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Cette gestion cherche à éliminer les risques concernant l'image ou la réputation.

23 avril 2015

L'investissement socialement responsable (ISR) apporte-t-il de la surperformance ? Cette question ne cesse de hanter les investisseurs, depuis que les promoteurs de cette gestion en ont fait leur argument principal de vente au début des années 2000. Même si la communication a changé, l'interrogation persiste et continue d'altérer l'image de l'ISR. Et ce ne sont pas les travaux d'analystes qui vont permettre d'y voir plus clair, tant leurs résultats divergent. Selon la théorie financière, l'a priori est négatif, puisqu'elle tend à démontrer que dans un univers restreint, en raison des filtres appliqués dans la sélection des titres, le gérant ne peut faire que moins bien.

En 2007, l'Edhec jette un pavé dans la mare en affirmant que ce type de gestion ne génère pas d'alpha et que la majorité des fonds dégageaient des résultats négatifs. Cette conclusion n'avait pas manqué de faire réagir les partisans de l'investissement responsable. Puis, la tension était retombée. En juin, le centre de recherche de la grande école a remis le couvert. La conclusion est la même. Toutefois, l'équipe menée par Noël Amenc, directeur de l'institut des risques de l'Edhec, tempère et précise que son travail ne s'est attaché à mesurer que la seule composante financière de la performance de l'ISR. Dans une étude intitulée " Le Paradoxe de la performance ISR ", Pictet, cité en conclusion des travaux de l'Edhec, précise : " Afin de fournir des informations exhaustives aux investisseurs, les chiffres de performance doivent être complétés par des indicateurs extrafinanciers, tels que les retours sur investissement en matière environnementale et sociale pour offrir aux investisseurs la pleine dimension de l'ISR. "

A chacun ses exigences

Aujourd'hui, chacun reconnaît les nombreux biais que peut introduire cette gestion complexe tant chaque gérant a son propre processus de sélection et les investisseurs leurs exigences. " Sans compter que le processus a pu changer quatre fois et le gérant six fois dans un laps de temps aussi court ", ajoute Benoît Magnier, associé de Cedrus Partners.

Il y a tellement de styles de gestion, tellement de gérants. " Sur un an, la performance relative depuis un an de la zone euro "best in class" est positive de 0,5% et sur l'Europe elle est négative de 0,8%. Comme dans la gestion traditionnelle, vous avez des bons et des mauvais gérants. D'où la dispersion dans les performances : le meilleur dans la zone euro réalise 13,6% et le moins bon 1,9% ", illustre l'expert qui fait remarquer que des gérants traditionnels, ayant pour certains vingt ans d'expérience, viennent à cette gestion avec l'envie préservée de surperformer le " benchmark ".

Le cabinet de consultants Mercer va plus loin. Il arrive à la conclusion de sa revue de 36 études académiques, en collaboration avec les Nations unies, qu'il faut différencier les piliers. " Une bonne gouvernance peut avoir un effet bénéfique sur la performance. Des critères extrafinanciers peuvent apporter un surcroît de performance et ne pas en détruire. "

" Sur l'environnement, la prise en compte des facteurs environnementaux est plus mitigée, décrit Anne Choné, consultante chez Mercer. Il faut faire attention aux biais des secteurs car quelques-uns y accordent naturellement plus d'importance. Il y a également à ce titre un biais pays. Et puis, il y a sensibilité des analystes. Dès lors, il est difficile de jauger des effets. Concernant les facteurs sociaux, il y a une telle diversité d'approches au niveau des entreprises que les critères retenus doivent être pertinents pour apporter de la valeur. " Une mauvaise pratique de gouvernance ou sur l'environnement peut avoir des effets désastreux sur la société.

Il s'agit du risque d'image ou de réputation. Cette gestion cherche donc à éliminer ces risques de contre-performance future. Le gérant y est d'autant plus sensible à partir du moment où lui-même s'inscrit dans la durée. " Si la sélection repose sur des critères de durabilité, il n'y a pas de raison que la performance soit détériorée, estime Jacques Ninet, directeur de la recherche de la société de gestion UFG-LFP. Cessons d'enfermer l'extrafinancier dans le financier. Cherchons plutôt comment on pourrait communiquer aux investisseurs de façon synthétique sur la performance extrafinancière. On ne peut résumer les portefeuilles au seul couple rendement-risque et à l'historique des performances. "

Stéphane LE PAGE

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