Par rapport aux interventions en direct dans les marchés d’actions ou d’obligations, acheter des parts d’organismes de placement collectif en valeurs mobilières - sociétés d’investissement à capital variable (Sicav) ou fonds communs de placement (FCP) - présente de nombreux avantages.
Avant la création des supports d’investissement collectif, il y a un demi-siècle, les investisseurs géraient eux-mêmes leurs portefeuilles de valeurs mobilières. Ils pouvaient également en confier la gestion, dans le cadre de mandats, à des professionnels travaillant au sein de sociétés de Bourse (ex-charges d’agents de change) ou d’établissements financiers spécialisés ou, plus généralement, bancaires. Désormais bien installée dans le paysage de l’épargne, la gestion collective est devenue incontournable, que ce soit dans les comptes d’instruments financiers (CIF), dans les plans d’épargne en actions (PEA), dans les contrats d’assurance-vie (unités de compte) ou encore dans les plans d’épargne d’entreprise (PEE). Et ce, pour plusieurs raisons.
Une prestation de service globale
Pour gérer un portefeuille de valeurs mobilières, il faut du temps, des moyens financiers, des connaissances régulièrement actualisées et, parfois, des nerfs d’acier. Quels qu’ils soient, les épargnants peuvent naturellement trouver le temps nécessaire à la gestion d’un portefeuille de valeurs mobilières investi en direct, ligne à ligne. Pour certains, des plus jeunes aux retraités, cela peut même constituer une forme de loisir élaborée. De leur côté, les clubs d’investissement permettent, au prix de quelques contraintes (plafond de versement fixé annuellement à 5 500 €, notamment), de gérer à plusieurs (jusqu’à vingt membres) un portefeuille dans un esprit de convivialité.
À titre individuel, une surface financière minimale est nécessaire pour avoir une chance de voir ses capitaux fructifier. Comme il est pratiquement impossible, dans la durée, d’obtenir des résultats dignes de ce nom avec moins d’une dizaine de postes et que chacun d’eux doit avoir un poids significatif, la taille d’un portefeuille « idéal » peut vite dépasser quelques dizaines de milliers d’euros. Ce qui n’est pas à la portée de tout le monde.
Tous les jours, les marchés envoient des signaux, qu’il faut interpréter, et réagissent aux flux d’information, en provenance de sources variées : responsables de sociétés cotées, analystes financiers, courtiers, économistes, stratégistes, journalistes, sans oublier les banquiers centraux. Les acheteurs et les vendeurs se positionnent en fonction de leurs intérêts, de leurs besoins ou de leurs anticipations. Se tenir sans cesse au courant peut, à la longue, devenir fastidieux, surtout si les marchés font du surplace ou épousent une tendance baissière.
La gestion collective, elle, pourvoit à tout, en lieu et place des épargnants. Ce qui, donc, décharge les souscripteurs de tous les soucis inhérents à la gestion d’un portefeuille, comme la recherche et le traitement des informations ou la sélection des valeurs et les arbitrages. S’ils sont surbookés, souffrants ou en vacances, les investisseurs particuliers qui ont délégué la gestion de leurs avoirs financiers à des professionnels dont c’est l’unique activité que de gérer des capitaux à plein-temps, au fil des semaines, des mois et des années, peuvent ainsi se reposer sur leur savoir-faire.
Une répartition des risques optimale
Dans le domaine de la finance, le maître mot est la diversification. Ce qui n’empêche d’ailleurs pas la spécialisation, thématique, géographique ou sectorielle, du moment que les risques ne sont pas concentrés sur un nombre trop restreint d’émetteurs.
À cet égard, la gestion intermédiée pour compte de tiers, étroitement réglementée (nombre minimal de lignes, liquidité quotidienne ou hebdomadaire…), remplit parfaitement son office. En effet, une Sicav ou un FCP rassemble plusieurs dizaines de titres. Un portefeuille collectif regroupe habituellement de trente à cent titres. De quoi optimiser le couple rentabilité/risque. Une équipe de gérants reconnue attirera les capitaux, venus de différentes origines, ce qui lui donnera les coudées franches pour investir dans de bonnes conditions. Avec une seule action de Sicav ou une seule part de FCP, un épargnant peut avoir un gestionnaire à plein-temps à sa disposition, en bénéficiant d’une ventilation et d’un contrôle des risques.
