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Petit tour d’horizon des différents styles de gestion collective : flexible, alternatif, actif, passif (partie 2).

14 septembre 2015

Michel Lemosof

Le style flexible

La gestion flexible connaît un grand succès, car de moins en moins d’épargnants veulent être « prisonniers » d’une classe d’actifs, voire d’un style de gestion. Certes, la diversification peut pallier l’inconvénient d’une forte spécialisation et rechercher le meilleur compromis entre une rentabilité espérée et un risque encouru, mais beaucoup souhaitent aller plus loin, en bénéficiant des bienfaits d’un style de gestion adaptable aux circonstances et aux perspectives de marché. L’idée est de préserver le capital investi dans une optique patrimoniale, en faisant varier selon les époques, parfois de façon très importante (de entre 0 et 100 %) à l’intérieur des portefeuilles, les pondérations allouées à chaque poche (actions, obligations, monétaire). Quelques noms de fonds flexibles a priori attrayants : Amundi Patrimoine, R Valor, Gaspal Patrimoine, Dorval Convictions, DNCA Evolutif ou CPR Croissance Réactive.

Les fonds flexibles, qui s’adressent à tout le monde, ont fait beaucoup d’émules. D’ailleurs, rares sont les sociétés de gestion qui, aujourd’hui, n’en proposent pas au moins un. Il convient néanmoins de s’assurer que la flexibilité est bien réelle et va au-delà du simple argument commercial.

Le style alternatif

Constatant qu’il est impossible d’échapper à une baisse prolongée des cours quand les marchés prennent l’allure de toboggans, les professionnels ont cherché à vaincre le mauvais sort en élaborant des stratégies qui délivreraient une performance absolue toujours (ou fréquemment) positive. Pour développer un style alternatif, il faut une autorisation spéciale. Cela n’empêche pas les fonds (hedge funds) de gestion alternative de ressembler trop souvent à des « boîtes noires ». En résumé, un gérant alternatif va prendre des positions long (achat de titres) ou short (vente de titres à découvert) et utiliser un effet de levier (financement d’opérations à crédit), et ce dans un vaste ensemble de possibilités : taux, actions, devises, indices, matières premières, etc.

Qui veut se décorréler d’une tendance perdante peut se tourner vers la gestion alternative. Cependant, les résultats sont très hétérogènes et, généralement, plutôt décevants, surtout il on les rapporte aux frais que supportent les porteurs et aux délais de transactions imposés (dus aux périodicités de valorisation et aux préavis de sortie). Mieux vaut préférer une gestion largement diversifiée qui inclura une part d’alternatif dans la politique qu’elle met en œuvre, afin de réduire la volatilité d’un portefeuille, ou, à la rigueur, un fonds multi-stratégie (arbitrage, global macro, market neutral, event driven, relative value, etc.).

Le style actif

La plupart des fonds, en nombre, sont des fonds gérés activement. Leurs gérants prennent des paris à la hausse (voire à la baisse) et, le cas échéant, ont recours à des techniques de couverture pour protéger les portefeuilles des soubresauts de marché qui, en quelques séances, peuvent réduire une performance de plusieurs points de pourcentage, sinon l’anéantir complètement. Ils pratiquent une gestion discrétionnaire qui, peu ou prou, regroupent tous les styles de gestion passés en revue ci-dessus.

Le style actif comprend beaucoup de variantes. Par exemple, grâce à Morningstar, fournisseur international d’information et d’évaluation dans le domaine de la gestion collective, il est possible d’opter pour un type donné : soit valeur, soit croissance ; grandes, moyennes ou petites capitalisations. Par défaut, l’« optimiseur » de son site Internet cible un style neutre et une répartition des capitalisations « normales » : 70 % grandes valeurs, 20 % valeurs moyennes, 10 % petites valeurs. Un biais croissance visera 60 % croissance et 40 % valeur, et vice versa. Un biais grandes capitalisations visera 85 % de grandes valeurs (contre 70 % par défaut), aux dépens des petites et moyennes valeurs, alors qu’un biais moyennes et petites capitalisations réduira le poids des grandes valeurs à 55 %, avec une augmentation proportionnelle des petites et moyennes valeurs.

Chacun choisira ses supports d’investissement en fonction de son tempérament face au risque et de son horizon de placement. Une bonne solution consiste à alimenter régulièrement une enveloppe d’épargne : assurance-vie en unités de compte, PEA, PEE…

Le style passif

Les fonds indiciels ont pour vocation de répliquer le plus fidèlement possible l’évolution d’indices boursiers. Il existe quantité d’in dices et, en conséquence, quantité de fonds indiciels. La variété la plus importante se compose aujourd’hui des ETF (Exchange Traded Funds), ou fonds indiciels cotés en Bourse. Ces produits, appelés aussi trackers, connaissent un véritable engouement, principalement auprès des investisseurs institutionnels ou, dans certains pays (ce qui n’est pas encore le cas en France), auprès des particuliers. On en dénombre près de cinq cents cotés à Paris, dans toutes les classes d’actifs. Simples d’utilisation et comparativement peu onéreux, ils se négocient en Bourse comme n’importe quelle valeur mobilière, alors que passer un ordre d’achat ou de vente sur des parts de fonds d’investissement classiques prend au moins une journée (souvent plus).

Les fonds indiciels sont gérés passivement : ils se contentent de suivre la performance d’un indice. Ils ne feront jamais mieux et, en principe (aux frais de gestion près), ils ne feront jamais moins bien. Contrairement à ce qu’ils feraient dans le cadre d’une gestion active, les gérants passifs se gardent bien de prendre des initiatives personnelles, par exemple, de surreprésenter ou de sous-représenter tel ou tel pays, tel ou tel secteur, tel ou tel titre, de peur de s’éloigner du parcours de l’indice pris comme référence. Toute dérive par rapport à l’indice ne correspondrait pas au « contrat » passé avec les souscripteurs.

Aux Etats-Unis, un gestionnaire comme Vanguard s’illustre depuis une quarantaine d’années dans la gestion passive. Cela s’explique par deux grandes raisons : non seulement les clients apprécient naturellement de savoir exactement ce qu’ils achètent, mais aussi parce que, plus le temps passe, plus les gérants traditionnels ont du mal à battre les indices boursiers. En effet, les indices ne prennent jamais de vacances et n’ont pas d’états d’âme ! Ils sont toujours totalement investis et, en outre, se renouvellent en fonction de critères d’éligibilité. Bien entendu, il y a des exceptions qui confirment la règle, mais il ne faut pas perdre de vue que les performances passées ne garantissent pas les performances futures. Attention, certains fonds se déclarent comme des fonds de gestion active alors qu’ils sont, en réalité, des fonds « benchmarkés » (quasi-indiciels), avec une gestion modélisée de type quantitatif.

Le style de gestion passif est à privilégier lorsque l’on croit à un marché (obligations privées en euro, actions européennes, valeurs japonaises, etc.) ou à un segment de marché (automobile, finance, biotechnologie, etc.) qui a déçu, pour miser sur un redressement, ou qui est bien orienté, pour tabler sur une poursuite de la hausse. Comme pour tout investissement, il y a un risque de se tromper. Il est donc préconisé de panacher quelques supports entre eux, afin de limiter l’impact, même momentané, d’une erreur d’anticipation.

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