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S’ils veulent diversification et contrôle du risque, les investisseurs français se nourriraient d’illusions sur les bienfaits de la gestion indicielle.

13 juin 2016

Michel Lemosof

C’est l’une des principales conclusions de l’étude que publie Natixis Global Asset Management (NGAM).

Un effet de halo

Les investisseurs particuliers semblent avoir une faible compréhension des risques et du rôle de la gestion indicielle (passive) dans un portefeuille. Une large majorité d’entre eux recherchent de nouvelles stratégies pour mieux diversifier leurs portefeuilles et tirer parti des chocs de marché.

La plupart jugent que le risque de récession de l’économie française, que le ralentissement de la croissance mondiale et que les tensions géopolitiques constituent trois grandes menaces qui pèsent sur leurs portefeuilles. Autre élément à prendre en compte : l’investissement socialement responsable (ISR) gagne du terrain dans l’esprit des épargnants.

« Les investisseurs particuliers semblent avoir une perception erronée de la gestion passive, ce qui les conduits à surestimer ses bienfaits au sein d’un portefeuille, soulignent les spécialistes de Natixis Global AM. 60 % des Français pensent que les fonds indiciels et les ETF [Exchange Traded Funds, ou trackers] sont moins risqués. 58 % d’entre eux pensent que leur utilisation peut les aider à minimiser leurs pertes. 54 % pensent qu’ils offrent une meilleure diversification. 56 % d’entre eux estiment qu’ils leur donnent accès à de meilleures opportunités d’investissement. »

Ces pourcentages contrastent avec ceux de récentes enquêtes, également réalisées par NGAM, à partir des déclarations des investisseurs institutionnels et des conseillers en gestion de patrimoine, lesquelles révèlent que ces derniers privilégient la gestion active pour profiter des mouvements de marché, générer de l’alpha (surperformance par rapport à celle d’un indice boursier) et améliorer le profil rentabilité/risque des portefeuilles sur le long terme. La gestion passive, elle, est surtout considérée comme un moyen de réduire les frais de gestion. Une telle différence de perception laisse entrevoir les défis et les contradictions auxquels les investisseurs particuliers sont confrontés.

« Il est crucial pour un investisseur de comprendre les risques inhérents à son portefeuille et d’identifier les sources de diversification, fait remarquer Christophe Point, directeur de NGAM distribution France, Suisse romande et Monaco. Il est donc dommageable de voir que les investisseurs particuliers attribuent, à tort, aux fonds indiciels des avantages qu’ils n’ont pas. Les ETF peuvent, certes, avoir une place dans les portefeuilles des investisseurs, mais, à cause de leur faible coût, ils semblent bénéficier d’un effet de halo qui peut prendre de court les investisseurs quand les marchés sont chahutés et impacter à long terme les performances de leurs portefeuilles. »

Un puissant levier

L’étude met aussi en relief la volonté des investisseurs de trouver de nouvelles approches d’investissement, mieux adaptées aux « nouveaux paradigmes » des marchés financiers. 66 % des investisseurs français pensent que l’approche traditionnelle actions/obligations ne répond plus à leurs besoins. 72 % d’entre eux se disent, en outre, à la recherche de stratégies moins corrélées aux marchés internationaux et 76 % entendent augmenter les « sources de diversification » de leurs portefeuilles, ce qui pourrait ouvrir la voie à un accroissement des « investissements alternatifs ».

Même si 42 % des investisseurs français déclarent ne pas encore utiliser ces actifs alternatifs dans le cadre de l’organisation et de l’animation de leurs portefeuilles, 52 % d’entre eux en ont déjà discuté avec leurs conseillers financiers. Les actifs alternatifs peuvent revêtir plusieurs formes :

  • stratégies de type hedge fund (fonds de couverture, d’arbitrage ou à connotation spéculative),
  • private equity (non-coté),
  • managed futures (gestion dynamique de contrats à terme dans différentes classes d’actifs),
  • immobilier,
  • rendement absolu
  • et long/short (positions à l’achat et à la vente à découvert), notamment.

L’an dernier, ces investisseurs n’étaient que 43 % à s’être rapprochés de leurs conseillers pour aborder cette question de l’alternatif.

