Bourse : comment expliquer la volatilité du mois de janvier ?
Le pétrole
En premier lieu : la baisse du prix du pétrole. Les actions ont suivis sa chute. On n’avait pas vu une telle corrélation depuis 20 ans. Ce qu’il faut bien comprendre c’est que cette baisse s’explique surtout par le bras de fer entre l’OPEP et les États-Unis car côté demande,on assiste à une légère croissance.
La Chine
Et puis, il y a la Chine. En janvier, la Bourse chinoise a chuté plusieurs fois entraînant dans son sillage le reste du monde. Du coup, les craintes d’un ralentissement plus marqué que prévu de l’économie mondiale ont refait surface. Mais, il faut les relativiser : les derniers chiffres chinois vont dans le sens d’une stabilisation.
Côté taux, c’est plus positif. Car, les Banques centrales ont tout fait pour calmer la tendance. La BCE a réitéré son intention de soutenir la reprise en Zone euro. La FED reste prudente. De son côté, la Banque du Japon est passée en taux négatifs : les rendements des obligations d’États ont baissé en janvier.
Enfin, côté devises, l’euro est en légère baisse face au dollar. Et le pétrole perd près de 7 % sur le mois.
Les moteurs de la croissance en janvier 2016
En matière de croissance, la Zone euro est la seule qui a surpris positivement en 2015. Elle fait mieux que prévu et ça devrait continuer grâce aux effets conjugués de taux bas, d’un euro faible et du pétrole pas cher. Autres facteurs de soutien : la BCE et la confiance des consommateurs. C’est rassurant dans ce contexte boursier chahuté.
Aux États-Unis, la reprise est portée par l’amélioration de l’emploi, de la consommation et de l’immobilier. Mais l’industrie souffre à cause de la hausse du dollar. À cause, aussi, du ralentissement des pays émergents. D’où la prudence de la FED à relever ses taux en 2016.
Côté chinois, c’est toujours aussi compliqué. La Chine ralentit, c’est sûr. Mais, le mouvement semble bien maîtrisé pour l’instant. On commence même à voir les prémices de ce basculement de l’activité industrielle vers les services que tout le monde espère. À ce stade, c’est, donc, plutôt encourageant.
Au Japon, l’économie peine toujours à redécoller. Pour la redynamiser, sa Banque Centrale vient de prendre une mesure exceptionnelle. Elle a passé ses taux d’intérêt en négatif afin de forcer les banques à faire circuler les capitaux plutôt qu’à les déposer à la Banque Centrale.
En résumé, l’environnement économique mondial reste solide grâce au soutien des Banques Centrales. En revanche, le fossé se creuse entre les zones. Nous pensons toutefois que le contexte n’est pas aussi dégradé que les marchés financiers l’anticipent.
À moyen terme, nous favorisons toujours les actions aux obligations et notamment les actions des pays développés. Nous anticipons que la volatilité va rester élevée et que les marchés ne repartiront pas sans une stabilisation du prix du pétrole.
- Nous gardons nos actions européennes car elles bénéficient toujours d’un contexte économique et monétaire favorable.
- Nous gardons aussi nos actions japonaises.
En revanche, nous sommes plus réservés sur les actions américaines car elles sont pénalisées par un dollar fort.
Côté émergents, le point bas n’est pas encore atteint. Prudence, donc ! Mais, nous gardons nos positions sur l’Inde : seul pays qui a du potentiel de croissance en 2016.
Côté obligataire, nous avons deux axes d’investissement.
- Le premier : aller chercher du rendement via les obligations d’États des pays périphériques de la Zone euro ; le haut rendement européen et les obligations publiques émergentes libellées en dollars.
- Le second axe, c’est la mise en place de stratégies de couverture via l’achat d’obligations d’État américaines.