Bonjour et bienvenue dans cette édition du mois de février de notre point marchés.
En ce début d’année, on observe un regain d’optimisme quant aux perspectives de reprise de l’activité économique dans la deuxième partie de l’année.
En zone euro, les mesures de restriction qui sont prises dans de nombreux pays pèsent sur la croissance. Aux Etats-Unis, en revanche, l’activité économique restera portée par le plan de stimulation budgétaire de l’administration américaine. On observe également qu’aux Etats-Unis, les politiques de vaccination progressent plus rapidement qu’en Europe et dans ces conditions, il y a une pression haussière sur les taux d’intérêt à long terme qui a été plus marquée aux Etats-Unis et qui est une variable clé pour l’ensemble des marchés.
Il est clair que pour Jerome Powell, le Président de la Réserve fédérale, les conditions monétaires doivent rester accommodantes. Les taux d’intérêt ne sont pas prêts de remonter et la Réserve fédérale maintiendra sans doute inchangé le rythme de ses achats de titres mensuels jusqu’à la fin de cette année.
Dans le reste du monde, les perspectives économiques sont revues à la hausse notamment grâce à la bonne tenue de la croissance en fin d’année 2020, en Chine ou encore en Inde ; deux pays dans lesquels, également, la pandémie est bien mieux maitrisée que dans les pays avancés.
Du côté de l’inflation, on observe aux Etats-Unis et dans certaines économies émergentes dont le Brésil, une augmentation des taux d’inflation qui restent cependant en deçà des cibles des banques centrales.
En ce qui concerne l’économie américaine, l’inflation s’explique par la résorption des excès de capacité, mais également par le fait qu’il y a une pression haussière sur les coûts de production, qui est davantage susceptible de se répercuter sur les prix des biens à la consommation dans une phase de reprise cyclique où, par ailleurs, le revenu disponible des ménages est plutôt bien ancré.
Tout cela se passe dans un environnement où l’inflation sous-jacente, hors alimentation ou énergie, reste particulièrement bien ancrée.
A l’avenir, la clé sera les gains de productivité, la capacité de l’économie, américaine en particulier, à générer des gains de productivité pour endiguer des pressions inflationnistes et enclencher un cycle de croissance plus vertueux.
Du côté des marchés, on observe toujours une nette déconnexion entre la sphère financière et l’économie réelle. Les marchés financiers ont d’abord été en ébullition dans la première moitié du mois de janvier, avant de se stabiliser. Il est clair que les bourses ont déjà escompté en grande partie les évolutions de croissance sur lesquelles nous tablons cette année ; ce qui laisse la place, à la moindre déception ou au moindre choc, à des corrections sur les bourses.
Ce qui a agité les marchés ce mois-ci, c’est d’une part la poursuite de l’évolution effrénée du cours du Bitcoin mais surtout le fait que des millions d’internautes se soient coalisés via la plateforme Reddit pour doper le cours de l’action de l’entreprise GameStop, prenant à revers des fonds spéculatifs.
Cette coalition de millions d’internautes sur des plateformes marque un profond changement de structure de marché, qui appellera sans doute, à l’avenir, les régulateurs à intervenir.
Quelques mots sur les performances des marchés en janvier.
Du côté des taux d’intérêt, le taux d’intérêt à 10 ans du Trésor américain a bondi de plus de 20 points de base sur le mois à près de 1,10%. Comme nous l’avons dit, cela est essentiellement tiré par le rebond des anticipations d’inflation. En revanche, il n’y a pas de rebond des anticipations d’inflation du côté de la zone euro où les taux d’intérêt à long terme sont restés à peu près stables. Le taux à 10 ans allemand reste ancré en territoire négatif aux alentours de -0,5%.
Du côté des bourses maintenant, le S&P 500, l’indice américain, est resté à peu près stable sur l’ensemble du mois. Il est clair que l’affaire GameStop a contrecarré l’optimisme lié à la reprise de l’activité économique et à la stimulation budgétaire.
Du côté des valeurs européennes, les inquiétudes quant aux perspectives de croissance ont pesé sur les financières. Le Hang Seng chinois est porté par la reprise de l’activité en Chine et a connu une performance de près de 4% sur le mois.
Enfin on soulignera que l’indice VIX, qui reflète les inquiétudes des opérateurs de marché a, quant à lui, bondi dans le courant du mois.
En Europe, les interrogations sur la croissance ont pesé sur les valeurs financières.
Dans cet environnement, on suivra tout particulièrement l’évolution de l’inflation, notamment de l’inflation aux Etats-Unis. On regardera également, les tensions qui sont susceptibles d’émerger entre les différents pays pour se procurer des vaccins, dans un contexte de pénurie générale de l’offre.
Dans cet environnement, nos portefeuilles sont calibrés de façon tactique mais sans altérer l’esprit de notre allocation d’actifs. Maintien de la sélectivité du côté des actions en se positionnant sur les entreprises les plus à même de bénéficier de la reprise cyclique et sur les entreprises qui présentent les meilleures perspectives bénéficiaires.
Du côté des obligations, la sélection s’impose également. Nous privilégions la recherche de valeurs relatives, que ce soit entre différentes maturités de titres ou entre les différentes régions. Sur le plan géographique, il est clair que notre préférence en ce début d’année va du côté des économies émergentes.
Merci de votre attention et rendez-vous lors de notre prochain point marchés.
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