« Cette évolution, commente Christophe Point, montre que les investisseurs prennent de plus en plus conscience de la nécessité de diversifier leurs investissements et de s’ouvrir à de nouvelles stratégies. Par ailleurs, 44 % des investisseurs affirment qu’une meilleure connaissance des marchés financiers les aiderait à mieux atteindre leurs objectifs d’investissement. Il est encourageant, continue-t-il, de voir que les investisseurs cherchent de nouveaux modèles d’investissement pour construire des portefeuilles plus résilients, en particulier en cas de pics de volatilité. Les stratégies alternatives, dites ‘décorrélées’, peuvent, en effet, offrir un puissant levier de diversification au sein d’un portefeuille et, donc, représenter une source de performance intéressante selon l’horizon d’investissement envisagé. »

Dans ces conditions, l’industrie financière a sans doute un important rôle à jouer en termes d’éducation financière pour aider les investisseurs à prendre des décisions réfléchies, et ce dans une optique de long terme. Selon les personnes interrogées, le contexte macroéconomique ou certains événements exogènes peuvent provoquer une hausse de la volatilité. Les Français mettent en avant la récession (pour 34 % d’entre eux), un ralentissement économique mondial (pour 31 %), des événements géopolitiques (pour 31 %), le niveau des taux d’intérêt (pour 30 %) et les prix du pétrole (pour 27 %).

Une réelle valeur ajoutée

En dépit de ces inquiétudes, 66 % des investisseurs pensent que leurs portefeuilles sont protégés contre un éventuel choc financier. 50 % d’entre eux indiquent que les chocs de marché qu’ils ont recensés n’affecteraient pas leurs stratégies d’investissement de long terme. 58 % des épargnants attachent plus d’importance aux gains à long terme qu’aux performances de court terme.

Les résultats de l’étude de NGAM démontrent que 74 % des investisseurs interrogés dans l’Hexagone bénéficient de conseils financiers. 54 % d’entre eux utilisent les services personnalisés de conseillers en gestion de patrimoine, tandis que 10 % ont uniquement recours aux prestations de robo-advisors. 10 % combinent conseiller personnel et robo-advisor. Plus des deux tiers (68 %) des investisseurs admettent que les conseillers financiers apportent une réelle valeur ajoutée. Pour 78 % d’entre eux, ceux qui s’adressent à un conseiller professionnel sont plus à même d’atteindre leurs objectifs financiers.

En dehors de la recherche de performance, les investisseurs reconnaissent aux conseillers financiers « trois avantages indéniables » : aide à la détermination des objectifs et à l’établissement de plans financiers personnels à long terme (pour 40 % des épargnants), conseils personnalisés dans un contexte de marché incertain et volatil (pour 32 %), aide à la prise de décisions plus rationnelles pour leurs investissements (pour 30 %).

« Les investisseurs ont pleinement conscience, précise encore Christophe Point, de la nécessité de s’adjoindre l’aide d’un conseiller financiers et, par aide, ils entendent bien plus qu’une simple recommandation d’investissement. A l’heure où les investisseurs réclament davantage d’accompagnement personnel et d’éclairages pour prendre des décisions d’investissement réfléchies et réellement en ligne avec leurs objectifs de long terme, conclut-il, le rôle du conseiller financier est primordial. »

Enfin, s’agissant de l’ISR, 73 % des Français estiment qu’il est essentiel de contribuer au bien commun de la société, en accord avec leurs convictions personnelles. Pour 71 % des épargnants, investir dans des « entreprises éthiques » est une priorité.

__________

L’étude conduite en début d’année par Natixis Global Asset Management auprès de 400 investisseurs particuliers en France a été réalisée par CoreData dans le cadre d’une étude plus vaste à l’échelle mondiale auprès de 7.100 investisseurs répartis dans 21 pays d’Asie, d’Europe, des Amériques et du Moyen-Orient. Un sondage a été effectué en ligne auprès de personnes disposant d’un patrimoine net « investissable » minimum de 200.000 $ (ou d’une somme équivalente en parité de pouvoir d’achat).

Avec plus de 870 milliards de dollars d’actifs, Natixis Global Asset Management fait partie des plus grands groupes de gestion d’actifs au niveau mondial. Un accès à plus de vingt sociétés de gestion spécialisées permet d’offrir une large gamme de solutions pour chaque opportunité stratégique.

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