Bonjour et bienvenue dans cette édition du mois de mars de notre point marchés.
Au mois de février la plupart des actifs risqués ont continué d'évoluer favorablement, que ce soit du côté des actions mais aussi du côté de certaines obligations d'entreprises, je pense notamment à l'évolution du haut rendement aux États-Unis. Cette performance des actifs risqués s'explique par un environnement de regain d'anticipation, de croissance pour le reste de l'année. Tout ça dans un environnement de taux d'intérêt qui sont amenés à rester faibles, et ce d'autant plus que les banques centrales continuent de marteler un message de politique monétaire accommodante. Parmi les événements principaux au mois de février, on retiendra en particulier aux États-Unis les nets progrès enregistrés du côté de la stratégie vaccinale. Tout cela dans un contexte d'un plan de stimulation budgétaire, qui va doper la croissance américaine dans la 2e partie de l'année.
Mécaniquement ceci a conduit à une remontée des anticipations d'inflation et on a observé une remontée des taux d'intérêt à long terme aux États-Unis qui ont entraîné dans leur sillage les taux d'intérêt européens. Par exemple on a vu le taux d'intérêt à 10 ans sur les emprunts d'Etat français repasser temporairement au-dessus de 0. Les banques centrales conservent des politiques monétaires très accommodantes il n’y a pas de remontée des taux directeurs à attendre et par conséquent ce mouvement de taux d'intérêt reste encore assez mesuré.
Aux États-Unis le déséquilibre sur le marché du travail reste particulièrement prononcé, de sorte qu’après le petit pic d'inflation qu'on anticipe à 3% dans le courant du 2e trimestre, on devrait voir l'inflation refluer dans la 2e partie de l'année. Notons qu'il existe un vif débat aux États-Unis sur l'ampleur du programme budgétaire de 1 900 milliards de dollars, qui pourrait conduire à court terme à un mini boom inflationniste. C'est d'ailleurs ça qui a conduit à la remontée des taux d'intérêt à long terme aux États-Unis.
Cette augmentation des taux d'intérêt correspond à la conjoncture américaine. La conjoncture européenne dans ce début d'année reste particulièrement déprimée, ceci dit les perspectives pour la 2e partie de l'année s'annoncent nettement plus favorables.
Du côté des marchés, en dépit du repli des bourses en fin de mois, on observe en fait une progression de l'ensemble des bourses d'environ 3% sur l'ensemble du mois de février avec une progression exceptionnelle des titres de valeur de plus de 6,5% que ce soit en Europe ou à l'échelle mondiale.
Du côté du marché des changes l’euro s'est stabilisé aux alentours de 1,21$. On observe une petite appréciation de la livre sterling et du yen à la fois vis-à-vis de l'euro et vis-à-vis du dollar. Fait notable du côté des matières premières, le pétrole a gagné plus de 20% sur le mois. Ça s'explique bien sûr par le regain de croissance attendu dans la 2e partie de l'année. Ça s'explique aussi par l'hiver particulièrement rigoureux qu'on observe au Texas, qui a conduit à un gel de la production locale. Nous anticipons en réalité que les pays de l'OPEP pourront revenir et accroître leur production ce qui devrait normaliser la situation sur le prix du baril dans le courant de l'année.
Du côté du bitcoin, les cours ont continué de flamber. Je rappelle que le bitcoin a triplé en valeur depuis le début de l'année, gagnant à nouveau plus de 30% sur le mois de février. Il résulte d'un appétit insatiable des investisseurs pour les actifs digitaux, pour des raisons de diversification, de craintes d'inflation. De notre point de vue, il conduira tôt ou tard les régulateurs à revoir l'environnement réglementaire pour ces actifs digitaux. Dans cet environnement globalement reflationniste, il convient de continuer de privilégier les actions par rapport aux obligations en privilégiant notamment les valeurs les plus cycliques. On pense en particulier à la bourse japonaise ou au marché d'actions des pays du sud-est asiatique. Les actions devraient continuer de bénéficier d'un regain d'inflation, si ce dernier résulte d'une amélioration de la croissance. Et ce d'autant que les banques centrales s'engagent à maintenir leur taux directeur inchangé pendant encore un certain temps.
Du côté des obligations, il faut continuer à se positionner pour tirer parti de la poursuite de la remontée des taux d'intérêt à long terme notamment aux États-Unis. Nous estimons qu'il existe toujours des gisements de valeur du côté des obligations d'entreprises et nous avons revu à la hausse notre exposition aux obligations sociales et aux obligations vertes. Enfin, point important ce mois-ci, nous avons commencé à adopter des stratégies de couverture des portefeuilles pour se prémunir contre le risque d'inflation.
Merci de votre attention et rendez-vous le mois prochain pour notre point marchés.
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