Henderson Global Investors publie la 10e édition de son rapport sur l’évolution des dividendes dans le monde. Sur l’ensemble de l’année, le gestionnaire mise sur un montant global de 1 180 milliards de dollars (+ 3,9 % par rapport à 2015).
La technologie à la pointe
L’indice Henderson des dividendes mondiaux (HGDI) est le reflet d’une étude qui vise à dégager les tendances en matière de rémunération des actionnaires. L’objectif est de mesurer l’évolution des dividendes versés aux investisseurs par les multinationales, en prenant 2 009 comme année de référence (100 pour la valeur de l’indice).
Libellé en dollar, cet indice est ventilé par région et par secteur d’activité. Il permet de comparer les dividendes de pays tels que les États-Unis, qui représentent une importante part des dividendes à l’échelle internationale, ainsi que ceux de pays moins généreux, tels que les Pays-Bas. Au cours du premier trimestre, les dividendes mondiaux ont augmenté de 4,7 milliards de dollars par rapport au premier trimestre 2015. Le HGDI s’est élevé à 158,8, son plus haut niveau en un an. La finance et la santé sont les deux secteurs qui ont payé le plus de dividendes aux cours du premier trimestre. Celui de la technologie (8 % des dividendes mondiaux, contre 5 % en 2009) a été une nouvelle fois celui dont les dividendes ont augmenté le plus rapidement.
« Le Japon, l’Amérique du Nord et l’Europe, constatent les experts de Henderson, sont en tête des paiements, alors que le Royaume-Uni, l’Asie-Pacifique hors Japon et les pays émergents sont à la traîne. Les taux de change sont beaucoup plus stables récemment et ont donc eu une incidence beaucoup moins forte sur la conversion des dividendes mondiaux en dollar. Les dividendes sous-jacents, ajustés des effets de change, des dates de paiement, des dividendes extraordinaires ponctuels (qui ont doublé par rapport aux trois premiers mois de l’an dernier) et des changements au sein de l’indice, ont augmenté de 3,1 %. L’Europe a bien commencé l’année, les dividendes totaux ayant augmenté de 10,8 %, pour atteindre 38 milliards de dollars, ce qui est la plus importante hausse depuis début 2014. L’Allemagne et la France ont enregistré une croissance solide, alors que l’Espagne a vu ses dividendes se réduire. Les dividendes suisses ont légèrement diminué, à la suite de la dévalorisation du franc suisse. L’affaiblissement du dollar, ajoutent-ils, favorise la croissance des dividendes à l’échelle internationale. »
En 2015, le dollar s’était nettement apprécié face à quasiment toutes les autres devises. Cela a masqué la progression des dividendes à travers le monde. Au cours du premier trimestre 2016, les effets de change ont été les plus faibles jamais enregistrés en deux ans, même si le dollar reste relativement vigoureux. Du côté des dividendes exceptionnels, les plus gros contributeurs ont été les États-Unis (avec, principalement, Symantec, Equity Residential Properties Trust ou Ford) et Hong-Kong (qui a aussi bénéficié de la hausse du dividende ordinaire de Hang Seng Bank).
La santé suisse au top
Après ajustement des dividendes extraordinaires les plus substantiels et du décalage significatif de certaines dates de paiement, les dividendes sous-jacents ont augmenté de 3,6 % en Europe. Plus d’un tiers des dividendes du premier quart de l’exercice a été payé par les sociétés pharmaceutiques suisses Novartis et Roche Holding.
Ces deux sociétés (les deux plus généreuses au monde en termes de montants distribués au premier trimestre) ont légèrement majoré leurs coupons, mais cela n’a pas empêché la masse des dividendes suisses de baisser de 3,4 %, à 13,9 milliards de dollars, du fait de la légère baisse du franc suisse et du dividende exceptionnel versé par Schindler début 2015. Au final, les dividendes sous-jacents n’ont pratiquement pas changé en Suisse.
En Allemagne, en Suède, en France et en Espagne, les dividendes trimestriels se sont échelonnés de 4 milliards à près de 5 milliards de dollars. Le total des dividendes allemands s’est gonflé de 3 %, ce qui correspond à une progression de 7,5 % après ajustement des variations de change. Toutes les grandes sociétés allemandes ont augmenté leurs dividendes (4,05 milliards d’euros en masse). Siemens, le plus gros payeur (4e mondial, derrière Royal Dutch Shell)), a augmenté son dividende de 6,1 % par rapport au premier trimestre 2015. En France, la croissance de 51,3 % des dividendes totaux (4,42 milliards d’euros) a été accentuée par le dividende extraordinaire de 1,5 milliard de dollars de Vivendi, mais la croissance de 5,3 % des dividendes sous-jacents est en progression par rapport à 2015, toutes les sociétés françaises ayant maintenu ou majoré leurs dividendes (en euro).
