Pour Laura Luo, gérante du fonds Baring Hong Kong China, l’année du Coq – qui a débuté fin janvier – verra les investisseurs « adroits » trouver d’attrayantes perspectives de croissance à long terme au sein des actions chinoises, en dépit des incertitudes et de la volatilité engendrées par la politique commerciale, budgétaire et de change de la nouvelle administration américaine.
« Outre les secteurs à forte croissance de la nouvelle économie, les valeurs cycliques traditionnelles de l’industrie et des matériaux pourraient, précise la gérante, connaître une belle année grâce aux projets d’infrastructure et aux réformes structurelles qui stimuleront la demande. La position actuelle du président Donald Trump laisse présager de possibles différends commerciaux avec la Chine. En réalité, nous sommes encore dans l’inconnu et l’attentisme est de mise. Cela ne modifie pas notre vision globale. Nous restons optimistes à l’égard du marché actions chinois. Toutefois, nous nous détournons des entreprises exportatrices le temps d’en savoir plus… »
Les trous d’air créent des opportunités
Il n’en demeure pas moins que l’incertitude quant à la nature des relations commerciales futures avec les Etats-Unis a semé le doute sur le marché actions chinois. Cela dit, le manque de visibilité ne provient pas uniquement de l’extérieur. Les affaires intérieures de la Chine y contribuent également. Le 19e congrès du Parti communiste chinois, qui se déroulera au quatrième trimestre, pourrait donner lieu à l’intronisation d’une nouvelle équipe de dirigeants. Les dernières réformes en date dans l’empire du Milieu sont celles du tissu productif et des entreprises détenues par l’Etat. Rappelons que la politique de l’enfant unique a été abolie début 2016.
Ces initiatives devraient stabiliser et améliorer la croissance économique à long terme. Le gouvernement devrait continuer à injecter de l’argent dans l’économie, avec la croissance de la dépense publique, les émissions obligataires et les projets d’infrastructures. Dans un tel contexte, les secteurs des matériaux et de la construction devraient être bien orientés, même si l’expansion du secteur des services demeure la marque du rééquilibrage de l’économie chinoise.
« Nous sommes toujours, souligne Laura Luo, de fervents partisans des bénéficiaires de l’essor de la consommation domestique, de la mise à niveau technologique et de l’automatisation industrielle en Chine. L’inflation devrait remonter quelque peu cette année, ce qui constitue une aubaine pour les entreprises disposant d’un pouvoir de fixation des prix. Une éventuelle correction du marché, conclut-elle, créerait des opportunités parmi les entreprises de qualité actuellement surévaluées. »
Crédit photo : Kristy Ewing