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L’année 2014 est mouvementée pour les investisseurs et leurs nerfs sont mis à rude épreuve. C’est dans de tels environnements que l’investisseur particulier peut prendre des décisions coûteuses.

23 avril 2015

Morningstar

D’après Warren Buffett, il n’est pas nécessaire de mobiliser une importante énergie cérébrale pour bien investir. En revanche, il est indispensable d’être doté d’un tempérament qui permette de « contrôler les pulsions qui peuvent conduire d’autres à prendre des décisions d’investissement malheureuses. »

Les recherches en finance comportementale ont décrit un certain nombre de biais cognitifs ou psychologiques qui peuvent pénaliser la prise de décision. En voici quelques uns qui peuvent vous permettre de prendre du recul sur la manière dont vous gérez votre portefeuille.

L'excès de confiance

L’excès de confiance c’est ce qui nous conduit à surévalué nos capacités (intellectuelles ou autres).

Cette confiance excessive peut être une source de déconvenues : en bourse, on peut ainsi croire avoir déniché une nouvelle pépite. La réalité est que c’est rarement le cas. Les études montrent que l’excès de confiance conduit les investisseurs qui pèchent par excès de confiance à acheter/vendre plus rapidement que les autres : ils sont convaincus d’en savoir plus que leurs pairs.

Rappelons simplement que les coûts de transaction (commissions, impôts, pertes liées au spread bid-ask) ont une fâcheuse tendance à pénaliser fortement les rendements. Ces coûts de friction pèsent sur le rendement final d’un investissement.

À l’inverse, Benjamin Graham ou Warren Buffett ont démontré qu’en prenant en compte une marge de sûreté, pour se prémunir de l’incapacité à prévoir l’avenir, il est possible de mieux maîtriser le risque d’un investissement boursier.

La mémoire sélective

De manière générale, notre mémoire a tendance à isoler les événements pénibles ou douloureux. C’est encore plus vrai quand ces événements sont le résultat de nos actions.

Nous reconstruisons donc tous notre passé - non pas en partant de faits objectifs - mais en fonction de nos besoins et pour préserver notre image. Attention donc - surtout si vous vous pensez un investisseur particulièrement avisé - à ne pas (trop) réécrire l’histoire de vos investissements malheureux : « Peut-être n’était-ce pas une si mauvaise décision de vendre ce titre ? » Ou « Peut-être n’ai-je pas perdu autant d’argent que je ne le craignais ».

L’aversion au risque

Nous avons tous pu le constater : si 90 % des lignes de votre portefeuille sont dans le vert, vous ne retiendrez que le 10 % qui sont dans le rouge et qui perdent de l’argent.

Ce comportement, c’est l’aversion au risque. Les investisseurs sont ainsi plus enclins à vendre les positions qui gagnent de l’argent plutôt qu’à couper les positions qui en perdent.

Le regret peut aussi jouer un rôle dans l’aversion au risque. Nous regrettons de mauvais résultats, par exemple lorsqu’un titre aligne les phases de baisse alors que nous l’avions choisi pour toutes les bonnes raisons. Dans ce cas, le regret peut conduire à le vendre plutôt qu’à attendre. Idem lorsque les particuliers vendent des titres à leurs plus bas historiques au lieu de renforcer leur position.

Le coût irrécupérable

Notre incapacité à ignorer le coût irrécupérable d’un investissement décevant peut nous conduire à mal évaluer certaines situations sur la seule base de leurs mérites propres.
Parce que les investisseurs ignorent quel est le coût irrécupérable d’un titre, ils ont tendance à conserver un titre qui perd de l’argent alors même que l’activité sous-jacente de ce titre se détériore. Pourtant, si cette action avait été donnée plutôt qu’achetée, l’investisseur l’aurait sans doute cédée depuis bien longtemps.

L’ancrage

Lorsqu’un investissement ne produit pas les résultats escomptés, l’investisseur à tendance à se focaliser davantage sur les performances que le titre a réalisées avant son déclin plutôt que sur son coût réel d’acquisition.
C’est en partie ce qui explique que certains investisseurs s’attachent à des sociétés de qualité moindre, plutôt que de s’en débarrasser. Cet attachement peut faire perdre de l’argent et faire manquer des investissements plus rentables.

Le biais de confirmation

Nous avons tous tendance à interpréter les informations que nous recevons afin qu’elles corroborent nos croyances. C’est le biais de confirmation.

Par exemple, si vous investissez sur un secteur donné, vous aurez tendance à prêter davantage attention aux bonnes nouvelles qui concernent ce secteur plutôt qu’aux mauvaises.

La segmentation mentale

Mentalement, nous affectons l’argent de notre épargne par thème : un tiroir pour l’argent de la retraite, un autre pour les études des enfants, un autre pour les vacances et le dernier pour remplacer la voiture. C’est aussi le cas pour la provenance de cette épargne : un héritage, une épargne durement acquise ou une rupture de contrat bien négociée, les rendements de vos titres.

Ce marquage peut être bénéfique car il pose un interdit sur certains tiroirs. Par exemple l’argent destiné au financement de votre retraite. Ce peut aussi être un frein : cet héritage, pourquoi risquer de le perdre par des investissements en bourse ?

L’effet de formulation

Prenons un exemple, vous décidez d’acheter une télévision. Le magasin X à côté de chez vous la propose à 500 euros mais le même modèle est proposé à 100 euros de moins dans un magasin Y un peu plus loin. Pour ne pas dépenser 100 euros inutilement, il y a fort à parier que vous allez vous rendre dans le magasin Y.

Prenons un autre exemple, vous remplacez une partie de votre salon. Votre choix est fait : le magasin d’un côté propose ce que vous voulez à 5 000 €. Un peu plus loin, il est à 4 900 €. Là, il est peu probable que vous fassiez le déplacement… dommage, vous auriez pu gagner 100 euros.

En fait, nous tendons à raisonner en termes relatifs (le poids des 100 euros dans le montant total de l’achat) plutôt qu’en termes absolus (100 euros).
Pour éviter les effets négatifs d’un tel biais cognitif, la meilleure disposition mentale consiste à se concentrer sur le rendement total de nos investissements, et de ne pas trop raisonner en termes d’approche trop segmentée, au point où l’on perd de vue que de petites décisions en apparence peuvent avoir un impact au final conséquent.

Le comportement moutonnier

Il existe des centaines de titres disponibles sur les marchés. Les investisseurs ne peuvent pas tous les connaître. En fait, il est difficile de bien connaître même quelques titres.

Mais les investisseurs sont bombardés d’idées en matière d’investissement, de la part des médias, des courtiers, des magazines, des sites Internet. Au final, il arrive souvent de prendre une décision d’investir sur un nouveau titre présenté comme une bien meilleure idée que ce qui est déjà en portefeuille. Malheureusement, dans bien des cas, les titres qui capturent autant d’attention le font parce qu’ils ont déjà eu un très beau parcours en Bourse, non parce que leurs fondamentaux s’améliorent.

Décider d’acheter un titre dans de telles circonstances relève du comportement moutonnier. Cela ne veut pas dire que les investisseurs ne doivent pas être à l’écoute de leur environnement. Mais leur gestion de portefeuille devrait répondre à des données factuelles, fondamentales, plutôt qu’aux mouvements de la Bourse et des autres investisseurs.

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