Ce sont surtout les incertitudes politiques (au Royaume-Uni, en Italie, etc.) et le feuilleton de la guerre commerciale sino-américaine qui ont brouillé les cartes. Ce qui a eu pour effet d’accroître la volatilité des marchés. Le rehaussement, le neuvième depuis trois ans, d’un quart de point des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine n’a pas arrangé la situation dans les derniers jours de l’année.
Aux Etats-Unis, l’indice Dow Jones a cédé 5,6 % (contre + 25,1 % en 2017), alors que le Nasdaq Composite, à forte majorité technologique, a abandonné 3,9 %. Cela suffit pour que, toutes places boursières confondues, ce soient les deux "meilleures" références sur un an. En Grande-Bretagne, le "Footsie" s’est replié de 12 %. Au Japon, le Nikkei 225 a perdu 12,1 %. En Allemagne, le Dax 30 a fondu de 18,3 %. Le MSCI China, lanterne rouge, a fait pire : - 29,6 %. De son côté, le Cac 40 a baissé de 10,6 % (- 8,9 % dividendes réinvestis), tandis que le Cac Small (petites valeurs tricolores) a interrompu son parcours haussier des exercices précédents, avec un score négatif de 26,6 %.
De spectaculaires écarts entre les secteurs
A Paris, seul le secteur du luxe et des biens de consommation (+ 6,7 %) et celui de l’aéronautique et de la défense (+ 6,4 %) ont terminé l’année dans le vert. Si ceux du pétrole et de la santé se sont juste effrités (- 0,4 %), tous les autres secteurs ont évolué en territoire négatif. Celui de la banque et des services financiers (- 34 %) a accusé la plus forte baisse. Ceux de l’automobile (- 32,1 %) et de la distribution (- 25,4 %) n’ont guère été mieux lotis. Les plus fortes hausses ont été l’apanage de Sartorius Stedim Biotech (+ 44,7 %), EDF (+ 34,4 %), GTT (+ 33,9 %), Edenred (+ 34,6 %) et Safran (+ 23,7 %). Inversement, les plus fortes baisses ont été le lot de DBV Technologies (– 74,8 %), Vallourec (- 68,4 %), Technicolor (- 67,6 %), Valeo (- 58,8 %) et Maisons du Monde (- 55,4 %).
Le prix du baril de Brent a diminué en un an de 19,7 %. L’once d’or s’est relativement bien tenue : - 1,7 %. L’euro s’est déprécié de 4,5 % face au dollar. Enfin, les rendements de l’emprunt phare à 10 ans en France, en Allemagne et aux Etats-Unis ont respectivement terminé l’année à 0,71 %, 0,24 % et 2,68 %.
Les deux principaux éléments qui avaient suscité l’optimisme des investisseurs il y a un an, à savoir une croissance économique mondiale soutenue et des résultats des entreprises de bonne facture, sont encore d’actualité, alors que le risque inflationniste paraît toujours limité. Du fait de la correction boursière qu’ils ont subie, les marchés à risque sont aujourd’hui devenus plus abordables en termes de valorisation. Il peut donc être tentant de revenir vers les actions, voire de compléter ses positions, sans toutefois oublier que l’horizon de placement doit être au moins supérieur à trois ans.
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