Quel bilan faites-vous de l’année 2014 ?
2014 est caractérisée par une forte performance des actifs sans risque du fait de la forte baisse des taux longs. Celle-ci est très surprenante pour les États-Unis où l’année a été marquée par une accélération de la croissance et par une normalisation de la politique monétaire par la banque centrale. Dans la zone euro, la baisse des taux s’explique par l’attente croissante d’un quantitative easing.
Notre principale déception reste la performance des actions de la zone euro, pour lesquelles nous avions, comme le consensus, de grandes espérances mais qui n’ont rapporté que 4,1 % aux investisseurs sur l’année. La faute à une conjoncture un peu moins favorable et à un euro qui est resté fort, pénalisant donc les résultats réalisés à l’étranger, jusqu’au milieu de l’année.
Mais les faits marquants de 2014 sont aussi à la source de ce qui fera 2015 : la baisse du pétrole, de l’euro durant la deuxième partie de l’année seront des éléments déterminants pour les marchés l’année prochaine.
Quel est le scénario que vous envisagez pour 2015 sur les actions et les taux ?
La baisse du baril donne un coup de fouet à l’économie mondiale, à la manière d’une baisse d’impôts rapide et importante pour tous les consommateurs de pétrole. La croissance mondiale va donc accélérer dans les prochains mois, ce qui va soutenir les actifs risqués.
La Fed va commencer à remonter ses taux ce qui va exercer une pression haussière sur les taux longs un peu partout dans le monde et sur le dollar. La devise américaine devrait continuer à s’apprécier, ce qui va finir par peser sur les résultats internationaux des entreprises américaines d’autant que la cote y est plus exposée à l’énergie et donc à la baisse du prix du pétrole.
Dans la zone euro, au contraire, baisse de la devise et baisse du pétrole devraient être beaucoup plus favorables aux marchés actions. Si on en juge par les expériences passées, un éventuel QE (Quantitative Easing) souverain n’entraînera pas forcément de baisse des taux longs au-delà de ce qu’on a déjà vu par anticipation. Nous parions au contraire sur une remontée des taux. La politique très accommodante de la BCE portera ses fruits essentiellement au niveau des changes.
Quels conseils d’arbitrages donneriez-vous à des investisseurs prudents et d’autres plus audacieux en ce début d’année ? Quels sont les zones géographiques et secteurs à privilégier ?
Les plus audacieux peuvent profiter des niveaux actuels pour s’exposer aux actions de la zone euro, qui nous semble être le marché action le plus attractif.
Les amateurs d’exotisme peuvent également diversifier leurs investissements en achetant des actions japonaises.
En revanche, les actions américaines et le secteur pétrolier font face à un environnement un peu plus difficile. Les investisseurs plus prudents peuvent choisir d’augmenter le rendement de leur portefeuille en achetant de la dette bancaire subordonnée. Les banques sont plus solides que par le passé et le supplément de rémunération est toujours attractif.
Attention ! Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Avant d’investir, consultez le Mémento de l’investisseur en Bourse.