Le rythme de l’expansion économique européenne est proche de 1,5 %. Il y a une importante marge de croissance non inflationniste à valoriser. Cela dit, les interrogations politiques pèsent sur les marchés. Si un pays décidait de quitter l’euro, les conséquences monétaires et financières seraient certainement dramatiques. La prime de risque politique n’en devrait pas moins se dégonfler, le pire n’étant jamais sûr. Selon François-Xavier Chauchat, économiste, membre du comité d’investissement de Dorval AM, la décote des actions européennes par rapport aux actions américaines est de 15 %. « Cette décote, considère-t-il, peut se réduite sous l’effet d’une résolution plus rapide des problèmes bancaires et avec la confirmation de la présence de la Banque centrale européenne sur les marchés tout au long de l’année. »
Un risque de survalorisation
Si la perception des risques politiques européens est surestimée, alors les perspectives de surperformance des actions européennes paraissent substantielles. C’est en Europe que le potentiel de rattrapage économique est le plus significatif. La prime de risque des actions de la zone euro est très élevée, non seulement par rapport actions américaines, mais aussi par rapport aux obligations. La rentabilité des actions européennes est supérieure de plus de 6 % au rendement des obligations d’entreprises. En outre, le rapport cours/bénéfice estimé des petites et moyennes valeurs de la zone est inférieur de 25 % à celui de leurs homologues d’outre-Atlantique. De surcroît, les actions européennes peuvent monter malgré la hausse des taux d’intérêt américains.
Pour Louis Bert, directeur général délégué en charge des gestions de Dorval AM, il y a sept raisons d’investir en Europe : conjoncture internationale porteuse, rattrapage économique de la zone euro (pas de pressions sur les salaires, distribution de crédits…), parité euro/dollar favorable aux entreprises européennes, poursuite du soutien de la politique monétaire de la Banque centrale européenne, accélération des fusions-acquisitions, croissance à deux chiffres des résultats des entreprises, réduction de la prime de risque politique. Le professionnel s’intéresse aux financières, aux valeurs dollar, aux sociétés qui pourraient être rachetées dans le cadre d’opérations de croissance externe, à la numérisation de l’économie, à la reprise de la construction et à certains groupes bien positionnés pour tirer parti d’un meilleur comportement des pays émergents.
Finalement, le seul véritable risque pour les actions européennes serait que l’euphorie succède au scepticisme, ce qui entraînerait une survalorisation des actifs. Mais nous n’en sommes pas là !
Crédit photo : Maciej Bledowski