Qu’est-ce qu’investir responsable ?
Il s’agit d’une démarche qui consiste à placer son argent en combinant objectifs financiers et extra-financiers. Si la recherche d’une rentabilité financière est bien comprise par les épargnants, la quête d’un résultat extra-financier est moins évidente. Issues de cultures, d’histoires et de démarches différentes, les approches sont nombreuses. Les termes utilisés pour les décrire relèvent encore trop souvent d’un jargon que seuls les spécialistes peuvent appréhender. Il est question de finance éthique, solidaire ou de partage, de gestion thématique, d’engagement actionnarial, d’impact et, dans la sphère ESG, de critères best-in class, best-in-universe ou encore best-effort. Nous avons voulu donner au lecteur les clés pour trouver l’investissement responsable qui lui convient.
Qu’en est-il de la performance ?
Contrairement à ce qui a pu être avancé par le passé, les objectifs financiers et extra-financiers sont conciliables. Une équipe universitaire a référencé toutes les études réalisées sur le sujet (plus de 2.000 !). Sa conclusion est sans appel : investir responsable n’altère pas la performance à long terme. C’est même l’inverse ! Le recours à une approche responsable conduit à une meilleure maîtrise des risques liés aux entreprises analysées, qu’ils soient environnementaux, sociaux ou de gouvernance. Cela concerne également les pays émetteurs d’emprunts d’Etat. In fine, la performance d’un portefeuille responsable va dépendre du niveau de risque encouru et de l’allocation d’actifs retenue. Le retour extra-financier obtenu – qui consiste à participer à la construction d’un monde plus juste et plus sûr – est la cerise sur le gâteau !
Comment faire le tri dans l’offre de fonds et produits ?
S’il a eu du mal à percer, l’investissement responsable a fini par s’imposer. En 2015, l’Accord de Paris a été l’étincelle d’un véritable engouement des gestionnaires pour l’ISR. Parfois davantage empreinte de marketing que d’humanisme, l’offre est aujourd’hui pléthorique. Elle ne couvre cependant que partiellement certaines classes d’actifs telles que le private equity, l’immobilier ou les petites et moyennes capitalisations. Par ailleurs, si les labels peuvent conforter un choix, la démarche est avant tout individuelle.
En effet, il s’agit de participer au financement de projets durables qui, pour que la démarche fasse sens, doivent répondre aux valeurs qui sont chères à l’investisseur, comme la préservation de la biodiversité, la gestion des déchets ou la transition énergétique. D’autres enjeux peuvent aussi être privilégiés : création d’emplois, égalité hommes/femmes, bien-être, éducation… Cela dit, la diversification des placements reste pertinente en termes de gestion des risques. Les 17 Objectifs de développement durables des Nations unies montrent l’ampleur de la tâche à accomplir et à financer. A chacun d’apporter sa pierre à l’édifice !
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