Les taux directeurs des banques centrales déterminent le taux de rémunération des obligations, c’est-à-dire des titres de créances émis par les Etats. Or, les investisseurs effectuent constamment des arbitrages entre actions et obligations. Les variations des taux d’intérêt ont donc, de façon mécanique, un impact sur les marchés.
Bon à savoir
Les sociétés peuvent elles-aussi émettre des créances auprès d’investisseurs afin de lever des fonds. On parle alors d’obligations corporate.
Le point de vue des investisseurs
Du point de vue des investisseurs, les taux d’intérêt font varier la valeur de la prime de risque. Par exemple, si une action valorisée 200 euros produit un dividende annuel de 10 euros, elle procure un rendement de 5%. Si le taux d’une obligation d’Etat est à 0, on dit que la prime de risque est de 5% (soit la distribution annuelle qu’on attendrait de l’action prise en exemple).
Plus les investisseurs seront averses au risque, plus ils demanderont une prime de risque élevée.
Bon à savoir
Dans le langage boursier, la prime de risque se définir comment le complément de rentabilité espéré sur le marché des actions par rapport à un placement sans risque. On parle aussi parfois de prix du risque.
Le point de vue des entreprises
Du point de vue des entreprises, les cours boursiers reflètent les perspectives des entreprises en termes de croissance et de rentabilité. Chaque variation de taux change ces perspectives et influence le coût du financement des investissements.
La valorisation des entreprises repose, en partie, sur des hypothèses de taux d’intérêt. C’est notamment le cas des entreprises technologiques ou de celles liées à la transition écologique. La valeur de ces entreprises est bien plutôt liée à des hypothèses de chiffre d’affaires qu’à une activité réelle et historique. Le Tapering mis en œuvre actuellement par les banques se traduit par une hausse des taux et une chute de la valorisation des entreprises les plus exposées. « Depuis le début de l’année, l’indice du Nasdaq, la Bourse des valeurs technologiques, a perdu plus du quart de sa valeur (27%), celui du Dow Jones 15%, celui du CAC 40 18%. », notait ainsi le journal Le Monde dans un article publié en juillet 2022.
Les décisions monétaires des banques centrales : un temps fort en bourse
Comment s’adapter à cet état de fait quand on est investisseur sur les marchés ? Pour la plupart des investisseurs, ce sont les décisions des deux principales banques centrales – la Federal Reserve américaine et la Banque Centrale Européenne – qui importeront. Les réunions des banquiers centraux sont suivis de conférences de presse qui ont pour but d’expliquer les décisions monétaires et de fournir des anticipations (forward guidance). Ces évènements sont abondamment relayés par la presse économique et financière.