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08 mars 2022

Michel Lemosof

La récente baisse des cours a-t-elle été exagérée ?

Si les marchés ont tendance à sur-réagir, il est difficile d’affirmer que la baisse consécutive à l’invasion de l’Ukraine par la Russie a été exagérée. La croissance économique a été frappée de plein fouet et certains investisseurs ont même estimé qu’il pouvait y avoir un risque de récession en Europe. Nous sommes passés en quelques jours d’un environnement marqué, au sortir de la crise sanitaire, par une reprise générale de la croissance et une inflation modérée à un environnement caractérisé par la perspective d’une croissance plus faible et d’une remontée de l’inflation, en raison de la flambée des prix des matières premières. La Russie et l’Ukraine ne sont pas des pays économiquement forts, mais elles sont riches en ressources indispensables, comme le gaz et le blé. Les investisseurs qui ont vendu des titres étaient soit largement gagnants, soit en proie à la crainte d’une aggravation du conflit. Cela dit, tout change vite, comme l’illustre la séance de hausse du 9 mars (+ 7,1 % à Paris).

Quelles sont vos anticipations pour l’inflation et la progression bénéficiaire des entreprises ?

Nous tablons sur une inflation majorée de 2 points de pourcentage en 2022, ce qui la porterait autour de 5 %. Mais nous ne nous attendons pas à un resserrement monétaire de la Banque centrale européenne et ce d’autant moins que l’euro, contrairement au rouble, n’a pas besoin d’être soutenu. Un début de normalisation n’est cependant pas à exclure l’an prochain. Pour la Réserve fédérale américaine, c’est différent puisqu’outre-Atlantique la boucle "prix-salaires" est enclenchée. S’agissant des profits des sociétés européennes, nous misons dorénavant, après avoir été plus optimistes en début d’année, sur une hausse annuelle de 10 % en cas d’apaisement du conflit.

Les niveaux actuels offrent-ils un point d’entrée et à quoi peut-on s’intéresser ?

Il faut être prudents et attendre de voir comment la situation va évoluer. Nous sommes neutres sur la plupart des classes d’actifs. Parmi les dettes souveraines, seuls les emprunts d’Etat chinois disposent selon nous d’un potentiel. Nous apprécions également les actions chinoises. La Chine est loin du conflit qui a éclaté à nos portes. La Banque centrale de Chine intervient avec discernement et le pays dispose d’une marge de manœuvre budgétaire. Nous regardons aussi du côté du Royaume-Uni (activités défensives, matières premières). Parmi les secteurs, la cybersécurité paraît bien orientée. En dépit de l’augmentation du différentiel de rendement avec le taux sans-risque, le crédit [obligations d’entreprises] n’est pas redevenu vraiment attrayant. En revanche, sous une forme physique ou papier, l’or peut être privilégié comme source de diversification, d’autant plus qu’il protège contre l’inflation. En cas d’escalade militaire, le marché pourrait encore perdre plus de 25 %. Nous nous intéresserions alors aux actions suisses, traditionnellement peu sensibles à la conjoncture.

Crédit photo : Getty images

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