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Didier Borowski, responsable de la recherche sur les politiques macroéconomiques de l’Amundi Institute

Bonjour et bienvenue dans ce Point Marchés du mois de mars.

Les marchés continuent de se focaliser sur les banques centrales, la durée et l'ampleur des hausses de taux directeurs pour combattre l'inflation.

Et cette préoccupation, couplée aux inquiétudes quant à l'évolution des profits des entreprises et quant à l'escalade des tensions géopolitiques entre les États-Unis et la Chine a pesé sur la confiance des investisseurs.

Dans ces conditions, on a vu un net repli des Bourses aux États-Unis, en Chine, à Hong Kong et plus généralement dans les pays émergents.

En revanche, en Europe, la baisse du prix du gaz a offert une réelle bouffée d'oxygène.

Nous restons convaincus, d'une part, que la tâche des banques centrales n'est pas achevée et d'autre part, qu'il existe encore de réels risques de récession des profits plus tard dans l'année.

D'abord, il faut noter qu'il y a une vraie dichotomie entre les marchés financiers et l'économie réelle.

On observe un net durcissement des conditions de crédit des banques aux entreprises et aux ménages, ce qui n'est clairement pas de bon augure pour la consommation et expose l'économie à un nouveau ralentissement.

Dans ces conditions, nous avons revu à la baisse nos prévisions de croissance aux Etats-Unis pour la fin de l’année en raison de la faiblesse de la consommation des ménages attendue et de la faiblesse également des investissements.

Du côté de l'Europe, nous avons certes revu à la hausse notre prévision de croissance sur l'ensemble de l'année 2023, mais nous continuons de penser que les vents contraires vont continuer de souffler.

Enfin, en Chine, l'activité économique va rester dopée par la réouverture de l'économie.

Mais cela va surtout bénéficier au secteur domestique, aux services.

Avec assez peu d'impact attendu sur le commerce mondial de biens et donc sur la croissance dans le reste du monde.

Autres thèmes à surveiller, l'inflation et la politique des banques centrales.

L'inflation totale a certes atteint un pic, mais reste difficile à maîtriser, comme l'atteste l'évolution toujours très vive de l'inflation des prix hors alimentation et énergie.

Ainsi, le risque est de voir des politiques monétaires restrictives plus longtemps que prévu.

Du côté de la Réserve fédérale américaine, compte tenu de nos prévisions de croissance et d'inflation à ce jour, nous n'attendons pas de premières baisses de taux directeurs avant le début de l'année prochaine.

Et du côté de la Banque centrale européenne, nous n'attendons pas de baisse de taux directeur à cet horizon.

Dernier thème, l'évolution des profits des entreprises.

Les résultats récents confirment le ralentissement.

Aux Etats-Unis, les marchés nous semblent trop optimistes quant à l'évolution des résultats d'exploitation des entreprises cette année en raison, comme nous l'avons dit, du ralentissement attendu de la consommation.

En Europe, malgré le ralentissement des profits dans un environnement, dans une conjoncture globale fragile, les actions européennes continuent de susciter l'intérêt des investisseurs dans les portefeuilles mondiaux.

Les fondamentaux ne plaident clairement pas pour la poursuite du rebond entamé depuis le début de l'année.

Du côté des actions, la réouverture de l'économie chinoise permet de rester positif sur les actions locales.

En revanche, dans les pays développés, nous privilégions les titres des entreprises présentant un bon potentiel des profits, des valorisations attrayantes et qui offrent des dividendes élevés.

Mais il faudra rester particulièrement prudent sur les bourses qui ont connu un rallye puissant depuis le début de l'année.

En ce qui concerne les économies émergentes, la combinaison d'un ralentissement des hausses de taux de la Réserve fédérale américaine et d'un affaiblissement possible du dollar ouvre la voie à de nouveaux investissements.

Et c'est en particulier le cas pour la dette des pays émergents.

Nous sommes ainsi redevenus un peu plus positifs sur la dette des pays d'Amérique latine, même s'il faut rester particulièrement vigilant sur les risques pays locaux.

Pour les pays développés, il y a de la valeur du côté des rendements des obligations d'entreprises, mais les investisseurs doivent continuer de privilégier les segments de haute qualité d'entreprises aux bilans solides.

Enfin, nous pensons que les investisseurs doivent continuer d'explorer les opportunités sur tout le spectre des classes d'actifs dans les approches diversifiées et par exemple, ils peuvent saisir l'opportunité de se positionner sur certaines matières premières comme le pétrole, dont le cours peut augmenter d'ici la fin de l'année.

Dans un autre registre, les cours de l'or peuvent bénéficier de l'environnement actuel.

En résumé, notre message est double.

D'une part, dans un contexte d'incertitude, il faut rester bien diversifié et d'autre part, il faut continuer d'explorer les divergences régionales tout en évitant naturellement les valorisations devenues excessives.

Il faut se tenir prêt à saisir les opportunités qui ne manqueront pas de se présenter d'ici la fin de l'année.

Merci de votre attention et rendez-vous le mois prochain.

Crédit photo : Getty Images

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