L’exercice écoulé a été marqué par une reprise économique exceptionnelle.
"2022 sera plus tactique, estime dans un éditorial François Monnier, le directeur de la rédaction de l’hebdomadaire Investir, car les tendances sont moins évidentes."
Lors d’un webinaire, Raphaël Elmaleh, le président de Keren Finance a, pour sa part, déclaré que la progression des actions devrait se poursuivre : "Les bilans des entreprises, dont les chiffres d’affaires sont en hausse, sont solides."
Dans une note de conjoncture, Vincent Chaigneau, directeur de la recherche chez Generali Investments, indique que "nous entrons dans la troisième année de pandémie", que "de nouveaux médicaments sont en cours d’élaboration" et que "la vie sociale et économique se normalisera lentement". Il mise sur la value et la croissance "défensive".
Parmi les convictions exprimées par Alexandre Hezez, stratégiste du Groupe Richelieu, figurent les actifs "réels", les matières premières, les financières, les petites et moyennes capitalisations, le digital et les sciences de la vie.
L’effet Tina
"Selon nous, font observer dans une étude, les spécialistes de Janus Henderson Investors, la reprise est loin d’être terminée. Les investisseurs ont tout intérêt à se positionner en début ou en milieu de cycle de marché, plutôt que d’être trop conservateurs."
Pour 2021, les bénéfices estimés des sociétés du Cac 40 se situent selon FactSet à 22 % au-dessus de ceux de 2019. Pour 2022, le consensus table prudemment sur une augmentation des profits de 7 %. Une inflation mal maîtrisée (conséquence des distorsions du marché du travail, des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement et du rebond des prix des matières premières) ou une remontée des taux trop rapide (trois majorations sont prévues cette année aux Etats-Unis) constitue un risque pour les marchés, mais la transition énergétique en cours et les plans de relance massifs décidés par les gouvernements (750 milliards d’euros dans l’Union européenne, par exemple) sont de puissants facteurs de soutien.
"Même si elles s’apprêtent à se montrer moins accommodantes, a fait observer lors d’une conférence Louis de Fels, directeur général de Gay-Lussac Gestion, les banques centrales devraient encore injecter 2.000 milliards de dollars dans l’économie mondiale au cours de 2022." Autre élément à ne pas négliger : la poursuite des fusions-acquisitions, qui animent la cote.
Tous les professionnels tablent sur un retour de la volatilité, car les niveaux de valorisations sont élevés. Cela dit, ainsi que le résume dans un communiqué un porte-parole de State Street Global Advisors, "les actions offrent des rendements excédentaires attrayants par rapport aux autres classes d’actifs". L’effet "Tina" – There Is No Alternative – a encore de beaux jours devant lui !
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