S’agissant du risque, la gestion collective a une autre supériorité sur la gestion individualisée. Elle peut facilement couvrir un portefeuille contre l’éventualité d’une baisse des cours des actifs, en ayant recours aux marchés dérivés (en utilisant, par exemple, des options de vente sur un indice boursier) et pas seulement, quand cela est possible (compte tenu de l’orientation de la gestion), en augmentant simplement la part des liquidités. Certes, un particulier expérimenté pourra tenter de rivaliser avec un professionnel pour limiter l’impact d’un recul des cours des actions ou neutraliser les conséquences de la dépréciation d’une devise ou d’une hausse des taux d’intérêt sur la valorisation d’un portefeuille. Il n’en reste pas moins que les opérations de couverture revêtent des aspects techniques que bien peu maîtrisent.
Une multiplicité de choix
La gestion collective offre une multitude de choix possibles. Les trois principales classes d’actifs (actions, obligations, monétaire) sont représentées, avec toutes sortes de variantes : obligations privées, obligations convertibles, dette émergente, actions américaines, actions chinoises, actions internationales, valeurs moyennes françaises, petites valeurs japonaises, valeurs des secteurs de la finance, de l’énergie, de la santé, etc.
L’investisseur peut opter pour une spécialité ou pour une large diversification (tous pays, tous secteurs d’activité), pour des stratégies offensives, équilibrées ou prudentes. Il peut choisir un fonds d’allocation d’actifs ou la fabriquer lui-même, à partir de différents produits. Il peut jeter son dévolu sur la gestion flexible, qui est à la mode, car elle est censée éviter les écueils, en panachant les classes d’actifs dans des proportions qui évoluent selon les configurations de marché. Selon les époques, les fonds à formule ou à promesse, qui protègent le capital investi et font participer leurs souscripteurs à la hausse d’un marché, connaissent, eux, un certain succès.
L’investisseur peut privilégier la sécurité, la plus-value ou le rendement. Il peut encore choisir une approche indicielle (benchmarkée), bottom up (axée sur l’examen des potentialités des sociétés) ou top down (fondée sur la prise en compte du contexte macroéconomique), un style de gestion (valeurs de croissance ou valeurs boursièrement décotées), un thème d’investissement (obligations à haut rendement, sociétés pouvant faire l’objet d’une opération financière…), la gestion quantitative (modélisée) ou la gestion dite « alternative » (décorrélée des tendances baissières). Enfin, l’ISR (investissement socialement responsable) a fait ces dernières années une percée dans les gammes des gestionnaires, au vu d’un intérêt croissant des épargnants pour les problématiques du développement durable (avec les critères sociétaux, environnementaux et de gouvernance).
Le monde ne se résume pas à l’Hexagone ! Un gros avantage des Sicav et des FCP est de permettre un accès indirect à des segments de marché lointains, mais qui peuvent être prometteurs, que les particuliers n’ont pas la possibilité de pratiquer en direct. La pluralité des expertises que mettent en œuvre les gérants, pour la plupart chevronnés, constitue un atout d’autant précieux qu’elles ne sont pas exclusives les unes des autres.
L’épargnant peut acheter un produit collectif qui correspond bien à son horizon de placement : court terme, moyen terme, long terme. Il peut aussi se prononcer sur un régime fiscal : capitalisation ou distribution des revenus (dividendes d’actions et intérêts d’obligations). Avec la capitalisation, il n’est imposé sur les revenus et sur les plus-values qu’à la sortie, en cas de demande de rachat de ses parts (sauf, sous certaines conditions, à l’intérieur d’enveloppes fiscales, comme le PEA ou l’assurance-vie). Avec la distribution, il est taxé sur les revenus comme s’il détenait les titres en direct (hors enveloppes fiscales) et, après la revente de ses parts, sur les plus-values. À noter encore que, tant que les parts d’OPCVM sont conservées, les arbitrages que réalisent les gérants dans les portefeuilles n’entraînent pas de taxation des plus-values.
Une performance a priori meilleure
Les résultats futurs ne sont, à l’évidence, jamais garantis. Mais ils ne le sont pas non plus quand c’est vous qui êtes aux commandes !
