Déjà, qui sont les investisseurs institutionnels ? les fonds de pension, fondations, fonds de dotation, fonds de réserve, fonds souverains, family offices, banques, compagnies d’assurances…
Des décisions d’investissement émotionnelles
Pour les spécialistes d’AllianzGI, il est impératif de revoir en profondeur les stratégies de gestion des risques exploitées par les investisseurs institutionnels. Le sondage RiskMonitor révèle, en effet, que les pratiques en ce domaine n’ont que peu évolué depuis l’éclatement de la crise financière mondiale en 2008.
« Avant la crise, expliquent les experts de la filiale d’Allianz, les trois principales stratégies déployées par les investisseurs institutionnels reposaient sur la diversification par classe d’actifs (57 %), la diversification géographique (53 %) et la gestion de la duration (44 %). Or, en dépit du fait que 62 % des investisseurs interrogés admettent que ces stratégies n’ont pas apporté la protection recherchée contre le risque de perte, le recours à de telles stratégies a augmenté à la suite de la crise. 58 % des investisseurs déclarent ainsi utiliser la diversification par classe d’actifs, 56 % la diversification géographique et 54 % la gestion de la duration. »
La duration permet d’anticiper l’impact des mouvements de taux d’intérêt sur un portefeuille, les obligations étant d’autant plus sensibles à une variation de taux que leurs durées de vie sont plus longues… D’après le sondage, les deux tiers des investisseurs institutionnels souhaiteraient pouvoir bénéficier de « stratégies innovantes » pour mieux équilibrer le couple rendement/risque et d’une « meilleure protection » contre le risque de perte. Ils voudraient remplacer les « approches traditionnelles » de la gestion des risques. Plus d’un professionnel sur deux (54 %) a ainsi consacré des « ressources supplémentaires » en vue d’améliorer la gestion des risques.
Autre enseignement de l’étude RiskMonitor, les institutionnels identifient un certain nombre de risques « externes » qui pourraient obérer la performance de leurs investissements. Au niveau global, ressortent comme des risques « majeurs » :
- la faiblesse de la croissance économique mondiale (pour 38 % des investisseurs),
- la situation économique en Chine (pour 37 %)
- et les tensions géopolitiques liées, notamment, à la « crise » des réfugiés (pour 33 %).
Les investisseurs français sont « encore plus » préoccupés par la situation macroéconomique et par les risques de récession. Ils sont 46 % à penser que la faiblesse de la croissance mondiale pourra peser sur la performance de leurs portefeuilles, tandis que 37 % craignent les conséquences d’une récession en Europe. Ces risques contribuent à alimenter la volatilité des marchés financiers. Or, les investisseurs français reconnaissent (pour 80 % d’entre eux), encore plus nettement que leurs homologues internationaux (63 %), qu’il leur est difficile de ne pas prendre de décisions d’investissement « émotionnelles » en cas de pics de volatilité.
« Alors que 57 % des investisseurs institutionnels français interrogés dans le cadre du sondage RiskMonitor confessent leurs difficultés à mettre en place des stratégies qui les aident à réduire l’impact de la volatilité sur leurs investissements, souligne Amine Benghabrit, directeur du bureau de Paris d’AllianzGI, il est essentiel pour les sociétés de gestion de développer des solutions sur mesure leur permettant d’accompagner leurs clients dans la construction de portefeuilles capables de résister aux chocs de marché. »
Contrôler la prise de risque
Les investisseurs sont confrontés à un environnement marqué par la baisse continue des rendements moyens sur les marchés, couplée avec une volatilité accrue.
« Dans un tel contexte, fait observer Neil Dwane, stratégiste mondial d’AllianzGI, il est nécessaire de prendre des risques, dans le cadre d’une approche réellement active de la gestion de portefeuille, pour espérer atteindre ses objectifs d’investissement. Une telle approche active doit aller de pair avec une stratégie adaptée de la gestion des risques qui en résultent. Malheureusement, les résultats du RiskMonitor montrent qu’un nombre significatif d’investisseurs ne sont pas particulièrement confiants sur leur capacité à gérer efficacement les risques dans les marchés haussiers et baissiers. En revanche, continue-t-il, il est encourageant de constater que les investisseurs institutionnels reconnaissent l’importance de recourir à des solutions plus efficaces de gestion des risques. »
Il appartient donc aux gérants d’actifs pour compte de tiers de faire preuve d’innovation et de proposer des solutions ou des produits qui permettront aux clients d’évoluer dans ce nouvel environnement marqué par la modicité des rendements obligataires, sans pour autant s’exposer à des niveaux « inappropriés » de volatilité. Il faut s’attendre à voir fleurir une offre de solutions de diversification « toujours plus complexes ».
Si un nombre de risques « significatifs » se profile à l’horizon, peu occupent aujourd’hui une place importante dans l’esprit des investisseurs qui, en 2016, ont affronté les marchés avec l’espoir d’atteindre leurs objectifs d’investissement. Il est clair que la séance de Bourse du 24 juin, au lendemain du référendum britannique, a dû en inciter beaucoup à reconsidérer la question…
Dans l’ensemble, 42 % des investisseurs interrogés citent la volatilité des marchés au premier rang de leurs préoccupations. Si l’on ajoute à cela les deux autres inquiétudes de l’année, à savoir la faiblesse des rendements (pour 24 % des professionnels ayant répondu à l’enquête) et les incertitudes qui entourent l’évolution des politiques monétaires (pour 16 %), l’avenir risque fort de « réserver bien plus de surprises » aux investisseurs que ces dernières années.
À la suite des turbulences des premières semaines de l’exercice, plus des trois quarts des investisseurs (77 %) se sont inquiétés du risque des marchés d’actions. C’est la principale menace qui pèserait sur la performance des leurs portefeuilles dans le courant de l’année. Ont été également mentionnés comme facteurs de destruction de valeur le risque de taux (pour 75 % des professionnels), le risque d’événement (75 %) et le risque de change (74 %). Pourtant, « rares » sont ceux qui ont adopté un positionnement défensif, avec une optimisation adéquate du couple rendement/risque. Il semble que l’appétit pour les actions se soit même confirmé, avec une préférence renouvelée pour les États-Unis et l’Europe. Mais il n’est sans doute pas trop tard pour bien faire !
Attention ! Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Avant d’investir, consultez le Mémento de l’investisseur en Bourse.
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L’étude RiskMonitor 2016 conduite au premier trimestre par CoreData Researd pour AllianzGI analyse les réponses de 755 investisseurs institutionnels interrogés sur le comportement face au risque, notamment en termes de construction de portefeuille et d’allocation d’actifs. Les responsables consultés représentent 23 800 milliards d’euros d’actifs sous gestion répartis dans 23 pays d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie. Allianz GI, l’un des leaders mondiaux de la gestion active, gère 435 milliards d’euros (au 31 mars) pour le compte d’investisseurs institutionnels et privés. Le groupe emploie 500 professionnels de l’investissement.