En février, la progression de l’épidémie liée au virus COVID-19 a remplacé le conflit commercial sino-américain et le Brexit comme principal sujet de préoccupation des marchés. Au fur et à mesure que s’étendait l’épidémie, les investisseurs ont de plus en plus privilégié les valeurs refuges, telles que le dollar, les emprunts d’Etat américains, et, initialement du moins, l’or. Les marchés d’actions ont très bien résisté dans un premier temps, atteignant même de nouveaux plus hauts historiques courant février. Mais ils ont ensuite décroché de façon spectaculaire au cours de la dernière semaine du mois lorsqu’ont été identifiés de nouveaux foyers de propagation du virus en plus de celui déjà connu en Chine.
Tout porte à croire, en effet, que les conséquences économiques de ce virus vont être sévères au 1er semestre de cette année, générant une combinaison de chocs d’offre et de demande. Une grande partie de l’économie chinoise est à l’arrêt, ce qui va fortement perturber le commerce mondial au vu du poids très important de ce pays dans les chaînes de valeur internationale, un poids bien plus élevé que lors de l’épidémie générée par le virus SRAS en 2003. Les mesures de restrictions de l’activité mises en place dans d’autres pays, ainsi qu’un recul de la confiance négatif pour la demande, vont ajouter au ralentissement général.
L’Asie et l’Europe, dont les économies ont déjà été affaiblies par le ralentissement du commerce mondial en 2019, seront sans doute plus affectées que les Etats-Unis, où la demande interne devrait être résiliente.
Sur les marchés, il faut s’attendre, dans un premier temps, à davantage de mauvaises nouvelles qui vont continuer de générer une forte volatilité au fur et à mesure que l’épidémie va encore s’étendre et que les spécialistes vont essayer d’évaluer sa dangerosité exacte. Le plus probable est cependant que l’épidémie sera ensuite maîtrisée, comme l’ont été les phénomènes similaires par le passé, ouvrant la voie à un rebond des classes d’actifs risquées. L’économie mondiale devrait également se reprendre en seconde partie d’année, aidée par les mesures de soutien budgétaire et monétaire déployées par les autorités publiques. A ce stade, nous ne nous attendons pas à ce que la croissance potentielle, c’est-à-dire la capacité de production à long terme des économies des différents pays, soit affectée. Cependant, si cette trajectoire en V ou en U est la plus probable, le niveau d’incertitude devrait rester très élevé au cours du mois de mars.
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