En mai, les marchés ont fluctué au gré de la politique et de la géopolitique.
Plusieurs incertitudes ont pesé sur les actions, comme l'organisation complexe d’un sommet entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, les menaces de nouvelles mesures protectionnistes ou encore l’instabilité politique en Italie.
La demande d'actifs "refuge" a ramené le rendement des obligations du Trésor américain à 10 ans sous la barre des 3 %, tandis que le yen, le franc suisse et l'or ont gagné du terrain.
Le pétrole a atteint son plus haut niveau de 2018, après que les Etats-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions contre l'Iran et le Venezuela. Mais avec le pétrole en hausse de plus de 50 % en 12 mois, l'OPEP et la Russie ont annoncé vouloir augmenter leur production, provoquant ainsi une correction du cours du Brent.
En Italie, les deux partis anti-européens - le Mouvement des cinq étoiles et la Ligue - sont finalement arrivés à un accord sur un gouvernement de coalition dont le Premier ministre sera Giuseppe Conte. Celui-ci avait d’ailleurs été le premier choix lors de la tentative initiale de formation d'un gouvernement.
Cette incertitude politique, et notamment la crainte d’un dérapage budgétaire, est à l'origine de la hausse de rendements des obligations italiennes ainsi que des tensions sur les dettes d’autres pays périphériques. D’autant que cela s’ajoute aux récents indicateurs macroéconomiques qui montrent un ralentissement dans la Zone Euro et que le gouvernement espagnol vient d'être renversé par une motion de censure. Donc, Pedro Sanchez est maintenant le nouveau président du gouvernement.
L'autre fait marquant du mois est la hausse concomitante du dollar et du pétrole, alors qu'en général ces deux actifs ont une corrélation négative, c'est-à-dire qu’ils évoluent inversement.
Cette hausse simultanée du pétrole et du dollar, dans un contexte de hausse de taux d'intérêts de la Fed, est à l'origine de la correction des actifs émergents, notamment des pays les plus endettés tels que la Turquie, l'Argentine ou l'Afrique du Sud. En Turquie, la Banque centrale a relevé son principal taux d'intérêt de 300 points de base pour soutenir la Livre turque.
En conclusion, l'incertitude politique en Italie et la nervosité des marchés émergents demeurent des sources de préoccupations majeures pour les marchés. La hausse concomitante de taux d'intérêts américains, du dollar et du pétrole explique les récentes tensions dans les pays émergents les plus endettés.
En Europe, nous resterons attentifs à l’évolution de la situation politique en Italie et en Espagne.
Merci et Rv au mois prochain
Crédit photo : istock