Quel bilan faites-vous de l'année 2014 ?
L’année 2014 a été surprenante - notamment sur le marché obligataire.
Comme beaucoup, nous avions anticipé une poursuite de la hausse des taux amorcée au dernier trimestre 2013 aux États-Unis. Elle n’a pas eu lieu ; et la classe obligataire dans son ensemble a profité de la détente continue des rendements. Nous l’avons constaté aux États-Unis mais également en Europe où les niveaux de rendements des obligations d’État ont atteint des niveaux historiquement très bas.
Sur la partie actions, nous avions une vue positive sur la classe d’actifs en général, avec une préférence pour la zone européenne en début d’année. Suite à des nouvelles décevantes sur le front des données macroéconomiques, nous avons progressivement modifié nos allocations. La croissance reste anémique en Europe où les risques de déflation planent toujours. Nous avons ainsi privilégié les États-Unis et le Japon. La croissance américaine demeure robuste et les mesures de la banque centrale du Japon ont permis de soutenir le marché des actions japonaises.
Quel scénario pour 2015 ?
Sur le front de l’économie, nous restons globalement positifs pour l’année 2015, avec une croissance mondiale prévue à 3.5 %.
Nous estimons que les États-Unis devraient soutenir un niveau de croissance élevé, et ce malgré une demande mondiale moins forte, en dépit de la hausse du dollar contre les autres devises. Les perspectives d’inflation restent basses aux États-Unis (anticipations au plus bas depuis 6 ans), ce qui laisserait à penser que la FED prendrait son temps pour relever ses taux d’intérêt. Nous n’anticipons pas de hausse de taux avant le deuxième trimestre 2015. En Europe, les perspectives de croissance restent faibles mais la faiblesse « organisée » de l’euro et la chute des prix des produits pétroliers pourraient soutenir l’activité.
Dans ce contexte, la classe d’actifs actions devrait présenter des opportunités intéressantes, même si nous anticipons une moindre progression des rendements.
Sur le marché des obligations, nous avons plus d’incertitudes et un scénario plus mitigé, avec la FED qui devrait sortir de sa politique monétaire accommodante. Ainsi, nous adoptons une vue négative, à terme, sur les obligations d’État, notamment en Europe, mais restons globalement positifs sur le segment de l’Investment grade, où des opportunités demeurent.
Quels sont les zones géographiques et secteurs à privilégier ?
Pour les investisseurs dont le profil de risque le permet, nous conseillons une allocation en actions, et favorisons les grandes zones des pays développés, que cela soit l’Europe, les États-Unis ou encore le Japon. Nous sommes en revanche plus prudents sur les actions des pays émergents, qui pourraient connaître une forte volatilité avec la fin du QE (Quantitative Easing) américain et des perspectives de croissance moins fortes selon les pays. Le High Yield américain peut également constituer une classe d’actifs toujours attractive en 2015 mais il convient de demeurer sélectif sur un segment dont le profil de risque n’est pas rigoureusement similaire à celui d’un actif obligataire classique. Il en va de même pour les obligations émergentes qui constituent une bonne alternative en terme de diversification obligataire.
Pour les investisseurs avec une approche plus prudente, les obligations convertibles peuvent constituer un segment intéressant permettant de bénéficier d’une partie de la hausse des marchés actions, tout en maîtrisant la volatilité. Enfin, les obligations investment grade disposent encore d’un potentiel intéressant, à condition de demeurer sélectif et tactique dans son approche d’investissement, compte tenu de la probable évolution de la courbe des taux.
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