La hausse de 5,1 % des dividendes espagnols (4,88 milliards d’euros) s’accompagne de la seule contraction notable des dividendes sous-jacents en Europe, avec un recul de 5,6 %. Il est vrai que Banco Santander, le plus important payeur en Espagne, a fortement réduit son dividende. Dans les autres pays de la région, Unilever et Solvay ont augmenté leurs dividendes, ce qui a permis aux Pays-Bas et à la Belgique d’afficher une progression. Au Danemark, Danske Bank et Novo Nordisk ont fortement majoré leurs dividendes.
« Dans le reste du monde, précisent les spécialistes de Henderson, le Japon (4,2 milliards de dollars) a été en tête des paiements, la croissance rapide (10,5 %) de ses dividendes sous-jacents n’étant désormais plus masquée par la faiblesse du yen. Le yen s’est en effet renforcé, ce qui a conduit les dividendes totaux à augmenter de 21,1 % au premier trimestre. En Amérique du Nord, le Canada et les États-Unis ont vu leurs dividendes sous-jacents augmenter de façon similaire (6,3 % et 6,7 %), tous les secteurs ayant amélioré leurs dividendes, à l’exception des sociétés liées au secteur des matières premières. Les dividendes totaux nord-américains ont augmenté de 6,3 % au premier trimestre 2015, pour atteindre 115,2 milliards de dollars, dont 107,6 milliards aux États-Unis, où les dividendes totaux ont progressé de 8,1 %. »
Les émergents au tapis
« Tous les secteurs sont concernés, à l’exception des secteurs pétroliers, gazier et minier. La baisse des dividendes canadiens (- 14,1 %) s’explique principalement par la sortie de plusieurs sociétés de l’indice des 1 200 sociétés, mais la faiblesse du dollar canadien a également eu une incidence. Parmi les régions les moins bien loties, continuent-ils, les dividendes totaux du Royaume-Uni (16,4 milliards d’euros), la livre ayant fortement baissé par rapport au dollar, ont chuté de 5 % par rapport au premier trimestre 2015 (+ 0,7 % pour les dividendes sous-jacents). Les multinationales minières britanniques ont réduit leurs dividendes de plusieurs milliards de dollars, tout comme les grosses capitalisations du secteur bancaire et de l’ingénierie. La situation est identique en Australie. La devise nationale est faible par rapport au dollar. Les dividendes sous-jacents australiens ont chuté de 29,7 % au cours du premier trimestre 2016, par rapport au premier trimestre 2015. Les réductions de dividendes effectuées par les sociétés du secteur pétrolier et minier entraîneront une baisse de 12 % des dividendes australiens cette année. BHP Billiton a réduit sa distribution de 2 milliards de dollars. »
Quant à eux, les pays émergents ont également connu une période difficile, bien que le premier trimestre soit généralement une période calme en termes de dividendes. La forte augmentation des dividendes indiens n’a pas suffi à compenser les fortes réductions réalisées par les sociétés brésiliennes. Les dividendes sous-jacents des pays émergents ont plongé de 16,9 %. Les dividendes totaux se sont réduits de 34,4 %, à 10,2 milliards d’euros. Enfin, ceux de l’Asie-Pacifique hors Japon ont diminué de 8 %, à 9,8 milliards d’euros…
Pour l’ensemble de l’année, Henderson estime que les dividendes mondiaux devraient augmenter de 3,9 %, à 1 180 milliards de dollars, ce qui est un peu supérieur aux prévisions de début d’année, en raison du léger affaiblissement du dollar. Cela représente une hausse de 3,3 % des dividendes sous-jacents. L’année devrait être positive pour l’Amérique du Nord et l’Europe et le Japon. Ce qui ne devrait pas être le cas pour le Royaume-Uni et les pays émergents. Les revirements de situation accusés par les différentes régions du monde montrent qu’il est primordial de bien diversifier ses investissements.
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Henderson analyse les dividendes payés par les plus 1 200 sociétés les plus importantes en termes de capitalisation boursière (au 31 décembre de l’année écoulée). Les dividendes des titres qui ne font pas partie de ces sociétés représentent une part correspondant à 12,7 % du total des dividendes mondiaux. Les données sont fournies par Exchange Data International. La société Henderson Global Investors a été créée en 1934. Son siège social est situé à Londres. Elle gère près de 120 milliards d’euros, emploie 900 personnes et intervient sur toutes les classes d’actifs.
Attention ! Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Avant d’investir, consultez le Mémento de l’investisseur en Bourse.