En 2014 les épargnants ont retrouvé le chemin de l’assurance-vie avec une collecte nette positive de 21 Md€, contre 11 Md€ en 2013. Ces chiffres sont toutefois encore très éloignés des 50 milliards atteints dans les années 2009-2010…
En janvier, les assureurs ont dévoilé les taux de rendement des fonds en euros. Les disparités restent importantes. Si leur rémunération baisse, cette dernière demeure beaucoup plus élevée que celle du Livret A et la relève est assurée par d’autres classes d’actifs qui offrent des perspectives attrayantes.
Au vu du bilan 2014, comment les épargnants doivent-ils appréhender l’année 2015 ?
2.5 % : un rendement moyen des fonds en euros qui cache de fortes disparités
D’après la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA), le rendement moyen des fonds en euros des contrats d'assurance-vie a atteint 2,5 % en 2014.
Lors de la présentation des performances 2014 du secteur de l’assurance, le président de la FFSA Bernard Spitz a tenu à qualifier le rendement des contrats en euros de « deuxième meilleur rendement des produits financiers, derrière l’assurance-vie en unités de compte » .
Pour mémoire ce taux de 2,5 % doit être comparé à celui de 2,8 % pour l’année 2013 : il est donc en recul de 0,3 point en moyenne. À noter également que cela laisse un rendement moyen net de prélèvements sociaux (15,5 %) et d'inflation (0,5 % en 2014) de 1,6 %. Cependant, certains contrats d’assurance-vie ont fait beaucoup mieux.
Des rémunérations supérieures à 3 % pour certains contrats d’assurance-vie
Si la performance moyenne des fonds euros « classiques » ressort à 2,5 %, certains contrats - de plus en plus rares - ont servi des rendements supérieurs à 3 %. À l’inverse, en queue de peloton on trouve des fonds en euros dont le rendement est ressorti aux environs de 2 %.
En ce début d’année, il est indispensable de faire le point sur les performances de vos fonds en euros et d’analyser la concurrence. C’est également le moment d’étudier l’opportunité de réorienter votre épargne vers des unités de compte ou d’arrêter de faire des versements sur vos contrats aux performances décevantes au profit de contrats aux perspectives et caractéristiques plus prometteuses.
Un point sur la catégorie nouvelle génération des fonds euros ou « opportunistes ». Leur diversification orientée sur l’immobilier ou sur les actions a permis d’atteindre des performances supérieures (souvent proches de 4 %). Mais leur performance est susceptible d’évoluer en fonction des conditions des marchés.
De plus, son accès est limité en pourcentage de l’épargne qu’il est possible d’y verser : en fonction des compagnies d’assurance, les conditions d’investissement peuvent varier. Certains assureurs exigent de l’épargnant qu’en mettant une partie de son épargne sur un fonds opportuniste, il réalise en contrepartie un versement sur des unités de compte.
L’environnement 2015 de l’assurance-vie : l’impact des décisions de la BCE
Pour relancer l’économie européenne, la Banque Centrale Européenne (BCE) a pris des mesures d’exception avec le rachat des dettes publiques et privées. Celles-ci peuvent avoir un impact sur le rendement de votre assurance-vie.
Les fonds en euros sont investis largement en obligations d’État. Cette mesure de la BCE devrait encore peser sur les rendements 2015 et les entraîner à la baisse.
Parallèlement, l’inflation est attendue à la hausse ce qui devrait également contribuer à réduire le rendement réel.
Dans cette perspective, davantage d’épargnants devraient continuer à privilégier les unités de compte (principalement) en actions. En espérant que ces mesures destinées à relancer la croissance aient un impact favorable sur cette classe d’actifs…
Le maintien du taux du Livret A sans effet réel sur la collecte
Prévue par de nombreux observateurs et préconisée par le gouverneur de la Banque de France, la baisse du taux du Livret A aurait dû permettre de soutenir la collecte de l’assurance-vie en début d’année. Mais le taux du Livret A est resté stable à 1 %.
En revanche, jusqu’au 30 janvier 2015, le PEL pouvait encore concurrencer certains contrats euros grâce à une rémunération de son épargne à 2,50 % - net de fiscalité mais avant prélèvements sociaux (PS). Ce n’est plus le cas depuis le 1er février, les nouveaux PEL ont vu leur taux de rémunération abaissé à 2 % - soit 1,69 % net de PS.
Un effet unités de compte qui devrait perdurer en 2015
L’année 2014 a été marquée par un retour en grâce de l’assurance-vie et un attrait plus marqué pour les supports en unités de compte (UC). La collecte sur les UC a en effet grimpé de 27 % soit 20 % des nouveaux versements et désormais 17 % des encours.
Comme l’an dernier, ceux qui cherchent davantage de rémunération devraient se tourner vers les « unités de compte » proposées dans leur contrat.
Ces supports offrent des perspectives attrayantes pour ceux qui acceptent d’avoir une vision à long terme et de prendre plus de risques en diversifiant leur épargne en actions. Si tel est votre cas, vous adapterez votre stratégie (actions françaises, actions internationales, obligations, fonds patrimoniaux…) ou suivrez les répartitions guidées que vous proposent certains contrats en fonction de votre profil de risque.
S’agissant des contrats Euro-Croissance et Vie-Génération, il est encore trop tôt pour se prononcer sur l’accueil que leur ont réservé les épargnants. Compte tenu du contexte économique actuel de nombreux acteurs du secteur ont préféré attendre avant de lancer leur contrat Euro-croissance, le président de la FFSA Bernard Spitz affiche toutefois de grandes ambitions : « fin 2015, 70 % du marché proposera l’Euro-croissance à sa clientèle, contre 40 % pour vie génération, qui vise un public plus avisé ».
Comme en 2014 la baisse des rendements des fonds euros devrait inciter les épargnants en 2015 à plus de sélectivité dans leur choix et à s’orienter davantage vers les unités de compte.
Afin de faire le bon choix stratégique, gardez en mémoire quelques données utiles :
un capital rémunéré à 2 % doublera en 35 ans mais rémunéré à 4 % il lui faudra moins de 18 ans. A 8 % ce même capital doublera en …9 ans et à 1 % il mettra 70 ans pour atteindre ce même objectif.
Il est important de mûrir son choix en fonction de son profil de risque, de ses objectifs patrimoniaux, de son horizon de placement ou encore de sa sensibilité au risque.