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Point marchés juillet 2022 avec Monica Defend, Directrice de l’Amundi Institute

05 juillet 2022

Amundi Asset Management

Bonjour et bienvenue à cette édition du Point marchés.

L’évolution récente des actions et des obligations s’explique par des taux d’inflation toujours élevés, des craintes concernant la croissance économique et des banques centrales plus agressives.

Les marchés d’actions ont connu des divergences alors que les marchés américain et européen étaient sous pression, les actions chinoises et hongkongaises ont été soutenues par des nouvelles positives concernant la réouverture économique en Chine.

Les taux d’intérêt se sont avérés volatils : le taux sur les obligations américaines à 10 ans a atteint un plus haut de près de 10 ans en raison des mesures expansionnistes et des commentaires de la Réserve fédérale américaine (Fed). Les préoccupations relatives à la croissance économique ayant pris le dessus, le taux à 10 ans a ensuite rebaissé à 3,15% vers la fin du mois.

Sur le front économique, les craintes stagflationnistes (stagnation de l’activité et inflation) apparaissent plus prononcées maintenant, en particulier dans la zone euro, avec des risques de récession technique principalement en raison de la faiblesse de la consommation privée et des investissements.

Aux États-Unis, nous reconnaissons que l’économie est plus résiliente, mais nous estimons que la croissance devrait ralentir en dessous de son potentiel au quatrième trimestre de cette année, mais nous ne prévoyons pas de récession parce que le marché du travail et la consommation restent soutenus.

Dans les marchés émergents, nous demeurons constructifs en ce qui concerne les matières premières. A ce titre, nous privilégions certains pays d’Amérique latine. En Asie, la Chine devrait maintenant revenir à une croissance trimestrielle positive grâce à la réouverture de son économie et à sa politique de soutien.

Dans l’ensemble, la combinaison toxique de faible croissance et d’inflation élevée est un défi majeur à court terme pour l’économie mondiale et les entreprises.

En ce qui concerne les profits des sociétés, nous constatons une augmentation des pressions en Europe, mais moins aux États-Unis. La hausse des coûts des intrants (éléments entrant dans un processus de production), les contraintes de chaînes d’approvisionnement, les retombées des guerres commerciales et des tensions géopolitiques pourraient compromettre les marges bénéficiaires des entreprises. La saison des profits des entreprises de juillet nous éclairera davantage à ce sujet. Par conséquent, nous nous concentrons sur les entreprises qui ont une trésorerie solide, un pouvoir élevé de fixation des prix, c’est-à-dire qui peuvent répercuter les coûts des intrants sur les consommateurs et des bilans sains. Ces entreprises sont susceptibles de préserver leurs marges dans un environnement difficile.

Dans ce contexte, nous croyons que les investisseurs doivent demeurer bien diversifiés et flexibles, car la correction des marchés n’est peut-être pas terminée. La récente vente massive des obligations a rendu cette catégorie d’actifs plus attrayante, car les intentions des banques centrales sont maintenant prises en compte, mais la sélection s’impose. Nous pensons également qu’à un moment donné, les banques centrales décideront de moins resserrer leur politique pour éviter une récession profonde.

Cela devrait empêcher les taux d’intérêt d’augmenter fortement. La tâche de la Banque centrale européenne est particulièrement difficile, car elle doit maîtriser l’inflation tout en prévenant la fragmentation à l’échelle de l’Union européenne. Globalement, nous estimons que les risques sont désormais symétriques sur les taux d’intérêt et restons proches de la neutralité aux Etats-Unis et sur les pays du cœur de la zone euro, mais nous sommes très flexibles et actifs.

En matière de crédit (obligations d’entreprises), l’allocation des investisseurs devrait être déterminée par le potentiel de croissance des profits à long terme. Ils devraient envisager d’inclure plus de crédit de qualité et être plus sélectifs dans l’ensemble. À l’échelle régionale, notre préférence va aux titres américains bien notés (Investment Grade), compte tenu de la forte consommation et du marché du travail. Nous maintenons également une légère préférence pour la dette des pays émergents en devise forte, mais nous sommes très sélectifs.

Sur les actions, nous restons globalement vigilants, prudents sur l’Europe avec une préférence pour les États-Unis et maintenant aussi pour la Chine. En termes de style, les investisseurs doivent préférer les secteurs moins cycliques des actions décotées, en privilégiant les valeurs de qualité et qui offrent des dividendes.

En conclusion, la correction des marchés n’offre pas encore l’opportunité d’ajouter des risques sans discernement parce qu’elle pourrait aller plus loin. Au lieu de cela, les investisseurs devraient se tourner vers des secteurs de qualité que ce soit dans les actions ou le crédit, et viser à tirer profit des divergences régionales aux États-Unis, en Europe et dans les marchés émergents. De plus, une position bien diversifiée qui comprend certaines matières premières (pétrole, or) permettrait aux investisseurs de gérer la volatilité à venir.

Merci de votre attention et rendez-vous le mois prochain pour notre Point marchés.

Crédit photo : Getty Images

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