Disposer d’épargne de précaution permet de faire face à des événements imprévus et de passer plus facilement les coups durs. Pour remplir son rôle, cette réserve d’argent doit être disponible à tout moment et très rapidement. Oui, mais combien épargner par mois ? Et comment placer les sommes mises de côté ?
Pourquoi se créer une épargne de précaution ?
La constitution d’une épargne de précaution permet de faire face à des dépenses qui ne sont pas prévues (chaudière ou voiture à remplacer, perte ponctuelle de revenus, soins médicaux importants avec un décalage de remboursements, augmentation non prévue de charges...).
L’objectif est, donc, d’avoir des fonds disponibles rapidement sans avoir à ponctionner son épargne placée à long terme (avec des conséquences fiscales ou une éventuelle perte de rendement), ni à recourir à un crédit à la consommation.
Bon à savoir
Si vos revenus sont irréguliers et peuvent fluctuer de façon importante d’un mois sur l’autre, il est d’autant plus raisonnable de disposer d’une telle épargne.
Quel montant épargner chaque mois ?
La première question à se poser est celle d’évaluer le montant qui sera consacré à ce « matelas de sécurité ». Ce montant peut dépendre des besoins de chacun et de l’effort d’épargne qui peut être réalisé. On cite régulièrement l’équivalent de 3 ou 4 mois de salaires. Au-delà, il vaut mieux mettre vos économies sur des produits de placement à long ou moyen terme offrant de meilleurs rendements.
Au-delà du montant qui est consacré chaque mois à l’épargne de précaution, il est important d’adopter les bons réflexes :
- En commençant d’épargner tôt (dès que l’on commence à travailler).
- En privilégiant la régularité. Il est essentiel de se constituer cette épargne en privilégiant un prélèvement mensuel dont le montant n’impactera pas trop le budget familial.
- En choisissant des supports d’épargne peu risqués et dits « liquides », c’est-à-dire disponibles rapidement.
Où placer cette épargne de précaution ?
Contrairement à des placements de moyens et long terme tels que les actions, l’épargne n’est pas destinée à obtenir un rendement financier mais plutôt à apporter au foyer une plus grande sérénité en cas d’imprévu. Il n’est toutefois pas recommandé de laisser cette épargne « dormir » sur un compte courant pour deux raisons principales :
- D’une part, les comptes courants ne sont généralement pas rémunérés. Or, vous avez besoin de protéger votre épargne de l’inflation. Même si le taux de rendement de l’épargne ne parvient à compenser intégralement la hausse des prix, c’est toujours cela de gagné par rapport à la rémunération nulle d’un compte bancaire.
- D’autre part, vous pourriez être tenté de puiser un peu trop souvent dans votre bas de laine s’il reste confondu avec votre budget courant.
Alors, quel produit d’épargne choisir ? Pour rappel, le but de cette épargne est d’être disponible à tout moment et très rapidement récupérable. Les placements sans risques, les plus liquides comme les livrets réglementés ou bancaires sont à privilégier. Leurs intérêts sont exonérés d'impôts sur le revenu et de prélèvements sociaux. Les deux incontournables en la matière sont :
- Le Livret A caractérisé par un plafond de 22 950 euros et un taux de rémunération de 3 % depuis le 1er février 2023.
- Le Livret de développement durable et solidaire ou LDDS qui a un plafond de 12 000 euros et offre une rémunération identique à celle du livret A, soit 3 %.
Vous pouvez également détenir un ou plusieurs livrets bancaires non réglementés, dont la rémunération et le plafond sont librement par chaque établissement bancaire. Leurs intérêts sont fiscalisés. Depuis le 1er janvier 2018, le taux d’impôt sur le revenu (IR) est forfaitaire à 12,80 % (contre le taux du barème de l’IR auparavant) auquel s’ajouteront les prélèvements sociaux au taux de 17,20 % soit une taxation globale limitée à 30 %.
Bon à savoir
Ces livrets sont souvent distribués par les banques en ligne qui proposent régulièrement des taux promotionnels pendant une certaine période. Cette option sera à étudier par ceux qui souhaitent disposer d’une épargne de précaution plus importante.
Au-delà des livrets, réglementés ou non, vous pouvez compléter votre épargne de précaution avec le fonds en euros d’un contrat d’assurance-vie. Contrairement à une idée reçue, un rachat partiel sur un contrat d’assurance vie ne prend que quelques jours ou quelques semaines. Selon les périodes, le taux de rendement d’un bon fonds en euros peut être supérieur à la rémunération des différents livrets.
Se donner les moyens de faire face à une dépense imprévue, c’est la première étape d’une bonne stratégie d’épargne. Il revient à chaque foyer d’évaluer avec précision le montant de l’épargne de précaution dont il pourra disposer.
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