Les choix de l’épargnant doivent tenir compte des perspectives de taux et d’évolution des marchés financiers mais aussi des aménagements fiscaux ou réglementaires, qui contribuent régulièrement à compliquer leurs choix. Le début de l’année est marqué par la persistance d’un contexte de taux historiquement bas mais aussi par une reprise de l'inflation. Les épargnants qui continuent à privilégier les placements au capital garanti, devront se contenter de faibles rémunérations qui ne permettent plus de se prémunir contre l'inflation. Mais lorsque qu’il dispose d'un horizon d'investissement plus long, l’épargnant peut davantage diversifier ses placements, toujours en fonction de son profil de risque, pour obtenir un rendement plus important. Quel support choisir pour épargner en 2019 ?
Livret A, livrets bancaires : pour un matelas de sécurité
Le taux du Livret A est à 0,75 % depuis désormais 2015 et ce taux est figé jusqu’en février 2020. En effet, fin 2017, le Gouvernement a décidé de geler à 0,75 % le taux du livret réglementé pendant deux ans, soit jusqu’à fin janvier 2020, afin d’aider les organismes de logement social.
Les français ne semblent pas avoir délaissé leurs livrets A en dépit de ce taux historiquement bas, mais l’inflation étant repartie à la hausse, son rendement réel est très loin d’assurer le maintien du capital, sans pouvoir espérer d’amélioration proche en raison du gel de taux.
Pour les livrets bancaires, fiscalisés, et aux plafonds souvent très élevés, le contexte de taux bas ne permet que des rendements très faibles. En effet en dehors de certaines périodes de taux promotionnels pratiqués par certains établissements et limitées dans le temps, ils sont très loin de couvrir l’inflation. Pour rappel, les intérêts de livrets bancaires sont soumis depuis le 1er janvier 2018 au prélèvement forfaitaire unique de 30 % prélèvements sociaux inclus.
Livret A ou livret bancaire, il conviendrait donc de privilégier ce type de placement dans des situations précises : lorsqu’il s’agit de se constituer un matelas de sécurité ou lorsque l’on cherche une solution d’attente (avant un achat immobilier par exemple) et que la priorité est la recherche de la garantie et de la disponibilité du capital.
Le fonds en Euro de l’assurance-vie : pour la sécurité et la disponibilité
La baisse continue des rendements n’a pas empêché les épargnants de rester très attachés aux fonds en Euro de leur contrat d’assurance-vie. La garantie en capital, la disponibilité des fonds investis dans un cadre fiscal privilégié expliquent son caractère incontournable pour l’épargnant français. Ce dernier y trouve aussi un rendement supérieur (1,8 % de moyenne en 2017 et celle de 2018 sera légèrement inférieure) de celui d’autres placements à capital garanti comme les livrets réglementés de type livret A et Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS).
Les unités de compte et la gestion sous mandat
Si vous acceptez d’abandonner la garantie du capital et de prendre une part de risque qui sera fonction de votre profil, vous pouvez dans l’espoir d’un meilleur rendement sur le long terme, diversifier vos investissements. Dans un contrat multisupports vous aurez accès à de multiples classes d’actifs allant des supports des plus sécurisés aux plus dynamiques, des obligations, aux actions en passant par des SCPI et investis sur des zones géographiques et secteurs d’activité différents.
Mais vous pourrez aussi opter pour la gestion sous mandat de votre contrat. Ses atouts : bénéficier de l’expertise de professionnels car vous déléguez à l’assureur, la répartition de vos investissements et les arbitrages entre les supports selon le profil de mandat choisi.
Par ailleurs le projet de loi Pacte (en cours de discussion au Parlement actuellement) vise à relancer les fonds euro-croissance de l’assurance vie, ces supports destinés à l’origine à offrir une alternative aux fonds en euros et aux unités de compte.
Actions : pourquoi il faut redécouvrir le PEA en 2019 ?
Le PEA comporte un atout fiscal de taille : il permet de faire échapper vos plus-values et dividendes à l'impôt sur le revenu au-delà de 5 ans de détention. C’est le retrait ou la clôture qui déclenche l’imposition et l’assujettissement aux prélèvements sociaux.
Mais alors que le manque de souplesse de son fonctionnement lui était reproché, la dernière loi de Finances et la loi Pacte vont y remédier.
En effet depuis le 1er janvier 2019, la taxation des gains en cas de clôture anticipée est fortement revue à la baisse puisque désormais ils entrent dans le champs d’application du PFU pour être imposés au taux de 12,80 % soit 30 % prélèvements sociaux inclus.
Surtout la loi PACTE (toujours en cours de discussion au Parlement) va contribuer à assouplir le fonctionnement du PEA, dont certaines règles étaient jugées contraignantes. Voici certaines des mesures qui devraient entrer prochainement en vigueur :
- un retrait entre cinq et huit ans n’entraînerait plus la clôture du plan. Seul les versements resteraient impossibles ;
- un premier retrait opéré après huit ans n’empêcherait plus les versements ;
- le seuil des versements sur le PEA-PME serait porté à 225 000 EUR (moins ceux effectués sur un PEA classique).
Si elles sont votées, ces nouvelles mesures devraient accroitre pour l’épargnant l’intérêt de détenir ses actions -européennes- dans le cadre d’un PEA.
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