Le mois de février a été marqué par un retour de la volatilité : les marchés boursiers ont fortement baissé, après avoir atteint des sommets historiques fin janvier. De plus, le prix de matières premières et du pétrole ont également reculé.
Les marchés actions ont rebondi depuis, mais les secteurs les plus sensibles à l'évolution des taux d'intérêts, tels que l'immobilier, ont été les plus affectés. La correction a fait remonter fortement la volatilité des actions qui après avoir atteint un plus bas de 9 l'année dernière se stabilise autour de 20.
Dans ce contexte de forte volatilité sur les actions, les obligations n'ont pas joué leur rôle de valeur refuge.
Le rendement des obligations nominales du Trésor américain à 10 ans a progressé en se rapprochant de la barre des 3 %, alors que le rendement "réel"* a atteint son plus haut niveau depuis décembre 2015.
L’élément déclencheur de cette correction a été la publication des chiffres américains de l'emploi - la croissance annuelle des salaires progresse de 2,9 % en janvier, soit la progression la plus élevée depuis 2009. Suite à cette publication, les marchés ont anticipé un retour probable de l’inflation et un durcissement de la politique monétaire de la Fed.
En effet, le plan de relance budgétaire américain, la faiblesse du dollar et la réforme fiscale, à un moment où l’économie américaine est proche du plein emploi, suggèrent que l'inflation pourrait bien être de retour, ce qui valide la probabilité d’une hausse plus rapide des taux directeurs de la Fed.
De plus, les craintes portant sur un accroissement des déficits budgétaires à un moment où la Fed réduit progressivement ses achats d'obligations pourraient accroître la pression sur les taux d'intérêt longs.
En conclusion, le retour de la volatilité marque un changement de régime sur les marchés.
Au cours des prochaines semaines, nous surveillerons attentivement la probabilité d'un retour de l'inflation lié à une amélioration des perspectives de croissance, aux mesures protectionnistes américaines mais également, tout changement dans l'orientation de la politique monétaire de la Fed sous la direction du nouveau président Jerome Powell.
Merci et RV au mois prochain
*Le rendement réel est la différence entre le rendement nominal et les attentes d'inflation future.
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