En 2021, l’indice Cac 40 fait un bond de 28,9 %, avant de reculer de 20,6 % sur les trois quarts de l’an dernier, puis de reprendre 14 % au quatrième trimestre. L’année 2022 a été marquée par le retour d’une inflation qui avait été comprimée durant trois décennies et par les hausses de taux directeurs décidées par de grandes banques centrales pour endiguer l’accélération d’une érosion monétaire qui amoindrit le pouvoir d’achat des ménages et freine le développement des entreprises.
La violente remontée des rendements à long terme – de 0,24 % à 3 %, par exemple, pour l’emprunt de référence à 10 ans français – a entraîné un krach obligataire, avec de nombreux replis supérieurs à 15 %. C’est beaucoup pour une classe d’actifs réputée peu risquée, mais qui n’a pas rempli son rôle de valeur refuge. Le spectre d’une récession économique mondiale, l’évolution chaotique d’une Chine en proie au Covid-19 et les conséquences de la guerre en Ukraine n’ont pas arrangé la situation.
En 2022, le Cac 40 a finalement cédé 9,5 %, à 6.474 points, et, dividendes nets réinvestis, 7,4 %. L’Euro Stoxx 50 a abandonné 11,9 %. De l’autre côté de l’Atlantique, les indices Dow Jones, S&P 500 et Nasdaq ont perdu 8,8 %, 19,4 % et 33 %. L’Asie n’a guère été mieux lotie : – 9,4 % pour le Nikkei 225 (Japon) et – 21,9 % pour le CSI 100 (Chine). Pour mémoire, d’après Morningstar, les fonds actions investis à la Bourse d’Istanbul ont permis d’engranger une plus-value latente de 125 % !
Chassé-croisé chez Dassault
En devises locales, le MSCI Monde a perdu 15,9 %. Grâce au poids des sociétés minières et énergétiques, le Royaume-Uni est parvenu à tirer son épingle du jeu, le FTSE 100 clôturant l’année à + 0,9 %. Le baril de pétrole s’est adjugé 10,3 % (Brent) et 6,7 % (WTI). À Paris, la rotation sectorielle entre valeurs de croissance et valeurs cycliques a été vive : l’énergie a gagné 32,4 %, tandis que la technologie a chuté de 30,1 %.
L’once d’or en euro s’est octroyée 6,4 %. Très volatil, le bitcoin, qui avait progressé de 63,6 % en 2021, s’est écroulé : – 65 %. De même que Tesla, qui a mordu la poussière (– 65,7 %), quoiqu’encore en hausse de 343,2 % sur trois ans ! Orpea a fait pire, avec un plongeon de 93 % en un an, loin derrière d’autres valeurs dans le rouge comme Michelin (– 27,9 %), Kering (– 32,7 %), Dassault Systèmes (– 36 %), Eurofins Scientific (– 38,4 %) ou Teleperformance (– 42,2 %). Parmi les titres dans le vert, il est notamment possible de citer Dassault Aviation (+ 66,5 %), Thales (+ 59,5 %), Ipsos (+ 41,8 %), Vallourec (+ 39,4 %), Bic (+ 35,1 %) et TotalEnergies (+ 31,4 %).
Enfin, selon SIX, l’encours des Sicav et FCP de droit français vendus auprès d’un large public (soit plus de 6.600 produits) a diminué de 24 %, à 842,4 milliards d’euros. Un montant dans lequel les supports de trésorerie se taillent la part du lion (39,5 % du total), en dépit d’un rendement négatif ou proche de zéro depuis plus de dix ans. Les Français sont prudents !