Avec l’arrivée le 1er octobre dernier du nouveau plan d’épargne retraite (PER), on reparle beaucoup du la gestion pilotée. En effet la gestion pilotée à horizon est proposée à l’épargnant comme l’option par défaut lors de l'ouverture d'un PER (Plan d'épargne retraite). Le principe est celui d’une allocation d'actifs selon le profil de l’épargnant, qui évolue vers plus de sécurité avec l’approche de la date de la retraite. Explications.
Qu’est-ce que la gestion pilotée à horizon ?
Quand on évoque la gestion pilotée, on pense immédiatement au mode de gestion que proposent de nombreux assureurs dans le cadre des contrats d’assurance-vie. Elle est aussi connue sous différentes autres appellations : la gestion déléguée ou encore la gestion sous mandat. Elle est particulièrement adaptée aux épargnants les moins familiers avec les placements financiers et qui ont peu de temps à y consacrer car elle consiste à confier à un professionnel de la gestion, la répartition entre les actifs et la réalisation des arbitrages qui interviendront ensuite entre les différents supports.
Mais la déclinaison de ce type de gestion en gestion pilotée à horizon est moins connue. Pourtant elle existe déjà pour les plans d’épargne pour la retraite collective (PERCO) ou le plan d’épargne retraite populaire (PERP) et surtout elle s’applique par défaut pour le nouveau plan d’épargne retraite (PER) commercialisé depuis le 1er octobre 2019. La gestion pilotée dite "à horizon" est une stratégie d'investissement qui tient compte de l'horizon de placement de l'épargnant, ici le départ en retraite, et a une mission de sécurisation du capital au fur et à mesure que l’âge de la retraite du souscripteur approche.
Le principe est donc de réduire progressivement les risques financiers de l’épargne. La proportion d’actifs les moins risqués dépendra de deux critères : le profil de risque choisi et l’âge théorique de départ à la retraite du titulaire du PER. Lorsque la date estimée de départ en retraite est lointain, l'épargne est fortement investie en actions, pour être progressivement investie dans des supports moins risqués et notamment garantis comme le fonds en euros, au fur et à mesure que l’on se rapproche de la date de départ en retraite. On parle aussi de désensibilisation de l’épargne investie via des arbitrages réguliers.
La gestion pilotée n’offre pas de garantie en capital puisqu’elle est exposée aux risques des marchés financiers qu’il s’agisse des actions, des taux, du crédit…
Trois profils d’investissement possibles pour le PER
Pour le PER, il existe plusieurs profils pour couvrir les différents horizons-retraite. Trois allocations sont proposées à l'épargnant qui pourra faire son choix en fonction de son aversion au risque entre le profil "prudent horizon retraite", "équilibré horizon retraite" ou "dynamique horizon retraite". Le profil "équilibré horizon retraite" est le profil retenu par défaut.
Une gestion pilotée à horizon tient compte du fait que le risque est bien sûr différent selon que lors de la phase d’épargne, on est âgé de 20 ans ou de 60 ans.
Un arrêté publié le 11 août au Journal officiel a précisé les modalités de cette gestion pilotée. Le texte indique la part minimale que doivent représenter les actifs à faible risque dans chaque allocation, en fonction du profil investisseur de l'épargnant et de sa date de départ à la retraite. L’objectif est d’adapter au mieux l’allocation d’actifs du PER à votre horizon de placement.
En pratique, pour chaque profil, la société de gestion va constituer un portefeuille qui comprendra une part plus ou moins grande d’actions. Ensuite le gestionnaire de votre PER devra réaliser des arbitrages “au minimum une fois par semestre”.
La gestion pilotée à horizon, une option par défaut pour le PER
Déjà la loi Macron de 2015 avait imposé aux PERCO que la gestion pilotée soit le placement par défaut. Elle est aussi proposée par défaut dans les PERP depuis sa création. Et c’est désormais également le cas pour le nouveau plan d’épargne retraite (PER), qui appliquera aux salariés sauf "demande expresse" de leur part une gestion pilotée en fonction de leur horizon de départ et du profil choisi parmi les trois proposés.
Mais pour ceux qui souhaiteraient ne prendre aucun risque financier avec leur plan d’épargne retraite, ou plus simplement s’affranchir de toute contrainte de répartition, il y aura toujours la possibilité d’opter pour une gestion libre où ils sélectionneront eux-mêmes les actifs sur lesquels ils voudront investir.
Crédit photo : Getty Images