Plus le temps passe, plus l’expérience montre que les professionnels ont du mal à battre les indices. Les références boursières sont pleinement investies, ne supportent pas de frais, se renouvellent et n’ont pas d’états d’âme. Les particuliers, eux, ont du mal, à faire globalement mieux que les professionnels, qui se trompent moins souvent. Il n’y a rien là d’anormal. En effet, les gérants disposent d’importants moyens humains et techniques. Ils ont un temps d’avance. Ils visitent les sociétés, vont aux assemblées générales et consultent en permanence leurs écrans. C’est leur métier ! Ils utilisent des technologies d’avant-garde, non seulement pour s’informer, mais aussi pour traduire sans délai leurs convictions dans les portefeuilles dont ils ont la charge. Et, qui plus est, aux tarifs ultra-compétitifs réservés aux investisseurs institutionnels.
Au sujet des frais, les droits d’entrée (2,5 %, par exemple, pour un support actions) sont, bien qu’ils soient négociables, habituellement supérieurs aux taux de courtage (exprimés en dixièmes de pourcentage) réclamés aux particuliers qui investissent eux-mêmes en Bourse. Il faut cependant souligner que BforBank ne prélève pas de droits d’entrée sur deux mille OPCVM. Quant aux frais de gestion (de l’ordre de 2 % par an, par exemple, pour des fonds de long terme), ils peuvent être considérés comme raisonnables. Une gestion individualisée active coûterait plus cher. Dans le cas, répandu, où une commission de surperformance est calculée (par rapport à un indice), ce qui grève la performance (quand elle est positive), les intérêts des porteurs et des professionnels, dont certains détiennent d’ailleurs eux-mêmes des parts des fonds qu’ils gèrent, sont alignés. Un cercle vertueux, en quelque sorte.
Une épargne programmable
Une manière judicieuse d’améliorer sa rentabilité d’ensemble est d’investir régulièrement, selon ses possibilités (50 €, 100 €, 500 €, etc.), par exemple tous les mois, dans un ou plusieurs OPCVM, par exemple via une assurance-vie. Si les marchés montent, vous profitez des hausses au fur et à mesure. S’ils baissent, pas de panique ! Vous abaissez votre prix de revient, en achetant davantage de fractions pour un même montant. Avec l’épargne programmée, la gestion collective offre un service supplémentaire, grâce à la décimalisation des parts de la plupart des OPCVM. Les petits ruisseaux font les grandes rivières ! Symétriquement, passé un certain nombre d’années, vous pouvez aussi demander des rachats (retraits programmés) pour un même montant mensuel.
Une information de qualité
Avant de sélectionner un OPCVM, un épargnant doit s’informer. Les sites des gestionnaires et ceux des établissements financiers, notamment, fournissent beaucoup d’informations. Les seuls classements sur une période donnée ne suffisent pas pour faire un choix éclairé. Le KIID (Key Investor Information Document), ou DICI (document d’information clé pour l’investisseur), est un document synthétique standardisé qui apporte aux investisseurs les informations essentielles sur les OPCVM en termes d’objectifs, de risques (sur une échelle de 1 à 7), de performances et de coûts. Il remplace le prospectus simplifié pour tous les OPCVM « coordonnés » commercialisés dans la Communauté européenne.
Chaque produit est identifié par un code Isin (International Securities Identification Number) alphanumérique à douze caractères. Les souscriptions et les rachats se font à cours inconnu, mais cela ne constitue pas réellement un inconvénient, car les valeurs liquidatives des Sicav et des FCP sont moins volatiles que les titres pris unitairement, à commencer par les actions, qui, en une séance de Bourse, peuvent bondir ou plonger de plus de 10 %. Pour suivre la vie des OPCVM, il convient de se référer aux reportings (voire aux vidéos), souvent de qualité et mis à jour chaque mois, également disponibles sur les sites des sociétés de gestion. Ils permettent de s’assurer de la compétence des gérants et de vérifier que ses choix initiaux sont toujours les bons.
Finalement, avec la gestion collective, le seul problème auquel est confronté l’épargnant est celui… de l’embarras du choix, puisqu’il y a aujourd’hui plus d’OPCVM que de valeurs cotées !
Attention ! Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Avant d’investir, consultez le Mémento de l’investisseur en Bourse.