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Les incertitudes sur la croissance économique devraient conduire les investisseurs à prêter plus d’attention à la valorisation des classes d’actifs.

26 janvier 2016

Morningstar

En 2016, les actifs risqués devraient surperformer les actifs les plus sûrs. Mais dans un contexte de croissance économique mondiale molle et d’incertitudes sur la vigueur de la reprise, les investisseurs devraient prêter une grande attention à la préservation du capital et à la valorisation des actifs qu’ils mettent en portefeuille.

Pour les experts de Morningstar Investment Management Europe, une allocation d’actifs à 12 mois fait encore la part belle aux actions européennes et japonaises, au crédit des entreprises de qualité et suit de près ce qui se passe sur les marchés émergents. Les actifs risqués ont donc toujours une place dans les allocations.

Mais les niveaux de valorisation élevés et la montée des risques dans certains compartiments des marchés – haut rendement américain par exemple, obligations souveraines, marchés émergents – obligent à une grande sélectivité au sein de chaque classe d’actifs.

En résumé, les investisseurs ne peuvent s’attendre à des performances à deux chiffres pour les classes d’actifs lorsque les niveaux de valorisation sont élevés, comme ce fut le cas cette année.

En 2015, les investisseurs ont connu une année très volatile et cette situation risque bien de perdurer l’an prochain.

Banques centrales à la manoeuvre

Les politiques monétaires des banques centrales, qui étaient toutes orientées vers le soutien de l’activité et des marchés, ont alimenté depuis 7 ans un rebond du prix des actifs financiers, lesquels affichent aujourd’hui des niveaux de valorisation exigeant (cas des obligations souveraines) ou proche de leur juste valeur (cas des actions).

Cette situation est en train de changer avec le premier relèvement de taux de la banque centrale américaine depuis 9 ans. Au même moment, les banques centrales européenne et japonaise poursuivent leur programme d’achats d’actifs, ce qui devrait alimenter un repli de leurs devises, lequel devrait soutenir les Bourses domestiques.

Dans les marchés émergents, la situation est toujours incertaine. Les valorisations ont atteint des niveaux bas, mais pas historiquement bas. Les investisseurs manquent de visibilité sur l’état de l’économie chinoise et de sa transition vers un modèle plus centré sur la consommation et les services.

Ce manque de visibilité s’est traduit en 2015 par un plongeon du cours des matières premières, notamment du pétrole, un recul du commerce mondial, et par la chute des devises émergentes, de nombreux pays en développement étant des partenaires importants de la Chine.

Volatilité des changes

Sur le front des devises, l’année 2015 a été l’année du dollar. Le billet vert s’est apprécié contre la plupart des devises étrangères, les Etats-Unis apparaissant tout au long de l’année comme l’une des zones économiques les plus dynamiques, avec la perspective d’un resserrement monétaire qui est finalement intervenu en toute fin d’année.

Cette appréciation du dollar est une source de complication pour l’économie mondiale. Un dollar fort peut peser sur la reprise de l’économie américaine, même si cette dernière est moins ouverte aux échanges internationaux que ne l’est l’Europe. Il pèse en particulier sur la compétitivité des entreprises américaines dont les marges sont sous pression.

Il pèse enfin sur le cours des matières premières, et peut conduire à des révisions en baisse des programmes d’investissement dans certains secteurs d’activité comme l’énergie, avec un effet dépressif sur les investissements dans d’autres secteurs comme les biens d’équipement.

La hausse du dollar met la pression sur les banques centrales des autres régions du monde, en particulier dans les marchés émergents, car un dollar plus fort entraîne des sorties de capitaux de ces pays ce qui peut déstabiliser les devises et les économies locales.

Des taux sous pression

Sur les marchés obligataires, les taux sont toujours sur une tendance baissière, en grande partie à cause de l’action des banques centrales qui sont acheteuses nettes d’obligations souveraines. Le rendement à 10 ans du Bund reflète cette tendance.

Tout au long de l’année, la Banque Centrale Européenne (BCE) a engagé un programme d’achats d’obligations souveraines, sur fond de baisse des anticipations d’inflation et d’interrogations récurrentes sur la vigueur de la reprise de l’économie mondiale.

Depuis plusieurs années maintenant, chaque début d’année, le consensus des économistes table sur une croissance mondiale comprise autour de 3,5%, chiffre qui est ensuite revu à la baisse suite à l’émergence d’éléments inattendus (crise grecque cette année, puis questions sur la croissance chinoise et dévaluation surprise de la devise locale).

A la fin de l’année, les économistes ne prévoient plus que 3% de croissance pour 2015 et espère un rebond en 2016. Cette situation est commune à la plupart des zones économiques, ce qui n’aide ni à envisager une reprise plus forte de la croissance de l’activité ou de l’inflation.

La volatilité en ligne de mire

Cet environnement est particulièrement propice à un regain de volatilité sur les marchés. Le cas chinois cet été l’illustre parfaitement. Après une phase de hausse quasi continue des indices boursiers pour atteindre des plus hauts annuels en avril dernier, les marchés se sont brutalement retournés durant l’été avec une nouvelle crise grecque puis la dévaluation surprise du yuan chinois qui a donné l’impression d’une incapacité des autorités locales à maîtriser la croissance, en sus de mesures incompréhensibles pour soutenir puis casser le boom du marché actions local.

La volatilité est remontée en fin d’année avant la décision de la Fed de remonter son taux directeur. Cette décision semble avoir un peu calmé le jeu, en tout cas temporairement.

Mais on le voit bien, entre la divergence des politiques monétaires, qui a des répercussions sur les marchés des changes, la remontée du dollar, qui pèse sur les marchés émergents, des valorisations généreuses sur de nombreuses classes d’actifs et les incertitudes sur la vigueur de la croissance mondiale, les investisseurs doivent se montrer très prudents et s’attendre à un environnement de marché qui demeurera volatil encore un certain temps.

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