L’accélération de l’inflation va-t-elle se poursuivre ?
Après quinze ans de création monétaire, l’inflation a fini par réapparaître. Elle est appelée à reculer, mais elle ne va pas disparaître de sitôt. Les coûts des matières premières, de l’énergie et des transports, notamment, sont plus élevés qu’avant. De surcroît, dans nombre de secteurs, l’augmentation des salaires est enclenchée. Les entreprises concernées la répercutent sur leurs prix… On peut s’attendre à un niveau d’inflation compris entre 4 % et 6 % qui augmentera plus vite que les salaires. Le pouvoir d’achat va continuer à se réduire. Les anticipations d’inflation sont telles que les banques centrales n’ont pas d’autre choix que de majorer encore leurs taux directeurs, quitte à plonger les économies dans la récession.
Justement, la récession est-elle inévitable ?
Elle est déjà là ! C’est le cas aux Etats-Unis et l’Europe commence à y être confrontée. En Allemagne ou en France, par exemple, la croissance du PIB est proche de zéro. En économie, il y a des cycles. Nous sommes dans une phase normale de dégonflement, laquelle devrait se prolonger pendant plusieurs trimestres. Ce qui est moins classique, c’est que les banques centrales durcissent leur politique monétaire alors que l’économie ralentit.
Avec la perspective d’une contraction des multiples de capitalisation et d’une baisse des bénéfices des entreprises, il faut s’attendre à une correction des actions de 30 %, cohérente avec une diminution du PIB de 2 %. Par ailleurs, du fait de l’alourdissement de leurs charges d’intérêts, les ménages, les entreprises et les Etats très endettés seront considérablement pénalisés.
Pour redevenir positif, il faudrait qu’au moins l’un des signaux lumineux qui, aujourd’hui, sont au rouge passe au vert. Il s’agit du rebond des indicateurs de confiance (PMI, indicateurs de la Commission européenne ou de l’OCDE), de la repentification de la courbe des taux d’intérêt (quoique moins risqué, le court terme rapporte désormais plus que le long, ce qui n’est pas logique), de l’assouplissement de la politique monétaire (et non pas l’inverse !) et de la « capitulation » des investisseurs (qui, par lassitude, vendraient et n’achèteraient plus).
Que faut-il faire dans ce contexte ?
Si vous avez cinquante ans devant vous, toute période constitue un point d’entrée sur la classe d’actifs la plus rentable à long terme, à savoir les actions ! Si vous avez un horizon de placement de quelques mois, il n’y a pas d’autre solution que les produits de trésorerie. Pour quelques années, avec des pondérations qui dépendront de votre capacité à supporter un certain pourcentage de « perte maximale » (10 %, 30 %...), seule la diversification vous permettra de tirer votre épingle du jeu : actions (avec actuellement une préférence pour les secteurs défensifs : services aux collectivités, consommation courante, santé…), obligations, monétaire, or, immobilier, private equity (capital-investissement), sans oublier les produits structurés.
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