"L’environnement macroéconomique va conforter la confiance des investisseurs et tirer à la hausse les valorisations l’an prochain." Cette déclaration des gérants de Oddo BHF AM donne le ton : personne, parmi les professionnels de marché, ne semble s’attendre à la probabilité d’une nouvelle crise. Les valorisations sont déjà élevées, mais l’inflation est contenue et la volatilité est faible. Les spécialistes de Natixis AM relèvent que la croissance s’accélère, dans les pays développés comme dans les pays émergents. Ils privilégient les valeurs de la zone euro et du Japon. Isabelle Mateos y Lago, stratège en chef gestion diversifiée au BlackRock Investment Institute, croit non seulement aux actions européennes et nippones, mais également aux valeurs émergentes. Pour sa part, Bernard Aybran, directeur de la multigestion chez Invesco AM, émet un avis négatif sur les obligations gouvernementales, et sur les obligations privées qui ne sont plus suffisamment rémunératrices pour compenser le risque d’une remontée des taux d’intérêt.
Des incertitudes dans un contexte favorable
Emmanuel Auboyneau et Xavier d’Ornellas, gérants associés d’Amplegest, estiment que l’évolution monétaire des banques centrales devrait contribuer à une hausse des taux souverains dans le monde, une perspective qui les conduit à rester à l’écart des produits de taux. En revanche, ils misent sur les valeurs cycliques et les valeurs financières, séduisantes à leurs yeux.
Warin Buntrock, responsable de l’allocation d’actifs chez BFT Investment Managers, souligne que les actions devraient profiter de la progression des bénéfices en 2018, après un cru 2017 qui, dans la zone euro, est l’un des meilleurs de la décennie. "Sept ans après le début de la reprise, indique Nadia Grant, responsable du marché des actions des États-Unis chez Columbia Theadneedle Investments, l’économie américaine continue de croître à un rythme soutenu mais régulier, sans exubérance."
Les experts de Pimco tablent sur une croissance mondiale de 3 % en 2018 (1,75 % dans les pays développés et 5,50 % dans les pays émergents). Selon eux, les incertitudes les plus fortes sont liées au vieillissement du cycle économique aux États-Unis, à la fin de la politique d’expansion des bilans des banques centrales et à l’avenir de la Chine. Pour La Banque Postale AM, le principal risque est celui du manque de liquidité : "Les volumes sur les actions ont fondu, expliquent Hervé Goulletquer et Stéphane Déo, responsables de la gestion et de la stratégie. La position des market makers sur les marchés de taux serait trop faible pour absorber une correction importante." Si les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, autant suivre la tendance… tant que celle-ci reste bien orientée !
Crédit Photo : Rawpixel