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Les marchés ont été portés en septembre par les espoirs suscités par les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine et par le soutien continu des banques centrales. Nous avons observé une hausse des actions, une hausse des rendements obligataires aux États-Unis et en Allemagne et, au sein de la zone euro, une performance positive des obligations périphériques (Italie, Espagne).
Néanmoins, l'économie mondiale continue d'envoyer des signaux contradictoires.
D'un côté, le secteur manufacturier contionue de se contarcter dans un environnement où les incertuitudes politiques sont élevées et où la demande faiblit. Dans la zone euro, l'activité manusfacturière est tombée à un plus bas de sept ans et la situations est particulièrement préoccupante en Allemagne.
D'un autre côté, la consommation domestique continue de bien se tenir et tout spécialement aux Etats-Unis. La question maintenant est de savoir pour combien de temps le secteur des services et l'emploi pourront résister, alors que l'on avance dans le cycle et que l'activité manufacturière faiblit.
Compte tenu de ce ralentissement de la croissance économique mondiale, quelles mesures les grandes banques centrales mettent-elles en place ? Marion Draghi (président de la BCE) a reconnu que l'économie de la zone euro était confrontée à un ralentissement plus long que prévu et que le faible niveau d'inflation constituait un sujet d'inquiétude. En conséquence, la Banque centrale européenne (BCE) a mis en palce un ensemble de mesures incluant une baisse de 10 pb du taux de dépôts, à -0,5 %, et une reprise du programme de rachats d'actifs au rythme mensuel de 20 milliards d'euros. Trois points sont à retenir de cette dernière réunion de la BCE.
Tout d'abord, Mario Draghi, après avoir promis de faire tout ce qui été en son pouvoir, s'est maintenant engagé à le faire aussi longtemps que nécessaire. La future trajectoire des taux de la BCE est maintenant directement liée aux perspectives d'inflation. La BCE a également l'intention d'acheter des titres de dettes d'Etats et d'entreprises pour une période très longue. Les achats nets d'actifs ne prendront fin que peu de temps avant que la BCE ne commence à relever ses taux directeurs.
Le deuxième point important est que la BCE prend aujourd'hui en considération l'impact de ce taux de dépôts négatif sur les profits des banques. La détention de réserves obligatoires excédentaires représente un coût important pour les banques au coeur de la zone euro et en particulier pour les banques allemandes. La BCE a donc décidé d'instaurer un taux à 0 % pour une partie de ses réserves.
Troisième point, la reprise rapide de ce programme de rachat d'actifs a succité des oppositions au sein des pays du coeur de la zone euro : la France, l'Allemagne et les Pays-Bas. Contrairement à la BCE; la Banque centrale américaine (la Fed) privilégie une approche plus flexible, étape par étape. La Fed a baisse, au dernier comité, ses taux de 25 pb pour la deuxième fois cette année. Mais J. Powell (président de la Fed) a précisé que la croissance économique américaine restait favorable et que cette baisse de taux était une assurance contra la faiblesse de la croissance mondiale, notamment en Europe et en Chine.
En conclusion, la vigueur de la consommation américaine sera déterminante pour la dynamique de l'économie américaine mais aussi pour les marchés financiers mondiaux dans les mois à venir. Il est très important de considérer l'impact de ce ralentissement de la croissance économique mondiale sur l'évolution des profits des entreprises et donc, sur le marché de l'emploi. Il convient, à ce stade, de ne pas oublier l'endettement important des entreprises américaines.
Merci de votre attention et rendez-vous au mois prochain.
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