnel pour les dons consentis en 2021.
Inscrivez vos dons aux associations dans le formulaire 2042
Depuis quelques années les cases 7UD et 7UF relatives aux dons à des œuvres se trouvaient dans la déclaration annexe 2042 RICI (pour réductions et crédits d’impôt) et non plus dans le formulaire 2042. Pour la déclaration 2021, ces lignes reviennent dans le formulaire de déclaration principale 2042, pour recentrer les lignes les plus utilisées sur le formulaire principal.
Réduction d’impôt FIP et FCPI : le taux de réduction majoré à 25% s’applique enfin
La réduction d’impôt dite "Madelin", pour les souscriptions au capital de PME a été portée à 25% des sommes investies pour les versements effectués du 10 août 2020 au 31 décembre 2020. Pour les versements effectués du 1er janvier au 9 août 2020, la réduction d’impôt reste égale à 18%. Ces modalités s’appliquent de la même façon aux souscriptions de parts de fonds commun de placement dans l’innovation (FCPI) ou de fonds d’investissement de proximité (FIP). Dans la déclaration, la case à remplir dépendra de la date du versement (avant ou à partir du 10 août).
Attention pour le calcul de la réduction, les versements effectués à compter du 10 août 2020 sont retenus à proportion du quota d'investissement que le fonds s'engage à atteindre, et non plus en totalité. L’avantage fiscal reste soumis au plafonnement des niches fiscales à 10 000 euros par an et par foyer.
La déclaration 2021 des heures supplémentaires défiscalisées
Si vous avez effectué des heures supplémentaires en 2020 en tant que salarié, ces dernières sont exonérées d'impôt sur le revenu dans certaines limites et sous certaines conditions.
Au titre de l’impôt sur le revenu, le dispositif plafonne l'exonération à 5 000 € net par an. Mais en 2020, en raison de la crise sanitaire liée à la Covid-19, a été instauré un plafond spécifique de 7 500 € d’exonération des heures supplémentaires et complémentaires lorsque certaines ont été réalisées uniquement pendant la période d’état d’urgence sanitaire. La déclaration prévoit une case 1GH "revenus d’heures supplémentaires exonérés".
Les primes exceptionnelles exonérées : primes "Covid" et primes "Macron"
Les primes qui ont été versées en 2020 aux personnels de santé, fonctionnaires sociaux ou encore de l'agroalimentaire, impliqués dans la lutte contre l’épidémie de la Covid19 sont exonérées d’impôt dans la limite de 1 500 €. Pour la prime de pouvoir d’achat dit prime "Macron" versée en 2020 aux salariés dont la rémunération est inférieure à trois fois le Smic, son montant est également exonéré à hauteur de 1 000 €, ou encore de 2 000 € dans les entreprises qui ont signé un accord d’intéressement.
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