Professionnel de la finance et de l’assurance (il est conseiller indépendant en gestion de patrimoine), Alain investit en bourse uniquement à titre personnel, pour son propre compte.
- Revenus mensuels : 6 000 € / mois.
- Crédits : 2 000 € / mois
- Impôts : 1 500 € / mois
- Revenus fonciers : 500 € / mois
- Revenus financiers : 0 €
- Patrimoine financier : 350 000 €
- Patrimoine immobilier : Une résidence principale et un appartement T2 occupé par un locataire.
BforBank : Qu’est-ce qui vous a motivé à investir en bourse ?
Alain : Investir en bourse a été mon premier métier. Je l’ai exercé pendant dix ans après des études en économie. J’ai toujours été un joueur invétéré. Adolescent, je jouais énormément au poker. Aujourd’hui, cela fait quinze ans que je ne suis plus sur les marchés et je continue quand même à boursicoter à titre personnel, pour me constituer un capital retraite. Je n’investis pas en bourse tout seul dans mon coin. Je n’ai pas honte de le dire, même en étant conseiller indépendant en gestion de patrimoine, je confie mon argent investi en bourse à des professionnels dont c’est le métier 365 jours par an. Car je ne peux plus passer 24h/24 sur des actions comme au début de ma carrière. Ce n’est plus mon métier.
Je délègue donc. Je m’assure juste de la qualité de gestion des OPCVM (Organisme de Placement Collectif en Valeurs Mobilières) sélectionnés pour moi. Comme il ne faut jamais mettre ses œufs dans le même panier, j’en ai trois ou quatre, répertoriés sur mon PEA (Plan d’Épargne en Actions).
Les Asset managers sont des professionnels. Ils savent gérer un risque, ils ne me feront jamais du + 200 % quand la bourse fait + 10 % mais ce n’est surtout pas ce que je leur demande. En revanche, je sais qu’ils ne me feront jamais - 80 % quand la bourse fait - 4 %. Chose que je vois souvent, hélas, chez des particuliers qui ne savent pas nécessairement gérer un risque. Il y a dix ans, j’ai investi la moitié de mon patrimoine en bourse, soit 100 000 euros. Aujourd’hui, j’ai réussi à multiplier par trois mon investissement soit 300 000 euros. J’ai donc gagné 200 000 euros.
BforBank : Quels sont les ingrédients de votre réussite en bourse ?
A : Contrairement à monsieur et madame tout-le-monde, je sais gérer un risque. En investissant la moitié de mon patrimoine en bourse, j’ai pris des risques conséquents qui pouvaient me faire subir de lourdes pertes. C’est quelque chose que je ne peux pas me permettre pour mes clients.
J’ai accepté l’idée que je pouvais perdre l’intégralité de la somme que j’avais placée. J’ai pris le risque d’aller contre le marché car j’estimais que le marché faisait un excès. Et c’est ce qui m’a fait gagner autant d’argent.
Je connais un gestionnaire qui a fait beaucoup mieux : en 20 ans, il a multiplié par neuf ses investissements. Il a fait bien mieux que l’immobilier. Mais, contrairement à ce qu’on peut penser, ce n’est pas quelqu’un qui fera +10 % en une semaine. Pour autant, il ne faut pas tout confier à ces professionnels car ils s’exposent malgré tout à un risque même s’ils savent mieux le gérer que quiconque.
BforBank : Quels conseils donneriez-vous à ceux qui voudraient investir en bourse ?
A : Réaliser d’importants bénéfices en bourse c’est beaucoup d’expérience au niveau de la perte, de la technicité et de l’information. Les investisseurs institutionnels sont capables de réagir au quart de tour en fonction des informations. En général ils ont déjà pris leurs bénéfices trois jours avant tout le monde. Pour un particulier, s’il n’a pas une importante batterie d’informations à sa disposition, il va avoir des difficultés à tirer son épingle du jeu.
Par ailleurs, investir en bourse, c’est avant tout avoir une bonne gestion du risque. Les petits épargnants savent prendre les bénéfices. En revanche, ils ne savent pas comment se couper un bras pour éviter un bouillon. C’est-à-dire, accepter le fait de vendre à perte une valeur et ne pas continuer à espérer de façon irraisonnée un rebond. Or, c’est dans la perte qu’on fait les gains. Malheureusement, en général, les investisseurs commencent par gagner, se payer des vacances, des bijoux et finir par mettre de côté sur le livret A des enfants. J’ai même vu des gens emprunter pour spéculer.
Il y a une instantanéité du gain, c’est de l’argent qui semble facile. Mais attention ! les produits sont de plus en plus risqués. Il faut donc être bien renseigné.
Par exemple, tout le monde peut jouer aujourd’hui sur un indice, le CAC 40 ou le Dow Jones, qui étaient auparavant réservés aux institutionnels. Or, les indices sont très volatils. Pire, les marchés ont créé les Trackers, des produits qui multiplient par dix la valeur de l’indice. Par exemple, en mettant 100 sur la table, si l’indice prend + 1 % ou recule de 1 %, je peux gagner ou perdre 1 000 instantanément. Il faut refréner ses ardeurs de gain car le marché est capable de faire n’importe quoi.
Avant d'investir, n'oubliez pas de consulter le mémo de l'investisseur en bourse.