La situation ne s’est pas vraiment améliorée en février. Toujours pour les mêmes raisons : peur sur la croissance chinoise, peur sur la baisse du pétrole auxquelles sont venues s’ajouter d’autres peurs : sur la reprise américaine et sur la solidité des bilans des banques.
Résultats : des indices mitigés en février.
S’agissant des Etats-Unis, que se passe-t-il ?
Les derniers chiffres sur l’activité ne sont pas tous bons. Comme le climat général est fébrile, il n’en faut pas plus pour faire craindre un ralentissement de l’économie. Il est vrai que le secteur manufacturier ralentit mais c’est loin d’être le cas des autres secteurs. La consommation représente tout de même 70 % du PIB US. Il y a donc beaucoup d’exagération.
Les banques
La plupart des sociétés pétrolières sont endettées. Avec la baisse du pétrole, on craint que beaucoup ne fassent faillite. Ce n’est pas très bon pour les banques. Mais un ! Il faut rappeler que le financement des entreprises liées à l’énergie est limité à 2 % des actifs des banques. Et deux ! Les banques sont bien plus solides que par le passé. Leur baisse en février n’est donc pas vraiment justifiée.
Comme souvent, le stress profite aux valeurs refuges. Aux emprunts d’États à 10 ans des grands pays développés. Notamment en Zone euro.
À l’euro qui remonte un peu face au dollar. Et surtout à l’or qui gagne près de 10 % en février. Enfin, côté pétrole, c’est toujours la grande inconnue, après de fortes variations, il finit en baisse modérée.
Les perspectives économiques d'après Amundi
Coté zone euro, la reprise est bien engagée. L’économie a progressé de 1,5 % en 2015. La demande interne reste soutenue et le pétrole n’est pas cher ce qui est bon pour les ménages. De plus, la BCE pourrait à nouveau être plus accommodante si nécessaire.
Aux États-Unis, le secteur industriel est toujours pénalisé par un dollar trop fort et comme ça va un peu moins bien du côté de l’emploi, certains parlent déjà de récession. Mais comme la croissance américaine repose surtout sur la consommation et l’immobilier, et que ces deux secteurs vont bien, nous maintenons notre prévision de croissance autour de 2 % pour cette année.
Du côté de la Chine, nous observons toujours un ralentissement. Mais celui-ci nous semble logique : la Chine veut absolument rééquilibrer son économie. Elle veut devenir moins exportatrice et plus domestique. Cela prend d u temps, c’est normal. Mais elle dispose des moyens politiques et financiers pour le faire.
Au Japon, la croissance du 4e trimestre 2015 a reculé de façon plus forte que prévue. La consommation est en baisse et l’investissement des entreprises peine à repartir. L’économie nipponne souffre du ralentissement chinois. C’est pourquoi, nous pensons que la Banque Centrale devrait probablement annoncer des mesures supplémentaires.
En résumé, la croissance mondiale devrait s’établir autour de 3 % cette année avec un découplage marqué entre pays avancés et pays émergents. Il y a des facteurs de risques mais la situation n’est pas aussi mauvaise que les marchés le pensent. Pour nous, les craintes sont excessives et alimentent inutilement la volatilité des marchés.
Les choix d’investissement d'Amundi
Autant vous le dire tout de suite, nous n’adhérons pas au scénario du ralentissement de l’économie mondiale et encore moins dans un contexte de politiques monétaires accommodantes et de taux bas. Nous restons favorable aux actifs risqués.
Nous gardons nos actions européennes car elles vont profiter de la reprise dans la zone. Et peut-être même d’un petit coup de pouce de la BCE, si elle agit de nouveau en mars.
Nous conservons aussi nos actions japonaises pour le moment.
En revanche, nous maintenons nos positions de diversification sur les actions américaines…
Sur les actions émergentes, la forte volatilité des devises et des indices émergents nous incite à la prudence.
Coté obligataire, nous avons constitué une position de couverture en janvier pour essayer d’endiguer le stress financier à court terme. Nous avons renforcé cette stratégie via des obligations d’État américaines à 10 et 30 ans.
Nous nous concentrons sur tous les segments offrant de bons rendements : obligations d’États des pays périphériques zone euro et de haut rendement européen.
Nous restons prudentq sur les obligations d’entreprises car elles ont beaucoup souffert depuis le début de l’année.
Et comme toujours, je vous invite à respecter les règles d’or qui défilent en bas de l’écran.
Voilà, merci et au mois prochain.